posté le 13-11-2024 à 20:08:32
Solitudes
Me
voci depuis une semaine dans ce pays d’abord nommé Bourbon par une
France naviguant dans l’Océan indien. Je découvre émerveillée
la puissance et la pureté de cet encerclement aqueux, toujours prêt
à en découdre sur les roches noires déversées au fil des ans par
le volcan toujours vivant de l’ïle. En une semaine, j’ai étrenné
deux sites de baignades totalement opposés : un bassin fougueux
d’eau salée dont l’approche périlleuse m’a value 3
jours de courbatures, et une eau bleue nickel à 15 ° au pied de
cascades magnifiques.
Je vis chez un ermite dont la maison perdue
dans une forêt foisonnante fut construite à la va vite pour
s’abriter d’une séparation tumultueuse. On y décèle une
structure pensée dans une absence de soin général aux décor et
finitions. Les termites s’y infiltrent et je déloge chaque jour des
colonies d’insectes minuscules s’en délectant par milliers sur
le lavabo et dans la baignoire qui me sert de douche. Dans la
cuisine, le sel est enfermé sous sachet plastique et tupperware, le
capuchon de l’huile doublé avec celui d’un cidre en métal (que
les rats évitent au contraire du plastique!). Chaque miette
d’aliment oubliée attire immédiatement les habitants plus ou
moins discrets du lieu, dont une trop grosse araignée
malheureusement délaissée par les geckos et le lézard vert
familiers de la maison.
Nous
partons de la maison le matin pour en y revenir bien souvent à la
nuit, après plusieurs heures de route à une moyenne de 45 km/heure,
dans les bons jours. Chaque jour, je découvre un nouveau paysage
tout en me languissant de ne pouvoir faire trempette quotidiennement
dans ces eaux si claires que je côtoie langue pendante en
m’entendant seriner que la Réunion est une destination
« montagne » plus que « plage ». Peut être,
mais j’argue de ma tendinite (qui me lance principalement quand je
suis assise après une marche un peu trop soutenue) et de mon manque
d’eau ce dernier été pour vouloir inverser ces valeurs. En
principe, le « programme 1» étant terminé, le vide
s’installe dès demain.
Cependant mon hébergeur devant recharger
sa voiture dans la commune où repose le « bassin bleu »,
j’aurai à moi une heure de pataugeoire dans une rivière se jetant
dans la mer et dont l’embouchure quasi fermée par des galets
m’évitera de faire connaissance avec l’appétit vorace de
requins bouledogues nageant parfois en eau douce.
La
vie est pleine de risques…
Commentaires
Que de merveilles tu partages ... ça fait rêver ... J'aurais presque envie d'y partir , en te lisant ! Bises et bonne suite de vacances et , oui ,évite requins et araignées et autres abominations !