C'est surtout quand je marche que mon horizon semble s'élargir. Le paysage en mouvement ne fixe le regard que sur le rythme des pas. Nul moment où s'égarer physiquement et le voyage peut commencer dans ma tête. Sans doute m'est nécessaire cette évasion périodique pour reconstituer mon puzzle intérieur. Au début, je passais du temps à m'arrêter, croquant au crayon ce que mes photos relayaient parfois. J'aimais ces moments sourds, loins de tout empressement, heureux et inquiets à la fois de ce qui serait ensuite.
Dans un tiroir, dorment carnets et pinceaux, tranquillement depuis des ans. Si je m'en sépare, me manqueront-ils ? Je crois que non.
J'ai dit à Alain que peut-être j'irai vivre en Bretagne. « T'en sens-tu capable ? » « N'auras-tu pas peur ? » furent ses questions. « De quoi ? » répondai-je. « De ne connaître personne, d'avoir tout à refaire... ». « Au contraire, il me semble que j'en ai besoin ! »
« Oui, toi, tu en es capable » m'assène t-il tout à coup. Je sais qu'il a raison : l'excitation d'une nouvelle aventure me donne des ailes. J'aime découvrir et défier. Ensuite, j'ai toujours peur de m'endormir...
Commentaires
Et tu sais de quoi tu parles, sans aucun doute...
Encourageant !
Quitter les Cévennes pour la Bretagne, ça se fait
Et ça marche !
Il y a sans doute les m^mes ondes telluriques qui remontent à la surface, et la même rudesse...
On dirait que les valises se trémoussent d'envie...
Et ça se voit dans ton blog où l'on voyage en te lisant...
Savoir voyager seul dans sa tête est un privilège que je partage aussi.
La marche est mon meilleur exutoir.
Bonne journée.