D’abord la ballade du côté de St Martin, là où le gardon se fait plus intime et secret : un vallon d’exception, dévoilant ses trésors à nos yeux étonnés. Il y a bien longtemps que je n’étais retournée au Bernadou, en gardant le souvenir d’un lieu particulier.
Du chemin qui s’y rend, je le distingue à nouveau comme pour la première fois. Désert et propet, comme si l’absence n’y existait pas. Un alignement de schistes adossés au rocher, épousant la courbe de l’eau trottinant à ses pieds, une austérité flamboyante, regorgeant de douceurs. Un petit paradis.
Rien que pour lui, ma fatigue et mon malaise s’apaisent. Et mes conversations de dernière (toujours à m’arrêter pour capturer des images) …avec les derniers, cardiaques essoufflés. Qui m’éclairant, sourire aux yeux, de ce moment où croyant passer de la vie à la mort, l’essentiel lui était apparu avec les futilités de son existence …avant.
Qui répondant un sourire à mon souci de le voir peiner quand la troupe marche au pas tête baissée. Et nos chants fredonnés sur la fin du trajet, épars et discrets, parce qu’on se sent bien, détendu enfin, heureux tout simplement. Chacun de nous apporte ce qu’il a de meilleur en remerciant la beauté dont il s’est empli.
Juste le temps de rentrer me doucher longuement pour compenser le froid avant de revenir prendre Hélène, récupérer les oranges commandées à Michel, et repartir ensemble pour notre dernière répétition avant les « vacances ». L’ambiance est à la bonne humeur quand l’odeur des douceurs apportées par chacun attise nos envies. Le « croustet » arrive enfin où notre président propose son foie gras maison (l’histoire de sa recette, ponctuée par nos mimiques, n’avait rien à envier à Fernandel !), le succès de Ruta ayant cuisiné des heures un somptueux dessert lituanien, la pissaladière suave de Françoise, la terrine au saumon de Chantal, le civet de sanglier de Annie, les vins corse, espagnol, de Loire, la cartagène « maison »… La joie d’être ensemble résonne dans nos échanges sérieux ou non. Et en nous quittant, un autre Michel qui m’embrasse en me disant « Ne changes rien surtout » !
Commentaires
Si ces pauvres photos (maudit Lumix !) parviennent à rendre la beauté de cet endroit alors, tu vas être éblouie lorsque je t'y emmènerai !!!
ça a l'air vraiment joli , comme tu dis !