VEF Blog

Titre du blog : courrédjole à l'Ayrolle
Auteur : lataraillettealn
Date de création : 12-05-2008
 
posté le 17-12-2013 à 21:01:28

Dimanche

Pour la première fois depuis mon arrivée au village, j’ai rejoint le groupe de rando local. Il faut dire que Yves s’impliquant à la fois sur i-celui et l’autre auquel j’appartiens, j’obtins l’info de vive voix avant même de m’en être souciée. Et il se trouva qu’elle me plut. Malgré une veille animée au cours de laquelle je tenais le bar de la soirée « soupes » organisée par les jardins familiaux et en dépit de l’heure matinale qui me fit émerger hésitante sur un ciel mitigé, je retrouvais dès 9h  une douzaine de vaillants retraités, pour une fois également répartis entre les 2 sexes.

Nous voilà partis dans la montagne qui s’éveille sur un jour lumineux au fur et à mesure de notre avancée. Le chemin emprunté m’est inconnu car traversant une propriété privée où est admise l’association des marcheurs. J’y redécouvre la Cévenne que j’aime, celle des mas s’élevant au détour de la piste se gorgeant  du premier soleil quand la vallée frissonne, des cheminées réchauffant le matin, de nos pas silencieux sur les aiguilles de pin. 

Camp Barrat se voit de loin : c’est un haut plateau enclos de granit, jadis place d’échange pour les bergers d’entre la plaine et la montagne. Un muret longe notre trace, la voie royale du temps des charrettes transportant bétail et vivres. Là haut, c’est magique : on voit des Alpilles à la Mer, en passant par le Ventoux et le Lozère enneigés. Au déjeuner, qui un verre de guignolet, qui un de rosé, qui un nougat, chocolat, biscuit… chacun défile pour présenter son offre en partageant sourire et reconnaissance. J’avais déjà prévu suffisamment et là, comblée, je me laisse glisser sous le soleil ardent pour en stocker la chaleur, le temps d’une petite sieste. Quelques uns d’entre nous s’en enveloppent également, transformant en murmures rires et plaisanteries qui fusent par ailleurs.

Mais on ne s’installe guère ;  la descente se fait en bartasse et à l’ubac, faute de mémoire pour le guide. Quand on s’y retrouve enfin, j’entends « Ce n’était pas sale comme ça, avant ! ». Ils parlent du terrain envahi par la broussaille, les ronces et les genêts dont Chabrol disait qu’ « ils sentaient la mort du pays ». Parce que les brebis qui nettoyaient n’y sont plus désormais. Alors la terre pique à nouveau, déserte des hommes qui l’entretenaient. 

16h30 ; le soleil déjà bas fraîchit l'air, raccourcissant nos palabres autour des voitures où nous goûtons les derniers rayons. Humm.....rentrer au chaud, la tête pleine d'étoiles !