Sans doute est- celui-là, un peu plus à l'abri de la route, que j'aurais dû prendre ! Mais, il y avait une moins belle vue, plus de travail en entrant, et puis, il me fallait décider vite...
Rentrée d'une semaine de rando en Gascogne (avec diverses dégustations gourmandes dont celle d'un Armagnac de 1972 que j'ai tout de suite préféré aux plus récents...), je fus projetée dès le lendemain dans la signature d'un engagement qui devait être rapide (vu le marché de l'offre locative !). Aujourd'hui, je suis retournée à des heures différentes dans ce futur logis, non sans avoir appelé l'office gardois pour leur demander si «l'autre» était encore disponible, au cas où... Mais non, il va être occupé lui aussi...
Le matin semble plus bruyant que le soir où une douce clarté et quelques voix de la cour d'en bas se mêlent au chant des cigales. J'ai donc commencé à nettoyer la seule chambre au nord (côté route) où je stockerai tous mes cartons, à déballer au fur et à mesure des besoins. Le soleil y arrive le matin et l'on devrait y entendre le chant des grillons, la nuit, car elle donne sur une belle prairie, derrière la route ! J'y posterai un fauteuil pour les écouter quand le calme y sera...
Voyons : escabot, grosse éponge, alcool à brûler, gants de ménage, «truc rouge» (tu sais, le miracle autolavant !). Je repasse, maniaque, derrière la saleté laissée par les occupants précédents, moins conscienscieux que moi. C'est aussi ma manière de m'imprégner du lieu, de me l'apprivoiser en laissant libre cours à mon imagination résidente... Un exercice toujours utile, qui, s'il ne fait disparaître les défauts, permet parfois de les contourner ou en diminuer l'impact.
Comme j'avais besoin d'un marchepied pour peaufiner mon travail, j'ai sonné chez Mme G, une petite femme brune et moustachue portant bien son nom car semblant huilée à la brillantine de la tête aux pieds. Elle a dû me regarder dans don viseur avant de faire deux tours de clé pour m'ouvrir, mais non « elle n'avait pas d'escabot ». Les autres portes sont restées fermées faute de présents. Il était environ cinq heures.
J'ai continué mon lavage à l'eau froide puis me suis rappelé que « Youpi, c'est jeudi ! », mon tabac-presse favori était ouvert (dans notre village, tout est fermé le mercredi, jour des enfants !). Comme il était prés de 19 heures, je me suis dépéchée pour atteindre mon fournisseur de «Fine 120 menthol stp»,, qu'elle va chercher dans l'arrière-boutique, que je suis seule à demander depuis 26 mois et qui furent à force d'endurance commandés exprés pour ma pomme... Au moins, j'ai l'avantage de paquets indemnes de dessins obscènes au vu de leur vétusté !
Là, je n'avais pas les sous et lui ai demandé de payer plus tard. Comme elle ne faisait aucune objection etm'accordai ce droit facilement, je lui suggérai plus de mesure dans ses réponse comme « OUI, pour cette fois ! » ou encore mieux « Oui, je te fais confiance ». Et de là nous partîmes à discuter... sur la confiance mutuelle, puis les répétitions du "Roi Arthur» (où nous chantions toutes deux), la présence nécessaire, le temps à accorder aux visites des (grands) enfants, le choix ... Une autre cliente est arrivée et je me suis éclipsée. Dehors, un gros nounours de chien noir m'accosta avant sa maîtresse, une Geneviève superbe et épanouie (jadis mon élève), m'expliquant haut et fort tous les miracles de ses guérisons. Je la complimentai pour ce résultat, pleine d'une gratitude méfiante pour les croyances «new age» et «up to date» qui en semblaient à l'origine. Notre interprétation de la réalité reste pour moi la source essentielle de nos sentiments heureux et malheureux... cela peut s'appeler différemment selon le raffinement des techniques usées par ceux qui ont compris tout le bénéfice de cet enseignement. Pour moi très peu, mais tant mieux si ça guérit des gens !
Tout en retournant à ma voiture, un jeune homme connu (et néanmois charmant) m'aborde en me tendant le plat de sa main à la verticale, délicatement. Il m'inonde de paroles bienfaisantes avant de m'inviter à venir les rejoindre (Geneviève, Michel, lui et les autes) pour leur petite fête de fin d'année, me répétant à loisir que j'ai beaucoup plu à tout le monde « la dernière fois »... Ce qui me gêne un peu ; en effet, j'appérécie énormément ses compliments mais, ce n'était pas moi !
Je vois sa bouche se rétracter, ses yeux perdre de leur intensité, son torse se détourner avant de sauver l'ardeur désormais ternie par un «Mais elle te ressemble vraiment ! (elle ou moi ??? !». Je lui rappelle donc notre accord pour le prochain déménagement, ce qu'il comprend enfin et me confirme en récidivant son invitation d'une voix éteinte.
Au jardin, framboises, 3 concombres, et mes deux premières tomates m'attendent ... Le rosier qui périclitait ici s'est là mis à fleurir. Je suis heureuse...
Commentaires
Chère Franoise !
La photo a été prise à Lectour en Gascogne. Ce toît est celui d'une ancienne tannerie royale, d'où sa délicatesse...
Quant à mon déménagement... j'en saurai plus la semaine prochaine au vu des derniers évènements venus et à venir. Pour l'instant, les bras m'en tombent un peu, mais je te tiens au courant promis !
Bises
Alors , quand déménage-tu ? veux tu de l'aide un de ces quatre matins ? bises F
La photo est ABSOLUMENT MAGNIFIQUE , est-ce la vue de ta nouvelle fenêtre ?