Autour de 16H30, à la tombée du jour, le jardin m’accueillit en silence., boueux. Le sentier y menant, bourré de taupinières, s’y avérait tantôt dur, tantôt mou, l’eau encore bien trop présente de ces dernières pluies. Je posai mes cartons sous la brouette, pour le prochain feu. Puis, emboîtant le pas à une demoiselle trottinante que son grand père suivait, m’en retournait vers le pont vieux. De là, passant devant sa porte, je toquai chez Christine pour la bonne année.
D'abord le verre de Macon blanc (mon hôte est bourguignonne), puis quelques olives, finalement remplacées par pâté et jambon sur pain grillé. Nos rires vont bon train entre deux confidences. «Mais comment restes tu seule, belle comme tu es ? » me lance t’elle. Je lui renvoie la question tout en lui avouant soigner ma cour d’admirateurs dont aucun ne me fait succomber. Je suis difficile, c’est ainsi. J’aime apprécier en chacun toutes qualités et vertus. Y répondre à ma mesure tant que le jeu est double. Mais non, s’il vous plait, ne gâchons pas l’amitié !
Faites moi vibrer seulement par l’odeur ou la peau, une onde un ressenti, une envie qui jamais ne pourra s’interrompre ; car comment faire sinon ?
Nous voila reparties dans l’ancêtre écrivain ou inventeur, tentant de retracer notre territoire présent. C’est amusant ; pour elle de constater le lien d’avec un paysan érudit, pour moi celui de me trouver en ligne d’un marinier créatif. Qui sommes-nous aujourd’hui que peut comprendre hier ?
Le feu dans l’âtre, la caresse d’un chat noir, le retour humide dans la nuit intacte…
Si je n’avais qu’un vœu à faire pour cette aube nouvelle, ce serait celui-là ; le vœu de celui à qui l’on dit : « Tu es l’homme que j’aime le plus au monde, mais il te manque quelque chose… la folie », celui qui voudrait sortir de cette gravité qu’il ne parvient à cacher à son plus cher ami, celui qui croit qu’il peut encore changer… avec la joie de l’autre.
Soyez comme lui, laissez vous gagner par le bonheur d’être, là, au bord des vagues, à regarder le désastre passé pour en rire à l’infini… parce que vous êtes vivant, relié et
LIBRE !
1. HélèneM le 16-01-2014 à 23:38:57
Zorba...Mon hymne préféré...Et cette folie je te la souhaite aussi pour cette année ! Sauf qu'au lieu de rire sur nos désastres passés , que ce soit sur nos victoires espérées, et en 2014 réalisées enfin ! Et toujours aussi libres...
bises Luside
Ce matin encore, l’herbe dressée par le givre répond à la pureté du ciel. Je n’ai pas bien dormi, rattrapée par l’inquiétude d’échéances à satisfaire prochainement quand j’aurais besoin de n’en avoir aucune. A bien y regarder pourtant, hormis l’augmentation de la TVA et la rémunération toujours plus scandaleuse de certains hommes publics (localement ici : http://www.midilibre.fr/2012/07/23/dma-les-indemnites-des-maires-du-futur-grand-ales-baissees-de-30,538261.php )
ou privés (http://www.marianne.net/Le-salaire-annuel-du-plus-riche-patron-de-France-568-fois-plus-haut-que-celui-d-un-smicard_a215820.html) en regard de leurs réelle intervention dans l’amélioration de notre société, la plupart d’icelles me sont fournies par moi-même.
Peut-être me faut-il donc accepter tout simplement de faire des choix par défauut ; du genre «ok, je rêve de cet être lascif vivant sans vergogne toute son oisiveté, mais…où, quand, comment ?.»
De temps à autre pourtant, je m’évade en complicité, comme ici , à Nîmes. Au départ, mue par l’envie d’y saluer une expo sur la soie sise dans l’ancien palais épiscopal (dont les parquets marquetés, plafonds peints, dorures et moulures ont su me rappeler les tenants et aboutissants de la grandeur de l’Eglise…), je n’y découvris contrite qu’un très petit espace consacré à ce thème, suffisamment évocateur cependant pour me redonner l’envie d’une escapade lyonnaise au Musée des Arts textiles. J’y retrouvais aussi des termes connus me ramenant à l’époque lointaine où dessiner un motif destiné au métier, était de loin mon occupation favorite avec le tissage proprement dit sur l’ensemble des opérations nécessaires (carton, ourdissage, passage au peigne, tissage).
