Là-dessus, mon rendez-vous s’annonce avec un peu de retard, moi qui espérais presque le manquer. M… m’a recontactée au sujet d’un partage de jardin potentiel, une grande idée que j’ai depuis que la chaleur de l’été cévenol me transforme en larve inopérante et acariâtre au point d’hésiter entre les flots de l’Atlantique et les bords de Loire pour y reprendre possession de mes moyens estivaux. Oui mais, il y a un hic ; la récolte de tous mes soins jardiniers arrive justement quand j’envisage mon absence ! Afin de ne point tout perdre, je serais sur le point de passer la main à quelqu ’autre, capable non seulement de me garder ma part, mais de veiller attentionneusement sur ma petite famille végétale.
En en touchant, par hasard il y a un mois, un mot à M…, que je connais à peine, je la découvre volontaire pour m’éventuellement relayer dans cette tâche. Et comme j’ai une forte tendance à foncer avant de freiner, je me montre d'emblée très ouverte à sa proposition. Entre temps, j’en cause à J…, qui me l’avait présentée et met un bémol de taille à mon enthousiasme. M… se serait taillée localement une réputation de personne non fiable, voire mythomane ! Je laisse donc l’affaire en me disant que le sort en fera ce qu’il voudra. Et voilà que M… me recontacte hier pour me demander comment l’on poursuit cette idée ! Je n’en sais rien mais lui fixe une heure pour me retrouver sur place. Et là, je me dis que je verrai bien tout en ayant un peu réfléchi à la question.
Elle semble très motivée et je lui fais faire le tour de mon rectangle en l’observant et en l’écoutant ; je réalise qu’elle s’implique dans de nombreux projets à la fois. Trouvera t-elle le temps et l’énergie ? Sera-t-elle assez régulière ? Je ne sais pas non plus comment elle travaille et comment nous pouvons nous entendre à ce sujet. Une période de test serait donc souhaitable. Ce que je finis par lui proposer de façon informelle afin que l’envie reste prioritaire dans nos « mouvement de terrain ». Un "sms" de l’une ou de l’autre en sera le signal. A voir…
Une fois rentrée et soulagée de cette pas trop mauvaise issue, le soleil inonde la maison. Mais j’ai le bourdon, rien à faire. J… m’a laissée un message : besoin d’une visseuse, dévisseuse : est-ce que j’ai ça, et si oui, pourrais-je la lui prêter ? Ben oui tiens, ça me ferait même plaisir vu l’état où je me trouve ! Je sonne. La porte s’ouvre et J… me susurre d’un œil amusé : « Alors, comment as-tu survécu à la poélée vénéneuse ? ». Déconfiture lorsque je lui apprends qu’effectivement je fus malade ! Séverine s’approche avec un grand sourire. J’ai pas envie de partir. «Bon j’ai un gros spleen là et il faut que je m’occupe les mains. Alors si vous avez des bricoles à faire, je me propose ! ». J… m’a dégoté du boulot où j’ai joué les contorsionnistes et les acrobates. Après 2 heures de bons mots et figures de souplesse, j’avais la tête au clair et le plexus détendu. Le soleil sur le balcon nous tendait les bras pour le thé. On y est allées.
Commentaires
Dommage effectivement ! Par ailleurs, mon jardin est dissocié de mon habitation (un appartement aussi) puisqu'il s'agit d'une parcelle familaile sur un terrain qui en contient 30 autres. Peut-être trouverais-tu cela par chez toi, ça se fait de plus en plus.
Quant à la cheminée (une vraie !), cela fait partie des rêves que je poursuis également !
Bonne journée Pascal
J'adore tes récits! dommage que j'habite pas dans ton coin cela m'aurait plu cette tâche! Depuis que je suis divorcé je suis en appart, Lyon, maintenant Bordeaux, et une maison avec jardin me manque énormément! Et la cheminée en hiver. Bonne soirée Luside.
Pascal