posté le 04-08-2012 à 22:56:34
Là
Sarah et Sylvain. Nous. L’orage
maintenant. Quelle bonne, quelle belle soirée ! D’abord, j’avais préparé
mon dîner : fondant ardéchois à la compote d’abricots, melon, salade de
tomates et poivrons mêlés du jardin, nouilles "al dente" et côtes de porc de chez
Guilhem, dans les bois de la vallée borgne. Nous sommes allés au jardin ;
Sylvain grapillait mûres et framboises tandis que je leur remplissais un sac
de tomates et courgettes. Après quoi,
nous sommes allés nous raffraîchir à la terrasse de Mélanie. Mon fils et moi
avons pris un bissap (infusion froide de fleurs d’hibiscus et d’oranger)
et ma belle-fille un verre d’eau avec des glaçons. La rue à l’ombre, en pause
indolente nous a tempérés. De retour à la cuisine, Sarah fixait l’horizon. « J’aimerais
bien habiter là-haut ». Le château de Solies abrite encore les frères
Cazenove, d’entre 75 et 92 ans. Il reçoit en premier les rayons du soleil qui le
quittent aussi en dernier. C’est un privilège, certes. Cependant, je doute,
pour avoir succintement pénétré les lieux, que l’hiver y soit doux.
En parlant de douceur, hier soir
nous amena Henny et moi au fait d’un village affectionné ; Ste Croix de
Caderle. Là, dans la chapelle rénovée, se tenait un concert qui nous attirait.
Mais en arrivant sur les lieux, dans la clarté du jour finissant à roder entre
les tombes du petit cimetière attenant, on ne pouvait détacher son regard de
cette vague de rochers qui nous tendait les bras, là bas, loin comme si c’était
proche. Puis, sortant prématurément dudit concert dans le crépuscule, d’y voir
la lune attirer de tout son plein rond, l’œil comme hypnotisé par l’infini
grandiose… Et d’entendre, à peine plus loin, immobile, le grand silence de la
nuit, au milieu des grillons. Un moment de douceur extrême… Au point de
descendre au point mort la pente ramenant au creux du village, de pardonner
sans peine l’égocentrisme du chanteur et l’aveuglement du pianiste, au point de
dire « OUI » au premier passant, égaré par le vent…