Faire tenir une anse de panier trop courte sans écraser une bordure trop haute, réclamer de l’attention et de la considération comme maman et mamy sans avoir l’air de revendiquer quoi que ce soit d’indû, rester confiante et sereine dans l’adversité, remplacer la culpabilité et la critique par l’observation et l’analyse des faits : j’ai encore du travail !!!
Tiens ce soir, par exemple, où, me pressant à un concert inédit, j’en suis repartie 30 minutes plus tard, faute de me reconnaître dans l’ambiance générale. Les musiciens pourtant valaient le déplacement. Mais la sono ne les suivait pas, brouillant leurs qualités en un amalgame informe, ou effaçant l’un pour hurler l’autre. Un spectacle privé de chaises dans une salle bondée et remuante. Les ombres qui s’amassent devant toi sans souci de ton bien-être. Enfin, ces déhanchements sans grâce sur un air de tango. D’un coup j’ai revu cet endroit où Jo m’avait emmenée, à Tourcoing ; des couples enlacés dans un ballet sensuel et codé, mon plaisir à les regarder et ce qui me manquait ici, l’élégance.
Je suis rentrée pour finir « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa », auquel je préfère nettement « Vieux, râleur et suicidaire ; la vie selon Ove » de Fredérick Backman, mais que j’ai quand même accompagné avec le sourire. Je me dis souvent que j’aimerais bien écrire, comme d’autres choses que j’envisage (reprendre le macramé et l’apprentissage du portugais par exemple) et auxquelles je consacre un temps inversement proportionnel aux revenus que j’en retire. C’est agaçant de devoir privilégier des activités rémunérées (même pauvrement) au détriment d’autres que je n’ai pas le courage de faire en plus, comme tous les gens sérieux et passionnés ; et voilà une bonne occasion de me culpabiliser ! Pas loupée celle là…
Heureusement que Guy et son inébranlable positivisme m’ont effleurée ce matin, à nouveau, durant l’heure de gym préventive qui a presque effacé la tendinite me poursuivant depuis plus d’un mois. Cause : usage trop ardu du sécateur (et ça risque pas de s’arrêter entre la vannerie et le jardin, mes 2 occupations principales…). Bon, mais c’est pas grave puisque je m’offre une semaine de liberté très prochainement, histoire de me dérider du quotidien entre amis et famille à la ville !
Commentaires
Merci ; je prends note pour quand je serai vraiment décidée !
L'astuce ... serait peut être de présenter votre 'journal' tel qu'il se présente sur le VEF, c'est à dire à rebours chronologiquement.
Je veux dire, commencer par "aujourd'hui" et remonter dans le temps, et découvrir sous toute cette vraie lumière le drame personnel que vous avez vécu, qui vous a obligé à puiser l'amour où il se trouve, le provoquer, le construire, l'inventer de toute pièce.
Je ne peux proposer aucune solution pratique chère Luside, mais vous êtes une battante et ce que vous voulez, vous l'obtenez.
"Je me dis souvent que j'aimerais écrire ..."
Mais c'est ce que tu fais depuis au moins le mois de Mai 2008 sur ton blog !
Il me semble que tu as déjà un bon livre, écrit très joliment et orné de somptueuses photos.