C’est ce que j’ai entrepris
depuis trois bonnes semaines et ce, parce que les plants ont une saison qui
n’attend pas. Depuis mon jardinet et ma cave se vident peu à peu de leurs pots
et bulbes pour aller s’enterrer dans une autre atmosphère : une terre
tassée pendant des années par les piétinements des moutons qui paissent
désormais à l’extérieur de cette ancienne prairie. Leurs sonnailles
accompagnent nos présences potagères comme un chant venu des Alpes. Nous avons
eu 5 jours de pluie où mes pas s’enfonçaient dans le sol comme dans un
marécage. Depuis, le vent s’y est mis avec la chaleur d’un mois de juillet.
Très vite, je me suis mise à pailler avec l’herbe coupée aux abords. Pour
limiter l’évaporation et surtout le croutage d’un sol trop compacté, les
parasites aussi. Malgré tout, cela me prend trois heures pourarroser mes 150 m2. Eric, élu et
jardinier, nous amène depuis quelques jours le camion cuve de la mairie. Ce
soir, il a dû le remplir deux fois. Tout a soif et nous nous retrouvons
nombreux à ce point d’approvisionnement vital. C’est une bonne chose ; les
bons mots fusent et s’échangent sur un bidon qui fuit ou un jet gaspillé ; on
se croirait «Ugolin » !