Je n’avais pas envie d’y aller …à ce salon ; trop loin, trop froid, trop petit ?
Ca ne marche pas cette année ; les gens regardent et passent …sans acheter. Souvent admiratifs pourtant, soit presque encourageants. Et moi je n’en peux plus de voir mes paniers, toujours les mêmes ou presque, sous le nez. Je voudrais les oublier, retrouver l’espace qui me manque au-dedans parce qu’occupé au dehors. Ce n’est pas rien de créer un bel objet ; tout un équilibre à trouver entre la forme et l’aspect pour qu’il puisse être autant désiré qu’utile. Et puis, il faut savoir le reproduire à l’identique. Ce à quoi je m’attache ces jours ci en fabricant de nouveaux moules et gabarits en bois, habilement secondée par Robert dont le raisonnement technique complète alors heureusement mon expérience pratique.
Mais là, j’hésitais. A 45 kms d’ici, soit une heure de route en virages constants, je regrettais déjà de m’être engagée pour le week-end. Et puis, j’ai repensé à elle. Un inconnu m’avait appelé quelques semaines plus tôt pour une demande bien précise. Il était musicien, percussionniste à la recherche de deux baguettes de koboo pour faire teinter son vibraphone. Je l’ai rappelé quelques jours plus tard ; je n’en avais pas, mais… Daguy, prévenue, pouvait le dépanner. Il semblait étonné de mon souci pour lui. En échange, je lui ai juste demandé de m’informer des prochains concerts qu’il donnerait localement pour que je puisse aller l’écouter et que nous fassions connaissance. Il m’a remercié chaleureusement en me promettant qu’il le ferait.
Je n’avais pas entendu Daguy depuis …5 ans ! Un peu gênée de l’avoir sollicitée pour cette occasion, j’ai récidivé l’avant-veille du salon, cette fois pour moi. Lorsque 2 jours plus tard, j’approchais son domicile, un bon feu de cheminée m’accueillait dans le séjour cosy, réchauffant un samedi maussade. Nous mangeâmes devant lui sur une table assez basse pour le garder près de nous. La sympathie qui nous avait réunies jadis se retrouva facilement autour de notre pratique artisanale et pédagogique commune. Si à 78 ans, la vivacité et la curiosité de mon hôte restait sans faille, celle de ses articulations s’en désolidarisant peu à peu, commençait à l’handicaper. Je compris que ma visite impromptue lui faisait autant de plaisir qu’elle me rendait service en m’évitant ainsi deux longs et désagréables trajets nocturnes.
Le lendemain, nous nous quittâmes bien décidées à poursuivre l’échange vannier autour d’une tasse de thé. Entretemps, François m’a rappelée pour m’inviter à venir manger une pintade pyrénéenne qu’il ramènera de là-bas où il passe Noël en famille. C’est vrai que mes visites à son atelier se sont distendues ces derniers temps. Cela me prend la journée d'y aller et je n'aime pas rentrer de nuit où je me perds plus facilement. «Tu sais comment m’appâter ! » lui ai-je répondu. J'ai un petit exercice pour lui, que m'a soumis Daguy et dont je ne me débrouille pas ; ça tombe bien...
Commentaires
C'est une corbeille... à l'envers !
Ouah , c'est joli - c'est quoi ???
Ces courbes sont juste superbes...