« Allo c’est FP ? » « Ici, FT, si tu te rappelles de moi… ? » « Oui, je me rappelle : tu es l’ex-amie de V ? ». « Ex-amie » ; pour quelqu’un qui tenait alors un magasin bio et fut, à ce titre avec son compagnon d’alors (devenu « ex » depuis, lui aussi), invitée à nous rencontrer sur notre terrain de producteurs,l’appellation me paraît bougrement réductrice. On dirait bien que le regard du V en question a déteint sur FP, qui le nomme comme un être familier, voire sympathique. Du coup, je m’interpelle : collouer avec une telle en ces termes ? De plus, je suis parfois carnivore et fumeuse. Et pour couronner le tout, je ne supporte aucune limite imposée d’emblée (sauf si elle est évidente) ! Bon, j’ai quand même pris RV pour demain, histoire de voir le mas… et de sentir l’atmosphère (« mes énergies » qu’elle dit – Ciel, mais dans quelle étagère ?). Mmmn...
Il fallait conduire Laurent à l’aéroport, ce matin. Il partait rejoindre sa belle en Suède. L’endroit est tout petit et du fait, l’atmosphère s’y trouve détendue, familière. Tous ces gens qui seront en 3 heures transportés de Béziers à Stockolm, je les ai enviés ; pourquoi n’irais-je pas moi aussi ? Rien que d’être baignée d’un langage étranger semble me rendre heureuse, donner à la vie une nouvelle palpitation, excitante, porteuse… Laurent dit que là bas, la vie est meilleure, en propreté, en argent, en « équilibre ». Lui, il est cuisinier, gardois et même cévenol. Elle est venue en France, y a rencontré le père de ses deux filles, puis Laurent. Elle est un peu forte, ferme et douce, généreuse et volontaire ; la colère d’icelui s’y est soumise totalement. J’admire, prends note en regrettant parfois de ne pouvoir être ainsi, moi la passionnée, l’étourdie, l’organisée et l’enthousiaste têtue ; paradoxe vivant bien difficile à suivre !