J’ai mal, après avoir tourné en boucle un film sans issue où je n’existais plus qu’à guetter tous ses faits, jalouse de ses succès et avide des pertes qui viendraient compenser mon écart de la scène…
Si c’est ainsi que mon âme me visite, j’en désespère de noirceur.
Comment me vivre sans ce boulet plus de deux ans après ? Imaginer revoir « la taraillette » me crève le cœur, maintenant que mes arbres y donnent des fruits que je ne peux récolter, que mes iris et fleurs s’offrent sans mon regard, que magnolia et eucalyptus embaument à mon insu. Ce n’est pas juste non vraiment.
Mais, c’est toi qui est partie, alors de quoi te plains-tu ?
Je voulais partir et me suis retrouvée chassée !
Qu’aurais-tu voulu qu’il fasse ?
Me respecter, respecter ma place et mon travail sur cette terre. Accepter que je m’éloigne sans me bannir.
Aurais-tu pu agir autrement ?
J’ai essayé sans y parvenir ; négociation impossible car concurrentielle ; finalement, c’était toujours lui ou moi. L’un et l’autre ne pouvaient apparemment plus cohabiter !
Que regrettes-tu au juste alors ?
Je crois que je refuse cette réalité que je vis trop comme un grave échec. J’ai le sentiment que l’on s’aimait malgré tout. Pourtant, nous étions malheureux de cet amour. Je me reproche d’avoir douté à pouvoir vivre mieux avec lui.
Qu’espérais-tu ?
Vivre sous le même toit, partager d’autres projets et d’autres moments que ceux qui nous occupaient sur la taraillette, notre « entreprise », régler les problèmes récurrents à ce sujet sans les reporter indéfiniment…
Et lui ?
J’ai fini par croire que cela ne le concernait pas ou trop peu pour que notre situation évolue un jour. Nous nous fréquentions depuis 6 ans, travaillions ensemble, nous aimions sincèrement avec des hauts et des bas mais ne pouvions faire face à d’évidents blocages qui envenimaient nos rapports.
Par exemple ?
Nous étions en désaccord sur des choses essentielles :
- la communication sensuelle et sexuelle
- l’équilibre matériel et professionnel
- le respect des biens personnels
Cela aurait-il pu changer ?
Je ne sais pas. Mais au fond, je crois que non ; il s’agissait de penser autrement, donc d’être quelqu’un d’autre ! A presque 50 ans ? !!!
Alors, pas de regrets !
Au fond, c’est ce qui découle de tout ceci ; une sorte d’impasse dont j’ai voulu sortir, à force de frustrations et de reniements. Il y avait aussi du bonheur, de la joie et des rires. C’est cela que je regrette le plus.
Tu n’es pas heureuse aujourd’hui ?
Quelle importance ? J’essaye d’avancer au moins professionnellement. Il me manque. "Nous", quand nous étions heureux, me manque. J’aimerais rencontrer quelqu’un d’autre mais c’est comme si je ne parvenais pas à l’oublier. Au fond, j’idéalise complètement notre relation au lieu de la regarder telle qu’elle fut, passionnée et démente. Je crois qu’il me faut renoncer à cette idée que nous pourrions nous retrouver un jour… en toute quiétude !
Effectivement !
Tiens, le jour se lève, encore un…
Commentaires
Une certitude...On peut changer soi-même mais on ne change jamais l'autre...Et seul le temps peut apaiser...
Je connais ce film que l'on se repasse sans cesse...j'aurais dû faire ci , dire çà...alors qu'on sait bien que ça n'aurait rien changé....Très juste le proverbe qui dit : " quand le vin est tiré, il faut le boire"
Bonne avancée...Là est l'essentiel...
je me sens si misérable, minable,
quoi ? ne pouvoir rien faire ?
pour personne ?
toujours à me bourrer de micaments
et de rhum,
dès l'aube
et je ne suis toujours rien,
tellement rien que je n'ai
rien à t'offrir que ce clip
qui te dit ce que je voudrais te dire
si je savais parler
♥ JE PEUX PRENDRE TA DOULEUR ♥
je n'ai plus envie d'apprendre à parler
je suis lâche
je n'ai plus ni goût ni odorat
bien fait pour moi
je crois que j'aurais pu ecrire une partie de ces mots... cicatrice toujours mal refermée et qui réveille des douleurs à certains moments (comme aujourd hui) ou dans certains lieux...
bonne journée ...Luside
Pascal