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Titre du blog : courrédjole à l'Ayrolle
Auteur : lataraillettealn
Date de création : 12-05-2008
 
posté le 04-02-2015 à 23:26:56

P42

Ayant réservé ce spectacle en septembre, je m’y rendais sans appréhension, plutôt encouragée par l’annonce qui l’avait encensé. Après la grosse demi-heure de route pour l’atteindre et les 8 minutes d’errance à la recherche d’une place où stationner, je m’installais dans le fauteuil assigné, pour la 1ère fois coiffant un coin du parterre. A ma droite deux «anciennes» restent muettes en réponse à mon discret salut. Bon, de toutes façons je ne suis pas venue pour elles, ça tombe bien.

J’ai le temps de parcourir la notice de présentation et me surprend à renâcler devant le commentaire de l’artiste : « Carmen est méchante ». Non, Carmen est une femme libre qui s’affirme telle quelle, sans dissimulation, ce que j’admire et respecte, et je reste interloquée de ce jugement hâtif. Mais le spectacle commence qui m’en dira plus, je l’espère.

Sur scène un petit bout de bonne femme au crâne rasé orné d’une rose rouge assortie à une robe légère et chatoyante. Elle gesticule un moment, avec une souplesse extrême. En silence. Un temps que sans doute je me devrais de plus apprécier au vu de ce qui suivra. Puisque à peine formé par ses congénères, l’ensemble du groupe caquète allègrement avec ou sans musique et quasiment sans interruption jusqu’à la fin. Quand les premiers préludes s’annoncent, j’ai la chair de poule (c'est de saison !), retrouvant instantanément le plaisir renouvelé à l’écoute de ces harmonies, entendues, chantées et reprises tant de fois depuis mes 14 ans.

Mais je reste sur ma faim car peu d’extraits seront diffusés pour laisser place aux danseurs, toujours très agités et souvent violents dans leur rapport à l’autre.  L’interprétation qui sévit ici ne me plait guère, tellement caricaturale que Don José se trouve être le seul « blanc » dans une troupe de « noirs » et qu’il viole Carmen à la fin après avoir brutalisé Michaela qui s’est agrippée à lui comme une sangsue ! Rien à voir bien sûr, ni avec la délicatesse des sentiments exprimés, ni avec la finesse du scénario premier. Je connais cet opéra par cœur et il est bien plus pour moi que ce manichéisme exempt de tendresse, qui fait circuler un tout autre message… Dommage, car beaucoup applaudissent, éblouis par la performance.

Et puis zut, gépaksa afer nondeudla !

 

Commentaires

oozmama le 29-08-2015 à 11:21:11
Ah l'art moderne !