Pourquoi, ensuite, n’ai-je pu me résoudre à cette antinomie évidente ? Il me faisait rire, me courtisait de bons mots, m’entrainait dans un tourbillon tentant. Nos 6 années de fréquentation n’ont jamais pu nous rendre intimes. Je redoutais ses colères, très vite. Il craignait mes incertitudes chroniques. Je détestais qu’il me possède et lui défendais de me toucher ainsi. Je rêvais qu’il me convoite à la manière d’un lent et patient voyage, plus avide du chemin parcouru que du but avoué. Ce ne fut jamais le cas. Nos baisers furtifs n’allèrent jamais plus loin qu’un témoin anodin pendant que nous nous enfermions l’un l’autre dans un retrait distant, blessés tant qu’ enchaînés par cet amour déjà perdu. Avec le temps, je devins « frigide » ; ce qu’il claironnait avec acrimonie lorsque d’autres nous montraient sans vergogne leur sensualité. Chacun des hommes que j’avais pu rencontrer (et dont il ne connaissait rien) devenait pour lui source de jalousie. De mon côté, j’étais rentrée en hiver, corps et âme, me réduisant à bien moins que ce que je pouvais être, maudissant cet impossible lien et le triste retour qu’il me jetait au vent.
Je suis partie, l’ai quitté par nécessité. Ma liberté est devenue transparence, aucun homme depuis ne m’ayant rejoint. L’hiver a d’autres visages, dirait-on...
Dans le jardin de Françoise...
Dans mon jardin
Ah, l’extase de l’eau glacée ridulant sur ma peau moite et lassée ! Enfin, j’avais trouvé ma place, la vraie ! Car, certes, la fête des vanniers valait le détour, mais, pour y avoir laissé mes lunettes au Musée, le trajet déjà long (4 heures aller-retour) me compta triple. M’en ouvrant à la donzelle en costume qui, pour m’avoir distraite en m’alpaguant à la sortie dudit musée, m’avait aidée à y oublier mes bésicles, je me vis contrainte de la déculpabiliser en trempant chacun de mes pieds alternativement dans un seau à glace qu’elle me portait, une fois assise à l’ombre d’un patio voisin. Mon devoir accompli, je rejoignais l’auto désormais garée à perpète pour cause de défilé provençal. Je vous passerai la route et les ralentissements vacanciers (ce matin c’était au marché d’Uzès). Je suis venue, j’ai vu, je suis partie, je suis revenue, j’ai plus eu envie de voir, je m’en suis retournée, j’étais contente de rentrer.
Et là, je passe au jardin, récolte 2 belles courgettes, un panier de tomates multiformes et couleurs, aubergines, basilic, persil… Au loin, une clameur surgit ; un copié d’une chanson de Cabrel au décibel maxi. C’est la « fête » au village. J’allume la radio ; une émission sympa sur FC et là, la pétrolette infâme d’un des fils du boucher (toujours lui) revient tout couvrir en passant sous ma fenêtre. Je crie et grogne, prête à mordre. Ma ratatouille reprend un mijotage interrompu. Je vais pour vous écrire ; bruit et fureur reprennent côté forain. Un des chiens du boucher veut en rajouter. Je gueule par la fenêtre ouverte et …IL SE TAIT !.
Finalement, c’est peut-être une bonne journée !!!
chez Françoise : le clown des courges
Pourquoi en effet, me réveille-je vermoulue et courbaturée, sens-je ces raideurs me parcourir tout le jour (et le dos par-dessus le marché) -comme si j’étais déjà une vieille mémé -, me débatte-je avec quelques crampes jambières et nocturnes, grimace de douleur lorsque, encore idéaliste, je m’obstine à me plier en position « lotus », chose, qu’en tant que jadis hyperlaxe, je parvenais sans aucune difficulté jusqu’il y a un an. Quant aux coups de suées fréquentes plus qu’à leur tour, il paraît que je pourrais augmenter largement ma dose d’œstrogène pour les faire disparaitre. « Mets de l’huile 5 jours sur 7 » doit désormais être ma devise !
Au moins, si mon cartilage décroît, les os eux semblent bien présents tout comme le calcium qui les alimente. Est-ce rassurant ? Car, hormis mon squelette, l’incarnation que je vis encore pourrait avoir son mot à dire (et elle ne s’en prive guère !). Ainsi, mes cheveux (les premiers auxquels je pense) qui se sont encore fait couper récemment (quel bonheur de se sentir ainsi allégée !), mes doigts dont je me sers régulièrement et tout un tas d’autres outils de chair et de sang qui rendent la vie possible ou impossible, ça dépend des moments…
Bon là, il me faut m’interrompre : le déjeuner m’appelle insidieusement tandis qu’une autre « bouffée de chaleur » me monte au cerveau. Prière de me pardonner. Je reviendrai…
Faut bien que je mette des images, même saugrenues, pour que vous n'ayez toujours la même...
1. Philémon le 27-08-2012 à 21:24:50 (site)
bah, moi aussi j'étais hyperlaxe quand j'étais jeune, maintenant je suis hyperarthroseux, c'est de famille...
je pense au médecin de Saint-Germain de Calberte qui visitait tous ses patients, été comme hiver...
la dernière fois qu'il a vu ma soeur à Combe-Lipies, avant qu'elle ne soit transférée à l'hôpital de Montpellier, c'est accompagné par les pompiers car il y avait 40 cm de neige sur le chemin qu'il est venu faire sa visite...
En parlant de douceur, hier soir nous amena Henny et moi au fait d’un village affectionné ; Ste Croix de Caderle. Là, dans la chapelle rénovée, se tenait un concert qui nous attirait. Mais en arrivant sur les lieux, dans la clarté du jour finissant à roder entre les tombes du petit cimetière attenant, on ne pouvait détacher son regard de cette vague de rochers qui nous tendait les bras, là bas, loin comme si c’était proche. Puis, sortant prématurément dudit concert dans le crépuscule, d’y voir la lune attirer de tout son plein rond, l’œil comme hypnotisé par l’infini grandiose… Et d’entendre, à peine plus loin, immobile, le grand silence de la nuit, au milieu des grillons. Un moment de douceur extrême… Au point de descendre au point mort la pente ramenant au creux du village, de pardonner sans peine l’égocentrisme du chanteur et l’aveuglement du pianiste, au point de dire « OUI » au premier passant, égaré par le vent…
1. Françoise R le 06-08-2012 à 10:23:49 (site)
je note ! J'en parlerai aux Bretonnes , qui viennent souvent au stage de yoga ..
Commentaires