Le nez dans les papiers ou sur l'ordinateur à tenter d'avancer les "en cours" d'administration et de gestion, je rumine un peu trop sur tout ce que je ne digère toujours pas depuis des mois : l'absence, l'envie, le dégoût...
J'imagine ma taraillette là-haut, mes roses en fleur et les fruits que j'ai plantés, etc., etc. : je peux me faire mal à l'infini avec de tels tourments. C'est une chose de le savoir, une autre de vivre ce temps sans vouloir l'accélérer...
Je l'imagine lui, lui offrant un bouquet de ces fleurs et ces arbres qu'il n'a jamais soignés... Est-elle assez futile pour ne pas y sentir ma peine ? Est-elle assez crédule pour ne même pas l'imaginer ???
Et le bruit de l'eau, sa douceur après les framboisiers, la douche nue ravigorante... les arbres mi-ombre, mi-soleil, le long du béal, le bruit de l'eau encore, plus fort... Jusqu'où faut-il que j'aille pour ne pas pleurer ?
Je suis sortie pour aller voir Fred et les jardins collectifs. En bas du Brion qui m'amène "là-bas" si je le remonte...
Non, il ne faut pas, fais un tour, il y a des couleurs et des tâches et tu as besoin de ce rythme :
tanaisie et pavots de californie
les haricots grimpants de Gérard (une telle rectitude, c'est signé !)
J'en prends plein les yeux : que deviendrais-je sans eux ?...
Au moins ai-je retrouvé le goût du beau qui m'avait déserté l'an dernier au point que je doutais de jamais le retrouver !
Regarder un paysage et ne pas le voir, ne rien ressentir ; c'est ce qui m'a le plus dérangé et effrayé chez moi ; cette sorte d'imperméabilité à tout ce qui pouvait me toucher et m'atteindre.
Il semble qu'à nouveau je sois vivante...