Dimanche matin, alors que je sortais du lit, un peu mitigée sur mon
emploi du temps de l’après midi- parce qu’il me fallait
nettoyer, ranger, cuisiner et préparer la maison pour tenir mon dernier
atelier de l’année scolaire le lendemain, je constate en rallumant
mon portable, plusieurs appels de Joséphine suivis de 2 messages
m’informant qu’elle désirait m’accompagner à la manifestation
contre les ZFE à Montpellier. Réveillée par cette présence
opportune inattendue, je lui ai donné rendez vous à 12h30 pour
faire la route tranquillement.
A
12h, j’avais terminé mon programme matinal, mené tambour
battant : ouf !
Nous
voici donc parties sous grand soleil pour la métropole où
nous trouverons facilement à nous garer, non loin du point donné de
rassemblement qui, bizarrement, se trouve désert ! A proximité, l'Arbre, immeuble d'inspiration japonaise, attire mon attention par son originalité.
Joséphine,
ex-montpelliéraine, m’incite à explorer un peu plus loin tandis
que je crève de chaud et n’ai qu’envie de rentrer au frais. Ça
tombe bien, près d’une fontaine atypique se trouve un petit bar
resto qui peut nous abriter à l’ombre. A peine assise, elle
remarque un rassemblement un peu plus loin, que nous confirme notre
voisin de tablée comme la manif en question.
Nous
repartons donc illico pour rejoindre l’attroupement au pied de la
maison des syndicats, environ 150 personnes dont quelques écharpes
tricolores.
Je
suis éberluée ; si peu de monde pour une agglomération de
plus de 300 000 habitants !
Certes,
il fait beau après tant de jours de pluie et la plage toute proche
doit cumuler bien plus d’individus qu’elle n’en recèle ici.
Mais quoi ? Pourquoi tant d’âmes ignorent elles encore
combien la passivité face au recul de nos libertés nous en prive
d’encore plus ?
En
visionnant le soir même avec beaucoup de jubilation le film de Philippe de Broca
« Le cavaleur » avec un Jean Rochefort et une Nicole
Garcia sur scène comme à la ville, j’ai respiré comme un air
d’autrefois où la démesure et la folie des grandeurs se jouaient
allègrement de la bien pensance en suscitant l’attirance bien plus
que la critique ; l’air d’une liberté de penser et d’agir
en choquant les esprits sans pour autant que ceux ci s’en estiment
définitivement abusés mais usent au contraire de leur sens de la
répartie pour s’en sortir aussi dignement que possible.
A
l’époque où se parler voulait dire autre chose que
s’invectiver...
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