Pourquoi j’ai de la buée dans ma salade ? Ah, ben faut que je nettoie mes verres tiens, pardi !Ce matin, comme je n’avais juste envie que de me traîner dehors, je suis partie les poches pleines : couteau, sac au pétrole, mouchoirs aux arbres… Et me v’la trottinant vers les prés reniflant déjà l’odeur pissenlit etc. Les premiers pêcheurs se montrent au bord de la rivière où j’avance nez sur le sol et dos cassé. Les premières rosettes et … personne ! A st Jean, j’aurais dû prendre la voiture pour les trouver, ici que nenni, au loin les ennuis ! Je ramasse pimprenelle, doucette, grapille le rocher aux nombrils de Vénus (ben oui c’est leur nom ici ils disent « les artichauts »). En rentrant une heure plus tard j’ai le sac plein, assez pour en donner à mes voisines, Lily et Jeanine. Et puis je ranconne en regardant l’heure avant le rendez-vous KA. Tiens, si j’allumais l’ordi histoire de voir qui m’a écrit ? J’ouvre et que vois-je ? … L’heure est en avance sur mon horloge et moi ? En retard bien sûr !!!

Je me demande pourquoi, depuis mon déménagement, j’écris si moins… Il me faut du temps pour m’adapter à mon nouveau logement ; le salon, obscur appelle une stabilité encore improbable. Chaque fois que l’ordinateur monopolise mon énergie, je le transporte en cuisine, là où les baies vitrées m’offrent la lumière qui me manque, l’indispensable, le nécessaire – celle qui m’accompagnait depuis le début de ce blog, le ciel de l’est et du sud… L’autre ingrédient ? Le silence… Ici la rivière rugit même fenêtres fermées. Impossible de l’entendre lui, le grand muet plein d’autres bruits, celui que je ne connais plus puisqu’en permanence emplie de ce vrombissement. La musique elle même n’a plus raison d’être ; à quoi bon et comment couvrir « l’autre » ?

  32 cms sur la chaise, j'ai mesuré !

Cette nuit ; je l’ai revu . Un drôle de film où je marchais sur unsentier sinueux et peuplé d’une foule semblant m’attendre, m’offrant chataîgnes et sucreries. Avant, j’avais descendu malgré moi un peu vite un chemin pentu donnant sur la rivière et, emportée par cet élan, abouti dans la fraîcheur d'une eau sombre que je découvrais curieusement agréable.