Puis nous sommes allés dans son atelier, entre céramiques et vieux bois, des chaises, cisailles, cloches… Des machines aussi, plus modernes. De quoi faire du neuf avec du vieux ! J’ai posé mon moule cassé sur l’établi et nous avons commencé le décloutage des deux moitiés. Ensuite, Alain a enlevé les traces de colle au burin, puis poncé et griffé les parties à rejoindre.
Mais, en rapprochant les moitiés avec la sangle à cliquet, il restait un jour impossible à combler par la colle. Il a fallu fabriquer les fonds d’aggloméré, dont nous pensions d’abord pouvoir nous passer. Nous sommes sortis avec ma planche pour entrer dans une petite pièce où trônait la scie circulaire, et y découper soigneusement les deux hexagones. J’ai regardé attentivement ; la précision et la patience du geste, tout ce qui me fascine allègrement quand le résultat s’y aligne.
Les fonds ajustés à la disqueuse, je n’avais plus qu’ à les visser… à la main (plus de batterie sur les engins) !
Maintenant je peux enfin me resservir de ce moule vannier que François m’avait fabriqué pour mes vingt ans ! Que de beaux paniers en perspective ! Merci chers hommes !
A 13H30 j’étais sur St Jean, passage obligé ; vague à l’âme de cet ancien chez moi où j’étais entourée. Bien plus qu’ici où je peux passer des journées entières sans voir quiconque de familier ou d’ami. Je suis remontée sur l’Ayrolle pour y continuer le déménagement du jardin : une après midi pour déterrer et nettoyer les glaïeuls (environ 400 !) , le cœur en vrille de quitter ce que je commençais juste à contruire, là aussi. Un scénario un peu trop vite répété ces trois dernières années !!!
Je cherche à comprendre qui je suis vraiment pour m’éparpiller ainsi au premier rejet, en suivant le bouleversement de mes émotions. Combien me faut-il encore de défaites pour m’ancrer autrement ?
Combien de solitudes cesseront de m’anéantir….
<!--EndFragment-->
Commentaires
"combien de solitudes cesseront de m'anéantir"... très belle phrase
Récapitulons : la vie dans ton ancien appart n'était plus supportable à cause du bruit , non ? et je croyais que tu y étais restée pas mal d'années en plus ?
Donc , tu as déjà franchi un énorme pas , positif , en décollant de cet endroit - non ?
La suite ... je ne sais pas ,personne ne sait . Il y a une belle méditation que j'avais lu dans Thich Nat Hanh ( un déraciné ! ) , j'essaierai de la retrouver ; qui nous raméne à cette sécurité minimale et essentielle , la seule que nous ayons à notre disposition tout au long de la vie : inspir , expir , là est ma maison ... la respiration est toujours avec toi , toujours .. Bises et bon courage F
ta vie ne semble pas très facile ..
pensées pour toi..
Pascal
Parfois on croit qu'on est arrivé , mais ce n'est qu'une escale...comme la vie au fond...Alors, il faudrait peut-être arriver à le prendre avec détachement...