Curieusement, j’y appris que Nîmes avait vu naître au 19 ème siècle une école gratuite pour cet art spécifique appliqué, en l’occurrence, au tissage du cachemire, florissant localement avec celui de la soie. Tout à côté l’histoire du blue-jeans (désignant le bleu de Gênes ou indigo utilisé pour la teinte de la chaîne) revendiquait l’origine locale de la toile DENIM (de Nîmes ; bon sang mais c’est bien sur !), récupérée par Levi Strauss (non, pas l’explorateur) pour habiller les chercheurs d’or en priorité (même si Jack London n’en parle pas dans ses livres).
Donc voilà, j’ai mes questions pour le jeu des 1000 euros maintenant !
Et comme il faisait bon marcher dehors, j'ai pris le temps de me promener une peu dans la ville romaine, au hasard des boutiques...
...avant de me repaître de ses jeux de lumières, ici aux Arènes.
juste à côté de l'incontournable
grande roue !
Je n’avais pas envie d’y aller …à ce salon ; trop loin, trop froid, trop petit ?
Ca ne marche pas cette année ; les gens regardent et passent …sans acheter. Souvent admiratifs pourtant, soit presque encourageants. Et moi je n’en peux plus de voir mes paniers, toujours les mêmes ou presque, sous le nez. Je voudrais les oublier, retrouver l’espace qui me manque au-dedans parce qu’occupé au dehors. Ce n’est pas rien de créer un bel objet ; tout un équilibre à trouver entre la forme et l’aspect pour qu’il puisse être autant désiré qu’utile. Et puis, il faut savoir le reproduire à l’identique. Ce à quoi je m’attache ces jours ci en fabricant de nouveaux moules et gabarits en bois, habilement secondée par Robert dont le raisonnement technique complète alors heureusement mon expérience pratique.
Mais là, j’hésitais. A 45 kms d’ici, soit une heure de route en virages constants, je regrettais déjà de m’être engagée pour le week-end. Et puis, j’ai repensé à elle. Un inconnu m’avait appelé quelques semaines plus tôt pour une demande bien précise. Il était musicien, percussionniste à la recherche de deux baguettes de koboo pour faire teinter son vibraphone. Je l’ai rappelé quelques jours plus tard ; je n’en avais pas, mais… Daguy, prévenue, pouvait le dépanner. Il semblait étonné de mon souci pour lui. En échange, je lui ai juste demandé de m’informer des prochains concerts qu’il donnerait localement pour que je puisse aller l’écouter et que nous fassions connaissance. Il m’a remercié chaleureusement en me promettant qu’il le ferait.
Je n’avais pas entendu Daguy depuis …5 ans ! Un peu gênée de l’avoir sollicitée pour cette occasion, j’ai récidivé l’avant-veille du salon, cette fois pour moi. Lorsque 2 jours plus tard, j’approchais son domicile, un bon feu de cheminée m’accueillait dans le séjour cosy, réchauffant un samedi maussade. Nous mangeâmes devant lui sur une table assez basse pour le garder près de nous. La sympathie qui nous avait réunies jadis se retrouva facilement autour de notre pratique artisanale et pédagogique commune. Si à 78 ans, la vivacité et la curiosité de mon hôte restait sans faille, celle de ses articulations s’en désolidarisant peu à peu, commençait à l’handicaper. Je compris que ma visite impromptue lui faisait autant de plaisir qu’elle me rendait service en m’évitant ainsi deux longs et désagréables trajets nocturnes.
Le lendemain, nous nous quittâmes bien décidées à poursuivre l’échange vannier autour d’une tasse de thé. Entretemps, François m’a rappelée pour m’inviter à venir manger une pintade pyrénéenne qu’il ramènera de là-bas où il passe Noël en famille. C’est vrai que mes visites à son atelier se sont distendues ces derniers temps. Cela me prend la journée d'y aller et je n'aime pas rentrer de nuit où je me perds plus facilement. «Tu sais comment m’appâter ! » lui ai-je répondu. J'ai un petit exercice pour lui, que m'a soumis Daguy et dont je ne me débrouille pas ; ça tombe bien...
1. HeleneM le 28-12-2013 à 23:10:48
Ces courbes sont juste superbes...
2. Françoise R le 29-12-2013 à 14:32:13
Ouah , c'est joli - c'est quoi ???
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