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Chère Françoise,
Il s’est passé tellement de choses là-bas ! D’abord j’ai retrouvé Sara emmitouflée dans un foulard rouge  qui lui barrait la moitié du visage. Un visage si joli pourtant ! De grands yeux charmeurs et un sourire  à faire vaciller le diable. Sara et sa générosité fragile, ses amours en vrille, l’espoir contrarié et m’accueillant pourtant dans cet air de tempête…
 Je la croyais en vacances et ses cours ont repris. Suis-je là au bon moment ???  Je doute un peu et me reprends vite ;  nous nous accordons sur le planning et dès le lendemain, après une bonne nuit récupératrice, je me lance dans la ville…
D’abord , le métro ; il me faut déchiffrer ma destination (palais royal) puis aborder un des nombreux vigiles présents dans les stations comme dans bien d’autres lieux de passage de la ville, ce dont je m’apercevrais plus tard.
Je demande «Donde esta… por favor ?» (j'ai emporté mon petit "harraps" avec moi !). Une réponse laconique m’arrive avec laquelle je me débrouille pendant 10 minutes coincée entre mon plan et les indications affichées sous les yeux de l’homme impassible absent à mes soucis de touriste ignare…
Finalement, j’arrive à destination pour découvrir une autre place dont j’aurais du mal à sortir ! Mais le voyage en vaut la peine ; entre deux averse, la plazza Majorque me parle :

J’atteindrai la plazza de Oriente juste avant la relève de la garde ; un spectacle qui me rappelle l’opéra Carmen «Nous sommes petits soldats, nous arrivons, nous voilà, sonnez trompettes éclatantes, taratata, taratata !». La place, vaste déambulatoire pourrait s’y prêter si le contraste saisissant entre les ordres aboyés du sergent et la guillerette musique des fifres ne donnait à penser…

Enfin, je retrouverai Sara pour le déjeuner qui s'attarde autour des 15H. Ce soir, nous irons manger des tapas...