VEF Blog

Depuis quelques temps, je déplace mon ordinateur du séjour à la cuisine où le soleil matinal m’éblouit parfois d’un rayon en biais, la lumière essentielle venant du Nord. J’ai sous les yeux un paysage bucolique, celui d’un pré bordant la route qui longe le parking ombragé de l’immeuble. Dans ce pré, résident depuis quelques semaines 3 mères Aubrac et 3 veaux dont la pâleur suppose un père d’origine charolaise. C’est un bonheur et une curiosité de voir ce petit troupeau vivre dans cet espace trop longtemps inhabité après que le fils du propriétaire, berger qui y faisait paître ses moutons, eut stoppé son activité pour cause de mauvaise santé.

Ce vieux paysan a préféré cette fois le broutage au fauchage. Il déplace donc méthodiquement les limites du parc une fois celui ci amené au ras de terre.

Il y a quelques jours pourtant, ces limites furent franchies par tous et toutes… sauf une ; celle ci beugla haut et fort dans son carré, tournée vers ses congénères qui, la tête dans les hautes herbes enfin savoureuses, ne la relevaient guère. Je l’observai amusée, l’incitant secrètement à les rejoindre au lieu de s’alarmer.

Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, la penaude silencieuse n’avait pas bougé. Je crois qu’elle y passa la nuit tandis que les autres s’ébrouaient follement sur une surface 4 fois plus grande tout en se gavant d’herbe fraîche. Ah, pensais-je, les vaches seraient elles plus intelligentes que les hommes ? A franchir l’interdit (ici l’obstacle) en majorité tant qu’elles peuvent y améliorer leur bien-être, quand l’humain fait le contraire, laissant une minorité défier le pouvoir pour défendre sa liberté !

Je continue d’écrire au nord en lorgnant mes bêtes...pas si bêtes !