Autour de 16H30, à la tombée du jour, le jardin m’accueillit en silence., boueux. Le sentier y menant, bourré de taupinières, s’y avérait tantôt dur, tantôt mou, l’eau encore bien trop présente de ces dernières pluies. Je posai mes cartons sous la brouette, pour le prochain feu. Puis, emboîtant le pas à une demoiselle trottinante que son grand père suivait, m’en retournait vers le pont vieux. De là, passant devant sa porte, je toquai chez Christine pour la bonne année.
D'abord le verre de Macon blanc (mon hôte est bourguignonne), puis quelques olives, finalement remplacées par pâté et jambon sur pain grillé. Nos rires vont bon train entre deux confidences. «Mais comment restes tu seule, belle comme tu es ? » me lance t’elle. Je lui renvoie la question tout en lui avouant soigner ma cour d’admirateurs dont aucun ne me fait succomber. Je suis difficile, c’est ainsi. J’aime apprécier en chacun toutes qualités et vertus. Y répondre à ma mesure tant que le jeu est double. Mais non, s’il vous plait, ne gâchons pas l’amitié !
Faites moi vibrer seulement par l’odeur ou la peau, une onde un ressenti, une envie qui jamais ne pourra s’interrompre ; car comment faire sinon ?
Nous voila reparties dans l’ancêtre écrivain ou inventeur, tentant de retracer notre territoire présent. C’est amusant ; pour elle de constater le lien d’avec un paysan érudit, pour moi celui de me trouver en ligne d’un marinier créatif. Qui sommes-nous aujourd’hui que peut comprendre hier ?
Le feu dans l’âtre, la caresse d’un chat noir, le retour humide dans la nuit intacte…