VEF Blog

En passant ma rousiguette au jardin (Dieu, Que l’herbe y est dense et haute !), je me disais un peu fatiguée :   « finalement la vie m’apprend seulement à être seule ». Seule dans le sens où, lorsque j’ai un souci, je cesse de compter sur truc ou machin pour le régler à ma place, j’apprends à faire face avec mes moyens ; ce qui ne m’empêche pas de prendre avis auprès des uns et des autres, mais au bout du compte, c’est moi qui gère et j’accepte cela pleinement.
Bien sûr, je suis quelqu’un d’obsessionnel ; en ce moment c’est Tati Danielle 2 et ses exigences qui se confrontent aux miennes. J’ai une sainte horreur des conflits et hauts cris, d’autres les recherchent. En réalité je me sens menacée et fragile dès que quelqu’un « me cherche ». D’aucune dirait d’emblée « je me positionne et le reste basta ». Moi non. Comme je me connais, je rentre d’abord dans ma coquille. Puis je tente sans succès de minimiser le problème. Enfin, je réalise qu’il me faut l’affronter et là… grosse panique !

Comment faire ? J’aimerais tellement garder le contact et le bon, vivre en paix avec ma voisine, dans le respect mutuel… Comment y parvenir avec tout ce que j’ai de désagréable, mais vrai, à lui dire ???  Si je n’y parviens aujourd’hui, la moutarde finira toujours par me monter au nez un jour plus loin et là, je suppute très bien le bilan des dégâts…
Généralement le temps combiné aux impressions recueillies me conforte dans ma clairvoyance. Mais en attendant… comment me vivre avec elle ???
Voilà à quoi je me laissais dériver en fauchant les 1000m2 yolandesques, en respirant la mélisse, la menthe et toute cette odeur de l’herbe fraîchement coupée (que d’aucun s’essayent en parfum) qui m’enivrent allègrement.
Pas de photos, mais sous mes yeux le résultat de mes visions paysagistes se concrétise : tulipes d’abord jaune flamboyant épanouies comme des pivoines, puis plus discrètes et pleines de charme, roses panachées de blanc. De l’autre côté iris violets, blancs, quelques éclats jaunes d’inconnues choisies pourtant et dont j’ai oublié le nom, une spirée magnifique en fleurs, la consoude qui monte, qui monte… Et mon paillage qui « marche du tonnerre » ; point d’herbe à lever autour des pieds de fleurs ; dahlias, lys et glaïeuls en sortance. Rosiers et œillets contents. Ma serre restera  vide cet été (je la vends). Mais je continuera à répandre au pied de mes plants cette couverture magique.
Au fait, mes radis sont merveilleux (il pleut tellement) pour la première fois depuis…. 10 ans !
Bientôt je mangerai aussi mes premières salades de printemps (hum… cette rouge grenobloise que je vois grossir, arriverais-je à me retenir d’intervenir avant terme ???)
Ah, et puis aussi : Henny m’a aidé à faire des cartons aujourd’hui ; c’est tellement plus facile à deux ! Nous avons partagé le déjeuner et elle m’a glissé « Il n’y aurait pas une autre maison à côté de la tienne là-bas ? » ; ce qui m’a émue. Imaginez notre nouveau club : "les 3 grâces" (sans ss SVP !) sans Botticelli, transformé en eunuque…ailleurs !
Pascal a un de plus vendredi : là  on peut pas débarquer par surprise ; il est souvent parti le week-end. Mais, on va tâcher de le coincer pour faire la fête quand même !!!