Je suis à Mqdrid, pqrdon Madrid !!! Ici, le clavier est différent : le "q" pour le "a", le "ñ" pour le "m", etc.

Je pense aussitòt à Françoise et ses démélés avec le clavier indo-saxon !

Sara est venue  m'attendre à l'entrée du métro circular (pas de "é", de "ù" ni de "à" non plus ; il faut les fabriquer et c'est drôlement plus long), où je finis par  arriver en suivant mon intuition avant de pouvoir interpréter le sens des panneaux...

Le voyage en bus s'est déroulé dans un calme relatif entre mes "oreillettes" et le masque emportés pour simuler la nuit. Un seul regret : celui d'avoir laissé sur mon lit le tour  de cou empli de graines, qui m'aurait soutenu la tête en outre.

Sommeil agité et courbaturé que ne console pas le jour de brume et de pluie glaçante qui se déverse sur nous ; sur les hauteurs des plaques de neige hésitent à fondre tandis que plus prés les arbres restent en hiver... la terre vire du rouge sang à l'ocre rose sur des espaces immenses et je me laisse séduire par ses changements ; aridité sauvage d'un esprit conquérant...

Ici, je parle peu ou mal et l'on me répond trop vite sans égard pour ma condition d'étrangère maladroite. Déjà au départ de Nîmes, le chauffeur de bus ne s'adressait à nous qu'en espagnol ; fierté démesurée d'un peuple trop noir ou mépris refoulé de l'histoire ?

C'est par là qu'on entre...

En la revisitant avec Sarah, Sylvain et Christine, j'ai découvert un espace supplémentaire que je croyais condamné : un petit grenier qui me sera bien utile pour faire attendre quelques cartons. Le propriétaire me l'avait caché par crainte du danger. En effet, une à deux marches du vieil escalier de bois qui y mène craquent vilennement sous nos pieds. Je les marquerai pour les éviter lors de mes allers et venues.

Pour rentrer à St Jean, je décide de prendre la route des montagnes qui passe par le jardin  et par le chemin d'accès au "repère des 3 frères".

Christophe nous achetait fidèlement quelques tomates choisies avec un sac papier déjà froissé. Il vit sous une yourte et voyage à pied. En croisant récemment l'un et l'autre de ses frangins, j'ai eu envie d'aller leur rendre visite après m'être fait expliquer l'endroit.

Mais au bout du compte, je me suis retrouvée à bartasser dans les bois de buis et de chêne pour éviter 3 gros chiens jappant au bout de l'allée... contrairement à ce que j'aurais dû trouver !!!

Dans le désir d'échapper d'abord à la meute, j'ai suivi une sente inconnue... menant à une impasse, pour finalement tenter une nouvelle voie entre les branches dans la bonne direction.

Ouf ! Après 5 minutes de divagation courbée, j'aperçois la piste menant à la voiture ! A deux pas de là ; le jardin :

Premières tulipes                              Rhubarbe en pleine forme !

Que de belles pensées pour embaumer la terre !

 Bouquet final des parterres du centre ville !

Pendant ce temps, la fête a déjà commencé... entre deux averses !

conches d'où souffle le vent de mer...

 entre le fils et le père, une harpe !

  Et un bel allant pour cette violoniste de choc !

Au jardin !

Premier débroussaillage de l'année ; ma rousiguette refusant de démarrer, je suis allée voir René. D'un coup de compresseur et en y mettant les gaz, ça l'a débouchée ! Et puis, je l'ai vu ramener le jus d'orange et les verres, Josiane est revenue des courses, le jar nous escagaçait en tournant autour de la table, menaçant... René lui a saisi le bec en le maintenant fermé un moment, puis l'a relâché. L'oiseau s'est éloigné en trottinant pataud, vexé !!!!

Deux ruches (sur trois !) sont mortes ; le gel, le froid...

Il faut les nettoyer (la teigne s'y met vite), les passer à la flamme. Les fruitiers démarrent, greffés deci delà. J'ai suivi René me montrant ses essais et ses espoirs plus ou moins déçus. Ses arbres manquent d'espace, plantés trop rapprochés ; ils s'étouffent...

Mais les salades, non. Petites, on sait déjà qu'elles seront belles et bonnes bientôt ! La terre est retournée ; le jardin attend...

D'abord les patates, puis le reste... après les saints de glace. 

J'ai donc commencé mon labeur à 11H30 ! J'avançais bien. Rousiguette a manqué de fil juste quand je terminai le passage du chemin à mon lopin. J'avais les mains qui vibraient encore, le dos un peu courbé. Je me suis arrêtée là. 

Les fraises avaient besoin de mes soins ; apport de compost, de patenkali, et enfin, pulvérisation roténonique pour faire fuir les mini-sauterelles dévoreuses de feuilles...

J'ai fait tout dans la foulée ; découvrant la terre noire sous la couche de mes derniers légumes en décomposition, farcie de vers, prenant plaisir à la remuer, l'aérer, la retourner...

Rosiers, framboisiers et groseilliers ont profité de l'insectifuge dans la foulée. Puis Yolande est revenue de sa sieste tandis que le ciel se couvrait à nouveau. 

L'heure d'aller chercher une chimay bleue et de rentrer enfin pour s'affaler devant le ciel...