Les haricots de Gérard
ont bien grandi !
En revenant de Lasalle où je rencontrai la responsable d'une association susceptible d'héberger mon activité, j'ai voulu revoir ces parcelles de jardin familial où j'avais commencé le mien, il ya 10 ans. Sur cette bande de terre toute en longueur, un charmant carré marquait une patte féminine :
"Martine", que je ne connais pas, a habillé son potager pour y attirer gens et bêtes...
L'amarante y trône, voisine de l'ipomée et des dalhias resplendissants : que vaut un jardin sans fleurs ?!!!
Je dépasse le jardin de Joseph, docker dunkerquois retraité, et tombe en arrêt sur ces hampes de haricot envahissantes. Gérard en aura pour l'hiver et même jusqu'à l"été prochain !
Ma parcelle est en friche, abandonnée au chiendent et au pourpier au milieu desquels résistent quelques glaïeuls et iris que j'avais plantés. Je repartirai avec un brin de chèvrefeuille et quelques boutures de lavande que je décide de mettre en terre le soir même...
Là haut, surprise : une bonne dizaine d'oignons m'on été subtilisés. Le voleur s'est servi sans penser au délit sur le travail d'autrui. Même ici, en pleine propriété "privée", certains n'hésitent pas ! J'enrage ! Je donne ce que je veux, mais c'est moi qui décide !!!
Rien d'autre n'est apparemment parti, mais je ne suis plus "à l'abri"...
Des voix : j'aperçois René sur son tracteur, enfin valide après une mauvaise douleur à la hanche qui l'avait figé quelques jours chez lui. Il me lance "Alors, ça mûrit chez vous, Madame ?" René m'appelle toujours "Madame" et ça me gêne ; il faudra que je lui demande de m'appeler par mon prénom, c'est bien le moins...
Je l'invite à venir constater, mais il s'acquitte d'une "corvée". Quelques instants plus tard, ils descendent tous les 3 : René, Christian et Yolande. Une des brebis est morte et ils sont venus la charger... Je dois les pousser dans la serre qu'ils n'osent pénétrer que comme un sanctuaire. Première dégustation : tomates cerise, noire puis jaune. Je vois les sourires sur la langue. Nous continuons. Je cueille une "green zebra" et une "andine" (René ne veut plus des Roma qui se traînent au sol) et prend mon couteau pour leur un donner à chacun un quartier. Josiane arrive sur ces entrefaites et participe au festin. Le silence est recueilli. J'aime la simplicité et le respect de ce moment, de ces gens nés dans la terre...Ce partage est un cadeau. René me parle de ses pommes de terre, énormes. Puis ils s'en vont et je continue mon travail, boutures, cueillettes et, avant que le ciel ne se fâche vraiment, pulvérisation de purin d'ortie sur mes pommes d'or, dont certaines donnent des signes de faiblesse.
René revient : il me porte ses monstres et s'éclipse avec un bouquet de dalhias... pour Josiane.
Commentaires
ah , j'aurais besoin de conseils pour les haricots , j'avais compris par expérience malheureuse qu'il ne fallait pas mettre d'engrais azoté , mais ( du coup ? ) ils ne sont pas très fournis , pas autant en tout cas que ces splendeurs ... et donnent moins que dans mon souvenir ( mais les souvenirs d'enfance c'est pas forcément fidèle ... )