Après ma matinée vannière suivie d’une lecture-sieste, les
orteils caressés par le soleil, je retourne au jardin pour vider mon coffre à
outils à la recherche du cadenas qui m’a échappée hier soir.J’en profite pour nettoyer celui-ci des
nids d’araignée et autres insectes qui y ont trouvé refuge depuis l’été et
finis par découvrir l’objet dans une de mes bottes. Un rangement s’impose.
Tandis que je m’y affaire conscienscieusement, j’entends un battement d’ailes à
proximité. Une poule faisanne de belle taille se tient à quelques pas, me
dévisageant avec arrogance. Je l’ai déjà aperçue à plusieurs reprises picorant
ça et là et récemment observée dans un autre jardin. Après une dizaine de
minutes, elle s’était avancée dans ma direction et m’avait ensuite fixée en
gonflant tout son corps pour tenter de m’intimider. Un animal peu craintif car
habitué à visiter son garde-manger en toute tranquilité. Cette fois pourtant,
je m’interroge.Après ce face à
face, elle grapille trois framboises à terre puis se dirige vers mon tunnel à
salades… Il y a de la provocation dans l’air et, si je ne lui veux pas de mal
(sauf à l’idée d’un bon roti sauvage !), je stopperai madame Sans-Gêne
avant qu’elle ne s’approprie mon bien (d’autant plus que je chouchoute particulièrement
celui-ci). Un peu outrée, elle s’écarte un peu puis rejoint d’un vol lourd le bois
avoisinant.