posté le 28-07-2012 à 23:16:24
Dernier butin
Après la fatigue des 4 derniers
jours d’attention soutenue requise par mon unique interlocutrice, avec qui je partageais
également le temps du déjeuner, j’ai eu besoin de faire relâche en vadrouillant
de ST Jean à Alès. St Jean, pour y voir une dernière fois mon médecin
traitant, dont j’appris inopinément la mise à la retraite depuis un mois, sans remplaçant actuel.
Je le trouvais à l’œuvre dans son cabinet déshabillé (le cabinet), occupé à
trier ses derniers dossiers. Il me tendis le mien, que je récupérais rapidement. Et puis, lui
disais-je, j’aurais besoin de faire une radio et un examen sanguin. Je lui en
expliquai les raisons et il me confirma le bien-fondé de ma démarche. Je le
suivis dans le dédale des pièces désormais encombrées de cartons, surprise de
cette invasion insoupçonnée. « Nous étions trois associés au début »
me lança t-il en guise de réponse à ma question muette. Nous nous arrêtâmes devant une banque où traînaient
quelques objets et sur laquelle il
pouvait s’appuyer pour rédiger l’ordonnance, datée du dernier jour de son
activité.
Je le remerçiais, m’apprêtant à
partir. « Tiens, vous voulez des lampes ? » ... Je dévisageais
les spots neufs emballés dans un carton léger. Pourquoi pas ? Il me tendait déjà la suite ; sacs
poubelle pour médicaments et rouleau d’élastoplâtre. Je prenais le tout sans
rechigner ; ça servira toujours !
En sortant, il avisa une
couverture ayant dû servir à couvrir les patients coincés sur un brancard. « Vous
voulez une couverture ? » « Oh, oui, j’en cherchais justement
une ! », répliquai-je toute contente de pouvoir ajouter une substance
plus chaude à mes seuls draps d’été. Je le quittais en l’embrassant et en lui
souhaitant une heureuse « nouvelle vie ». M’en allant, les bras chargés de tous ces
cadeaux, j’étais simplement heureuse !
Et là, ce matin, tandis qu’en manque de fourniture, je
butais contre la médiathèque fermée de St Christol, je filais vers Emmaûs pour
y trouver 4 livres brochés bien sympathiques,
puis furetant aux autres boutiques, 1 lampe de bureau à leds et un service d’assiettes italiennes m’ayant tout
de suite plu (ne devrais-je pas ainsi rencontrer l’homme « qui me plait
tout de suite » ?...).
Le tout pour 19 € (Ce sera un homme pas cher car
j’ai déjà payé !). J’aurais préféré 15, mais je ne discute pas assez, bien
que très « donatrice » moi-même. J’ai bien réussi à faire baisser les
assiettes (dont certaines sont ébréchées), mais point essayé ailleurs. Pourtant
je pense que je me régalerais à marchander avec un pratiquant du fait. Là, j’eus
à choisir vite et bien (le magasin fermait). Et il y a eu cette rencontre ;
une jeune femme que j’avais cotoyée à la recyclerie et dont le visage m’est
toujours sympathique. Elle se gare juste après moi puis me dit « J’ai
pensé à toi récemment ». Moi, je ne
pense jamais à elle, mais j’apprécie sa présence. Peut-être alors que d’autres
gens, que j’ignore, pensent à moi… Pendant que je les aime juste... quand ils sont là !