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Titre du blog : courrédjole à l'Ayrolle
Auteur : lataraillettealn
Date de création : 12-05-2008
 
posté le 03-05-2011 à 17:39:07

2 mai

Il est déjà tard, presque deux heures, lorsque je me décide à rejoindre mon lit. Dans la chambre, la table est pleine de livres, sans nul doute disposés là à mon intention, leurs messages contenus dans les titres : Manifeste pour un développement durable, Le sanctuaire intérieur, Vivre mieux dépenser moins, Cette lumière en nous, ....

Mais ce qui mes surprend cette fois, c’est leur amoncellement envahissant comme un ultime avertissement. Dans la chambre voisine, la silhouette de mon père disparaissant sous les draps, est comme celle d’un enfant – frêle et abandonnée. Je l’entends tousser un peu, avec le seul poumon qui lui reste, puis regagner le silence.

Comme je l’aime ce silence que je peux enfin goûter ! Un silence habité et plein  de tous ces bruits vivants au travers desquels je peux appréhender mon univers, le deviner avant de le distinguer, m’y préparer en douceur. Ces moments d’évasion de « ma-rivière-qui-couvre-tout » me sont précieux et mes déplacements plus nombreux cette année pourraient bien être liés à leur quête intensifiée avec cette conscience de leur importance pour mon bien-être mental.

Dans le train, un pain chaud jambon cru-fromage m’occupe un temps comme un écart de régime bienvenu au pays des gourmands. Mes deux voisins en costume-cravate parlent du métier d’enseignant qu’exercent leurs épouses respectives, toutes deux institutrices.

Je ne sais plus comment, j’entame la conversation avec celui qui s’est attardé à la table. Je le saluerai deux heures plus tard après un échange quasi ininterrompu et plutôt passionné. Au fur et à mesure que mon interlocuteur me parle en me confiant son parcours d’une vie aventureuse, son visage me devient plus familier et sympathique. Etudiant organisant ses stages dans un pays à chaque fois différent, puis travailleur à l’étranger durant 10 ans, moniteur de voile, vendeur de journaux, traducteur de livres ou cadre commercial, il me donne l’impression de pouvoir changer son trajet avec autant d’aisance qu’il exprime sa pensée. Cet homme là n’a pas quarante ans et rêve encore de devenir interprète ; je suis certaine qu’il y parviendra tant il se dégage de lui volonté et action.

Pour moi, c’est le plaisir retrouvé d’un contact inédit, bien loin de mon univers coutumier. Une bouffée d’oxygène dans l’engourdissement qui me guette. Je devrais rencontrer plus souvent de beaux inconnus...

 

 

 

 

Commentaires

lejardindhelene le 04-05-2011 à 14:38:50
Une porte qui s'ouvre , ce genre de rencontre là...