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Titre du blog : courrédjole à l'Ayrolle
Auteur : lataraillettealn
Date de création : 12-05-2008
 
posté le 13-01-2012 à 13:52:23

Hier

Tandis qu’attablée avec Alain, je savoure la cuisine de Christophe sur la terrasse lumineuse du Modern Bar, Jacky vient m’allécher sur une promesse d’abondance de chèvrefeuille à ramasser (et donc à tresser) là-haut dans ses bois d’à 3kms de loin. « J’y vais demain à 10H. Prends ta voiture pour rentrer quand tu veux » me glisse t-elle. Le lendemain, gelée blanche sur le pare-brise, je déboîte presque à l’aveugle sur la portion de route menant à son logis. En l’absence de sonnette, j’ameute le quartier, peu désireuse de pousser la porte derrière laquelle pourraient me surprendre ses deux gardiens de chien, réputés «loufoques ».
Elle émerge peu après, poubelles à la main, puis s’installe dans la fourgonnette dont Christophe dégivre les vitres. Direction cap de ville, puis les Vignoles, à gauche sur le pont, côté nord. Tout de suite, l’aspect sauvage du lieu m’arrache un sourire de plaisir. Si près de chez moi et trop loin si souvent de mon imagination. La vision de mas isolés plein soleil me rappelle que d’autres vies existent au cœur de ce paradis vert et aride. Certains venus facilement après les uns, d’autres faisant chaque jour leur place au prix d’efforts sentis et comptés. Tous mesurant au moins leur raison d’y être.

Nous nous arrêtons en bord de route près d’un ruisseau à sec. La pente à l’ombre, raide et embroussaillée, n’invite guère le promeneur. J’entame un passage pour l’aborder, bientôt rejointe par ma compère qui me déniche une première liane. Puis elle m’abandonne aux limites du terrain pour aller couper du bois. En allongeant le pas, je tire et découpe, posant ça et là mes petits tas pour ne pas m’encombrer. Au bout d’une petite heure, la tronçonneuse démarre enfin. La liane se fait plus rare que le genêt et j’avance désormais autant par curiosité que pour garnir mon panier. Puis je cherche à revenir sur mes pas sans y parvenir ; il me faut remonter pour embrasser le lieu, histoire de ne pas bartasser indéfiniment. Je vais et viens puis me trouve sur un autre chemin qui rejoint la voiture.

Jacky a terminé sa coupe et viens aux nouvelles. Elle sait aussi qu’il n’y a rien ou presque de ce qu’elle m’a décrit. Elle m'avoue alors ce que j'ai déjà déviné : il ne faut pas qu’elle parte tronçonner seule, au cas où… Je l"assure que cette épopée tronquée ne me gêne nullement ; j’ai pris un bon bol d’air, crapahuté sous les odeurs de mousse et de châtaigne, senti l’âpreté d’une nature rebelle. …et me sens à merveille. Nous descendons et chargeons le bois avant de reprendre chacune notre véhicule. Rappelles moi quand tu veux, Jacky...

 

 

 

Commentaires

Philémon le 16-01-2012 à 14:47:50
C'est comme pour les sorties en mer. On est toujours plus rassuré lorsqu'on est à deux, et en tout état de cause, ne jamais quitter un port en solitaire sans aviser la capitainerie de la destination qu'on souhaite prendre...

Les coupes de bois dans des taillis en pente sont toujours dangereux, même pour les grands garçons comme moi ;o)

Je comprends Jacky.
luside le 14-01-2012 à 10:54:01
Eh bien, il s'agit pourtant de chèvrefeuille, la clématite comportant des noeuds qui sont absents ici.

Je t'embrasse et te dis à trés bientôt Clin doeil

France
Françoise R le 14-01-2012 à 08:50:21
Chouette ! tu as écrit un nouvel article .. mais la liane sur la photo , c'est pas une clématite ? parce que les chévrefeuilles sauvages , dans ma mémoire je les vois plutôt buisssonnants , ceux que je connais comme grimpants sont cultivés .. Bises F