Mais, en revenant de la poste en ce début d’après-midi menaçant de pluie, je suis passée devant le jardin… pour m’y voir enfiler mes bottes caoutchouc dans l’idée de désherber, autant que le ciel m’y laisse, une ou deux rangées.
A peine arrivée, Jonathan, un nouvel adhérent, la trentaine dynamique, s’invite sur mon carré en venant aux nouvelles. Et de me m’interroger sur hier : le jour du concert que j’ai donné avec Christophe pour 1H30 de jazz mêlant bossa et chanson française, principalement des années 60. Nous couvrirons tout juste nos frais : 70 € pour la Sacem, 50 € pour la salle, et nada pour les musicos et tout le toutim (sauf nos précieux coups de main solidaires -service, caisse, sono, percus, etc.- qui auront droit au concert gratuit). La formule est sympa : « salon de thé ». J’ai passé mon samedi après-midi à la préparer en installant tables, nappes, chaises et vaisselle pendant que mon partenaire s’occupait des lumières. Pas question, malgré le soleil, d’entreprendre le jardin ! Et rebelotte en pire le grand jour : jamais vu une météo pareille depuis longtemps (grand soleil, douceur et PAS DE VENT) et nous qui allons nous enfermer en pleine après-midi !!!
Une trentaine d’affcicionados viendra nous entendre, à qui nous donnerons des raisons de ne pas regretter le déplacement. Les autres sont dehors à savourer l’air et le bleu du ciel. Je les comprends, mais dommage pour eux et tantpis pour nous. A la fin du spectacle, je reçois une flambée d’encouragements et de compliments les yeux dans les yeux, de quoi relancer ma motivation si elle défaillait parfois. J’étais bien avec eux, moi aussi. Et je n’ai pas vu passer le temps, malgré 1H30 sur scène. Ils étaient attentifs et sur la fin, certains d’entre eux s’agitaient sur leur siège en claquant des doigts. Bon signe !
Allez j’vous en met un p’tit :
Et un autre aussi :
Olivier, un ami percussionniste, semblait heureux du voyage, m’exhortant à l’apprentissage de sa spécialité en arguant que j’avais le swing dans le sang. Il m’a offert un haricot géant (30 x5 cm) rempli de graines, qui fait un doux bruit quand je l’agite. Dois-je y voir un symbole précis ? Ca ne me déplairait pas… s’il n’avait une fidèle compagne que j’estime tout autant.
Mais revenons au jardin. Après Jonathan, j’ai vu un espace gris flambant se garer aux côtés de ma kangoo cabossée (encore récemment enfoncée anonymement sur la porte arrière droite au point que je ne l’ouvre plus qu’à grand peine). En sortent deux silhouettes dont une en anorak turquoise et chevelure argentée BCBG. Charlotte, une voisine de jardin, est l’autre. Je les salue lorsqu’elles passent à ma hauteur et elles me renvoient le bonjour. Puis très vite : « Il y a des vols d’outils sur le jardin ? » Je confirme, bien placée pour le savoir. L’anorak turquoise m’interpelle en me disant qu’elle n’avait pu utiliser « ça » (je la regarde interrogativement) parce que c’était attaché. Charlotte vient à son secours : elles ont eu besoin de MA brouette et se sont trouvées dépitées de ne pouvoir l’utiliser, EN MON ABSENCE ! « Et sans me le demander ? » rétorque-je innocemment tout en commençant à bouillonner intérieurement. On m’explique que l’usage « de ce côté-ci du jardin » (et là Charlotte me désigne du bras un vague demi-cercle) serait de s’emprunter l’outillage sans autre formalité « du moment qu’on le remet en place » et de faire passer le mot à qui veut…
« Eh bien, je ne fais pas partie du club et je me vois mal, quoiqu’il en soit, aller dire à quelqu’un d’emprunter l’outillage du voisin. » Et pour appuyer mes propos, je précise que ma dernière brouette (valeur 80 €) a récemment disparu et que c’est la raison pour laquelle j’arrime désormais tous mes outils avec un cadenas. Charlotte m’avoue alors qu’elle aussi s’est fait « piquer » des outils et qu’il « faudrait » un cabanon où tout mettre en sécurité. Je ne l’ai guère vu aux réunions de l’association et elle tombe mal.
Ces derniers jours, je ne cesse de recueillir nombre de doléances ou critiques de la part d’absents à toute concertation ou prise de décision, sous prétexte que la « présidente » ne leur convient pas. Ce qui ne les empêche pas de s’adresser à elle seule en cas de besoin, histoire de se donner bonne conscience au lieu de s’exprimer devant tous en réunion. En tant que jardinière fondatrice et encore présente dans ce mouvement, je ne cache pas mon agacement de cette situation et l’anorak bleu commence à s’éloigner avec un petit signe « chic » de la main (du genre « Bye bye, ça sent le roussi, j’vous laisse les filles ») pendant que sa comparse tente de défendre un point de vue peu convaincant, voire convaincu. A peine dix minutes plus tard, l’espace s’en retourne dans un claquement de portières et je minaude l’anorak bleu, apparemment plus à l’aise sur une terrasse de resto en bas des pistes que sur la terre ferme et fraîche qui colle aux pattes.
«Voulez-vous bien me détacher ça Georgette ; mon amie trouve que c’est utile»
-«Parce que tu crois qu’elle pousse dans les champs MA BROUETTE ? !!! »
Commentaires
Houlà j'avais pas encore lu l'embrouille à la brouette.
ça craint !
Mais ... c'est superbe !
Il m’a offert un haricot géant (30 x5 cm) rempli de graines, qui fait un doux bruit quand je l’agite. Dois-je y voir un symbole précis ?
Non, en musique ils appellent ce type de dispositif un "bâton de pluie". Il n'y a rien de symbolique à faire ou recevoir ce cadeau.
C'est super ! Tu as une très belle voix...
Anorak bleue aura au moins appris ce que c'est une brouette... )
Merci !
En matière de culture, le jardin m'a bien fait rire, mais j'ai surtout apprécié cette belle voix harmonieuse et juste qui swing....Compliments.....
Jakin,