J’ai un train à 6h, mais je pars à contrecoeur. Papa va mieux, enfin diagnostiqué non tuberculeux sans pour autant être tiré d’affaire. Car si les résultats d’analyse confirment une amélioration, il reste dénutri et insuffisant respiratoire. Ce soir exceptionnellement, il a mangé plus que de coutume ; un fond de bol de soupe, quelques cuillères de purée et une compote entière. Je ne l’ai aidée que partiellement, contente de le voir enfin capable de saisir sa cuillère en la manipulant seul du bol à sa bouche. J’avais dû lui dire avant que je repartais et je crois qu’il a voulu m’impressionner pour me rassurer, du style «ne t’en fais pas, tout va bien, je vais m’en remettre ». Alors qu’il ne cachait guère quelques minutes plus tôt son désir d’en finir. « Tu vas me manquer » ai-je entendu. Moi aussi papa, tu me manques déjà. Ma place est-elle si loin de toi aujourd’hui ? Je voudrais pouvoir me dédoubler. Mais il me faut simplement gérer et établir mes priorités, dont tu fais partie. Moi qui ai toujours eu horreur de choisir !!!
Je n’ai pas la tête à ça ; simplement des sentiments et un flot d’émotions intériorisées que l’écriture rend parfois lisibles. J’ai souri hier lorsque Marie Anne et moi avons évoqué nos après-midi exutoires : elle chez le coiffeur, moi sur un vélo lourd comme un veau (mais c’était ça ou rien !) à pédaler avec force le long des canaux, vers de nouveaux horizons. L’aventure en mouvement...
Commentaires
Je lis le commentaire d'Hélène , après ton article - que dire de plus . Je t'embrasse .. Françoise
Les distances, les obligations , la vie qui file, je comprends ton désir de te dédoubler pour l'avoir trop souvent vécu, avec mon père qui était loin aussi , mais également sur un autre registre avec les enfants...
Je t'embrasse