Je suis en retard à la gym : partie à l’heure pourtant, mais rencontré sur le chemin une ancienne voisine à qui je dis mon étonnement de ne plus la voir parmi nous. «Je fais du dessin» me répond-elle presque gênée «cela me convient mieux». Intriguée par cette semi-réponse, je l’écoute un peu plus. Je sais depuis longtemps que son concubin est un violent, mais c’est la première fois qu’elle me l’avoue en m’informant des démarches entamées pour le quitter définitivement. A plus de 78 ans, pour enfin espérer « vivre » ses dernières années loin des tourments qu’elle endure au quotidien avec cet homme. Je ne peux que l’encourager dans ce sens pour avoir ressenti à maintes reprises son désarroi avant qu’elle ose s’en ouvrir. Elle sera contrainte de quitter le village pour cela. J’espère qu’elle y arrivera.
A la gym, nous sommes en nombre réduit ; Monique, Geneviève et Yves. Sans oublier notre grand maître préventif : Guy…qui profite de notre petit nombre pour faire plus de théorie. Mal m’en prend, pour une fois que me voilà seulement vêtue d’un tee-shirt. Pendant qu’il parle, je m’agite un peu plus que les autres pour me réchauffer avant que Geneviève me console avec sa polaire… Yves et moi nous donnons ensuite rendez-vous pour fêter mon anniversaire (eh oui, ça fait plus d’une semaine que ça dure !). Il m’a proposé des bulles, j’apporte le gâteau. A l’heure dite, juste avant la nuit, je m’engouffre dans la voiture m’apprêtant à démarrer pour sa montagne, la-haut. Un coup d’œil dans le rétro et je m’arrête scotchée : il me regarde étonné tout à côté de la voiture. A 1 minute de décalage, on se serait loupés, lui parti pour fêter ça chez moi, moi ayant compris qu’on le faisait chez lui ! Au résultat : tiramisu + champagne pour une conversation débridée où je lui fait découvrir une de mes lectures préférées :