Hier, un certain Patrick m’a appelée ; un accordéoniste ayant trouvé mon nom sur l’annonce que je posai en mars dernier dans l’unique magasin de musique de la cité voisine. Il lui fallait de toute urgence une chanteuse « retro », suite à une défection pour maladie. Engagé sur plusieurs dates auprès de partenaires réguliers, son orchestre ne pouvait pas manquer. Occupée à ma propre journée partenariat « photographie de mes réalisations par un œil extérieur », j’ai demandé un délai pour lui confirmer ma réponse à priori négative, que je commençais à me reprocher à peine le combiné raccroché.
Au nom de quoi m’autorisais-je une fois de plus à hésiter devant une offre apparemment bien ficelée ? Résolue à rappeler le bonhomme au plus tard le lendemain soir comme promis, je couchai sur papier une liste de questions que, dans la précipitation de notre entretien, je n’avais su lui poser et dont j’espérais trouver la réponse pour m’aider à une décision. L’exercice m’ayant momentanément rassurée sur la fermeté de ma réflexion, je m’en allais dormir.
Le lendemain matin, la note « rappeler Machin et lui demander ci et ça » m’interrogeait à nouveau, posée en évidence sur mon bureau. Je la regardai pensivement avec un sentiment d’autant plus coupable qu’aucune solution ne m’était apparue depuis la veille et la vague impression que la liste de mes préoccupations me semblait finalement déplacée, voire malvenue.
Je suis rentrée du jardin où mon unique souci pendant 3 heures fut immédiat : tailler, élaguer, brûler, tondre… Petite douche salvatrice pour m'extraire des projections gluantes (bouillie de limaces et autres gastéropodes soulevés par la débroussailleuse) et retrouver un semblant de coquetterie. La petite note m’accueille à nouveau, le soleil chauffe avec douceur l'entrée de mon salon et j’ai l’intuition que je sais maintenant quoi dire ; lui expliquer mes priorités (mon activité principale même peu rémunératrice, pour la liberté (je gère mon temps moi-même) et l’épanouissement que j’y trouve (mes progrès et contacts), mais mon intérêt pour un possible complément de revenu et ma curiosité pour une autre aventure professionnelle pour peu que je m’y trouve confortée. Juste lui demander dates et chants pour voir si compatible avec ma disponibilité et, si oui, proposer de le dépanner sur un ou deux contrats, histoire de sentir le vent.
Ca y est, je suis prête ! « Allo Patrick ? Je suis… » Je n’ai pas le temps de finir. A l’autre bout un vigoureux « J’ai trouvé ! » m’impose la retenue …me laissant seule bénéficiaire de cette perspective à peine immergée.
Commentaires
Eh ben .. dommage ! Et quel dommage , ces filles qui ont un blog et qui n'y écrivent plus ! Bisous Françoise