D’ailleurs, je me les suis affichés bien visibles pour me renforcer dans les moments de doute. Par exemple lorsque je me demande s’il me faut des vis 40x50 ou 45x50 alors qu’il ne m’en faut aucune puisque j’ai déjà toutes celles qui me seront utiles à la maison dans le pot de yaourt sobrement intitulé « mélange vis »… Et quand, perplexe devant le prix du poisson, j’opte finalement pour des noix de pétoncle, sachant pertinemment combien mon porte-monnaie s’en trouvera plus durement éprouvé ! Mais j’ai une excuse : il me reste une courge butternut du jardin qui lui fera un très bel assortiment et lundi Henny mange ici.
Ce qui est pénible en fait c’est cette damnée solitude, encore accentuée par l’isolement du « désert ». Ainsi appelait-on les lieux où se retrouvaient les protestants pour célébrer leur culte à l’insu des dragons du roi Louis XIV ; la montagne servait de refuge, temporairement. En hiver ici, sans aller bien loin, la montagne peut ressembler à une prison. En sortir ressemble alors à une issue de secours ! Là dans la plaine, le soleil est plus long à s’attarder, les visages portent des mots insousciants du lendemain, parfois même des sourires…
J’ai un mot de passe à la médiathèque pour bousculer ces corps qui me voisinent, les faire se tourner vers moi, me regarder interrogatifs puis me répondre l’air contrit ou rassurant… Je ne vous le dirai pas. J’essaie d’en trouver d’autres, plein d’autres par besoin d’exister pour vous, par besoin de vous regarder vivre et respirer tout près de moi, par besoin d’être heureuse.
Commentaires
Ahhh ne me tentes pas,Françoise ! J'ai toujours préféré les chats et en ai hébergé souvent dont quelques uns bien attachants ; mais là, entre l'appartement et mon goût des départs impromptus... serions-nous heureux ???
.. en te lisant , je ne comprends vraiment pas comment tu peux encore envisager la vie quotidienne sans le moindre chat à tes côtés - les seuls qui comprennent vraiment les humains , à mon avis . Bises !