posté le 28-07-2008 à 23:24:55
En revenant d'ailleurs...
Une semaine ! Une semaine passée dans les hauteurs entre la poussière et le ciel, sans intermédiaire autre que mes chaussures et tout ce qui passait sous mon pied. Une semaine de bonheur à ne plus parler ou si peu, juste pour l'essentiel, le reste se passant de mots pour tous ceux qui comme moi savouraient leur effort... et son résultat !
Premier jour de marche sous un ciel changeant et bruineux ; le col Agnel, d'abord prévu, est inaccessible pour cause de "Tour de France". Nous partons donc de l'Echalp pour le lac d'Egorgeou, 700 m plus haut. Une mise en jambes...
Tiens : nous ne sommes pas seuls !
Dame châmois nous a observé assez longtemps pour que je puisse la voir !
Arrivée au lac un peu plus loin...
On s'abritera pour manger dans ce vestige de bergerie où sont gravées les dates des retours d'alpage des années 40, comme si la guerre n'y pouvait rien...
En descendant, la pluie nous a traversés ; près du chemin, une pierre accueillante sous l'éclaircie appelle une halte. Je ferme un peu les yeux... puis furête.
Des inscriptions jalonnent cette dalle qui nous sert de dossier : j'en trouve une de 1766. Mais d'autres signes, arabesques indéchiffrables, semblent encore plus anciens. Le mystère s'allie à la surprise de cet innatendu. Philippe, notre guide, pourtant familier de ce parcours, découvre avec nous ce témoignage émouvant.
De gauche à droite : Philippe, Julien et Nelly venus du Lubéron.
L'eau est partout : dessus et dessous...
Achillée et campanule parsèment notre retour sur le gîte d' Abriès où je flashe sur ce bégonia pendula...
Après une nuit calme (sans ronfleur !), départ pour Valpréveyre à travers les mélèzes.
Rencontre d'un troupeau de Charolaises, saugrenues dans cet environnement où des "Abondance" se croisent traditionellement. Explication ; ce sont ici des vâches "à viande" et non "à fromage"...
Je suis à la traîne, ne parvenant pas à suivre le pas de Philippe et m'arrêtant souvent pour faire une photo ou suivre la loi de mes intestins perturbés. A Valpréveyre, le découragement me prend et je décide de faire une pause en attendant le retour des autres partis visiter le village. 8 mns plus tard, j'aperçois Philippe s'approcher avec un sourire insistant. Nous nous sommes mal compris ; ils m'attendaient, n'ayant pas prévu de repasser par ici ! J'avoue ma fatigue de me sentir trop seule sans pouvoir allonger mon pas et m'excuse de ce malentendu en les rejoignant.
Philippe a saisi ; il ralentit l'allure et je peux enfin "faire partie du groupe" ! OUF !!!
Nous continueons jusu'au pied de la prochaine montée, le col de Valpréveyre à 2737 m, soit environ 800 m de dénivelé à parcourir pour une pause déjeuner au bord du torrent et à l'abri du vent. Et ô surprise :
La semelle de ma chaussure droite est complètement décollée sur l'avant ! J'ai toujours un bout de ficelle dans mon sac, alors j'improvise une réparation de fortune... J'avais bien constaté son usure juste avant de partir et acheté une autre paire en arrivant à Abriès, mais celle-ci ne me sera pas accessible avant le lendemain soir, notre refuge de ce soir étant inaccessible par la route !
Finalement, Philippe décide de raccourcir l'itinéraire prévu pour aujourdhui ; nous visiterons le lac de Chalantiès demain et ça m'arrange bien ! Petite sieste et... en route !
Fleurs et eaux accompagnent notre parcours soulageant l'effort à fournir, le temps d'un regard...
Un dernier coup d'oeil en arrière et...
... nous approchons du but !
Le refuge du Lago Verde est en Italie ; nous passons la "frontière" sans voir âme qui vive !
En bas, l'accueil est chaleureux et après un repas copieux (antipasti, soupe ou pâtes, côte de porc et petit pois, fromages et desserts !), Sylvia, notre hôtesse, trés loquace et communicative, nous propose ses liqueurs "maison" tout simplement délicieuses ! J'ai goûté serpolet et citron avec un plaisir non feint !
Le petit-déjeuner est à l'image de cette générosité !
La confiture de fraises m'a attirée immédiatement et je n'ai vraiment pas été déçue !!! Pendant ce temps, Guido s'est occupé à recoller mes semelles (car la gauche donne aussi des signes de fatigue) en les coinçant entre un banc et l'extincteur. Comme je le remerciais, il m'a prévenu que la colle n'était pas bonne, en me donnant un autre bout de ficelle...
Le temps de monter là haut (encore !), de saluer les marmottes et...
ça décolle ! Paysage et chaussures !
Comme dirait Frédéric (ou Reinhart) dans une de ses chansons :
"au-dessus des nuages, la liberté semble être infinie..."
Commentaires
Ouah ! merci pour la magnifique balade en montagne France !... c'est gentil pour les flemmardes qui préfèrent rester assises à regarder ... merci pour la centaurée , les campanules , les oeillets , les sentiers au dessus des nuages et les petits lacs ... et pour la façon de raconter ! bises F
P.S : et ce bégonia , tu n'en as pas rapporté des boutures par hasard ?