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Titre du blog : courrédjole à l'Ayrolle
Auteur : lataraillettealn
Date de création : 12-05-2008
 
posté le 14-08-2009 à 23:21:02

Le bruit de l'eau

C’est le titre d’une nouvelle que je découvre assise à l’ombre encore fraiche de ma baignade au gouffre (le vrai) découvert hier avec Marie-Anne et Anne venues me rendre visite ces deux derniers jours. Autour de moi, gours et roches aplanies par son incessant mouvement, cascadettes dont le doux ruissellement agrémente ce cadeau présent… Je lis des mots qui coulent et se font miens : «Je découvrais alors qu’une maison n’existe pour vous qu’à une condition : quand on en prend soin, qu’on doit l’aider à vivre, la réparer, la soutenir, l’embellir… Elle me devenait chère dans la mesure où je faisais ce qu’il fallait pour elle.
Peut-être- peut-être en est-il de même avec les personnes. Je note au passage cette pensée qui me traverse doucement l’esprit… »

J’essaie de me remémorer ce qui m’a attiré dans cette maison que j’habite maintenant : la grande baie vitrée donnant sur les arbres, l’horizon et la proximité, l’ouverture… le confort aussi, l’aspect propet et le blanc des murs, l’escalier de bois, les poutres, le carrelage de terre cuite accueillant mes pieds nus sans les glacer. La lumière pleine ou diffuse  dans les chambres – salles d’eau attenantes, la fraîcheur de la cave et ses promesses de conserves, le petit carré de terre surplombant la rivière…
Je me rappelle mes incertitudes tant qu’ici je campais, avant de commencer à m’organiser sur quelques habitudes. Entretemps, les aménagements réalisés et toujours en cours m’ont largement aidée à me sentir autre que cette passagère indécise, en mal de trajet.
Je reviens en arrière, cherchant à comprendre l’erreur de vigilance sur ma dernière rupture, revois ce qui m’avait attiré chez lui : l’horizon, notre entreprise commune ?  Le goût de l’art, de la nature, l’imagination…
Et le côté sombre aussi – salon resté dans l’ombre : serait-il celui où l’on accepte de ne jamais se rencontrer ? Que l’on aménage au mieux sans illusion sur sa nature ?
Celui pour lequel j’aurais simplement manqué de lucidité ?
Je les écoute parler, ces couples de mon âge, récents ou fortifiés ;  j’entends un combat qui ne fut jamais le mien trop pressé d’étouffer. J’admire en silence et me sens mortifiée…