Normal pour une nordiste, vous me direz ! Les ciels immenses et brumeux, l'humidité des champs sur le soir et les routes bordées de mûres énormes... c'était mon enfance pendant l'été au coeur de l'Artois. Une grande maison familiale nous attendait pour une vie en "communauté" pleine de jeux et d'espaces. Dans le parc, les deux "blockhaus" transformés en tobogans de mousse, nous usaient les fesses, on pouvait faire le cochon pendu sur les barres plantées dans la pelouse et tournoyer avec la balançoire...
La cloche appelait au goûter et aux repas où nous mangions dans trois salles différentes ; les grands, les moyens et les petits !
"Tartine" et "Confiture", les chevaux blanc et bai de l'écurie, se relayaient pour nous faire voir les choses de haut, le temps d'une ronde... En fin de parcours, il fallait prendre garde au retour galopé vers le box au risque d'y laisser la tête sur le fronton... ou le premier pommier dans la pâture !
Il y avait l'étrille, séance de massage qu'affectionnaient nos bêtes, le curage des sabots, et la promenade au maréchal-ferrant, le dernier du village.
Je me régalais de les soigner tout en les craignant toujours un peu.
Le soir, des sons suspects nous attiraient ver le bois tout proche, repère de nos courses au trésor et des stands de tir que les allemands avaient laissés et où nous exercions notre adresse avec des boîtes de conserve empilées...
Et puis j'allais au jardin, après une partie de ping-pong dans l'ancien théatre. Je me souviens des pois de senteur, mes bouquets préférés, odorants et prodigues dans un nuancier délicat et chatoyant.
Je n'ai jamais réussi à les faire fleurir ici. J'essaye encore cette année...
Commentaires
la nostalgie , c'est terriblement doux , amer , et heureusement fugace ... alors tous mes voeux pour que tes pois de senteur fleurissent cette année ...