Enfin, si j’en crois certaine (coucou Hélène !), je ne serai pas seule à m’attarder le soir plus qu’il n’en faudrait. J’aime la nuit, le couchant presque plus que le matin. Il y règne un calme ardent comme un envoûtement propice au lyrisme. Pour l’heure, j’introspecte sévère et ça me va. Histoire de comprendre moi, lui, enfin ce que je peux, parce que je ne peux pas tout. Je discerne ce qui dans l’émotion me voilait l’esprit. J’entrevois des pistes, une réflexion à agir, le chemin de celle qui ne veut plus ressembler à l’autre, qui a l’air toujours mieux, plus musicienne, plus belle, plus douée, plus bosseuse, plus mystérieuse, plus aimée… Je conçois sa peur à lui discernant cette attente. Sans pour autant prétendre qu’elle ait raison de l’emporter. J’entends que d’autres rasions peuvent exister qui ne me concernent pas. Je relativise pour me retrouver entière dans ma solitude.
Je me méfie des médias, radio et TV, toujours prêts à tronquer la réalité en nous inondant de personnalités dont on ne voit qu’un aspect, le meilleur, le plus performant, ou au contraire le plus sordide ou misérable, profils toujours incomplets dans un manichéisme vendeur. Car au fond, ne sommes-nous pas tour à tour un jour noir, un jour blanc ou plus généralement gris ? Pourquoi alors insister pour nous faire croire à une perfection imaginaire ? Pourquoi, comme le dit un certain auteur à l’humour bien ancré, nos albums photos ignorent-ils de la même façon la scène de rupture ou la chambre d’hopital, tristes réalités de nos vies imparfaites ? Je me suis même demandée si, sans les mots pour les exprimer, tristesse et chagrin nous affecteraient autant…
Puissance du langage !
Commentaires
C'est la nuit qu'on est le moins adapté socialement .. la nuit qu'arrivent les messages du profond de nous-mêmes , pour le meilleur ou pour pire ! Tant qu'on n'aura pas fini de creuser le puits ? ( hum , se méfier des métaphores )
Et: oui les mots . Quelquefois , d'avoir mis les mots précis sur une sensation vague , même déplaisante , me donne une paix absolue . Pas vous ? Bises
En même temps, Hélène, "C'est la nuit, la grande la belle, j'passerai ma vie à côté d'elle, la nuit..."
Effectivement , côté horaires...
Veilleuses nous sommes, même si je me méfie de ma plume la nuit, plus l'heure avance, plus elle tend à s'abandonner , se livrer, oser ...et le matin ...je me dis , zut, j'ai recommencé...