Dans le « club » rando auquel j’adhère depuis maintenant 5 ans, Yves est un de mes « conducteurs » préférés. Les lieux qu’il affectionne sont aussi les miens tout comme la manière de les explorer (par la crête très souvent). Aujourd’hui, nous voici une douzaine à tourner sur la trace des bergers entre l’Espinasse et le Pas, en frontière de la vallée Borgne et de l’Aigoual. Seule sans bâtons (la calamité des suiveurs et goûteux du silence !), je monte sans effort au point de me retrouver rapidement en tête du peloton. Je me rappelle des leçons de Guy ; sangler abdos et périnée. Ca marche ! Si seulement mes compagnons de route savaient à quel point leur béquille les handicape !!! Le soleil déjà chaud m’incite à accélérer, tout comme mon envie de photos et le retard que j’anticipe ainsi.
De 17h à 20h, je me penche sur elle, creuse, amende, plante. Puis rajoute quelques piquets pour les cucurbitacées à venir, troue en pointes et massette. Là je serre les abdos, campée, ajuste et frappe droit. Le tripode s’installe. La terre meuble l'accueille, préparée. A côté l’herbe pousse trop entre les rangées. Brouette et trident m’aident à l'éliminer ; debout, accroupie, courbée. Enfin le soleil s’adoucit et je regarde cette terre attendrie, émue. Les odeurs sont partout ; herbe fraîche, fleurs de fruits, menthes et sariette, le vert et l’ocre, l’odeur de la terre….
Je ne parle guère et j'avance... tantôt dans le sous-bois de chênes et de pins, tantôt sur les chemins battus de rouvre et de ciste. Renée et Anne-Marie, toutes deux femmes d'esprit et de coeur, m'allègent d'autres jacassements ou visages qui parfois m'insupportent et me font fuir devant. Derrière moi, un pas semble ne pas vouloir me lâcher pourtant. Une tâche d'ombre où m'arrêter et me retourner pour attendre le restant du groupe. Robert m'y rejoint, un peu gauche. "ILs sont loin". Je ne dis rien. "Ils parlent : c'est normal...". Il essaie d'engager la conversation avec cette femme un peu sauvage qui ne lui a rien demandé. Alors elle l'écoute un peu, s'intéresse et son pas raccourcit le chemin.
Mi bémol : c’est le chant de la chouette hulotte qui ponctue dans la nuit le croassement des rainettes (en la) emplissant mon cœur d’une joie sans faille. Quel bonheur de vivre à nouveau fenêtres grandes ouvertes, d'entendre à nouveau une vie trop longtemps oubliée dans un hiver si morne ! En l’écoutant, je redeviens sauvageonne au milieu de nulle part, sous le ciel immense qui ravit mon cœur étoilé.
Les rainettes se font entendre par la fenêtre ouverte. J’ai pris hier mon premier coup de soleil dans le dos, tournée sur mon ouvrage tandis que trop peu de chalands arpentaient l’allée de nos expositions. Au matin, j’arrivais en ébulliton après 2 heures de trajet ; 1h15 pour la route, 45 minutes pour trouver le fameux « marché », trop peu et mal signalé. Failli m’en retourner ; quand ça commence ainsi, je suppose la suite… Arrivée enfin au lieu-dit, je laisse les « organisateurs » s’inquiéter de me faire une place dans un trou minuscule, sans bouger, ni les perdre du regard. Ils s’agitent un peu plus tandis que je les observe toujours muette, indécise et déterminée. Quand enfin se dessine un réel emplacement (chacun de mes voisins semblant bien disposé à m’y accueillir), je me manifeste pour l’habiter. Tranquillement, je m’installe, attentive à l’attraction du stand, à sa présentation.
Ce matin, 3ème cours de dessin ; j'ai hésité à m'y rendre, parce qu'il faisait si beau dehors, que j'avais la foire de demain à préparer et que le jardin avait aussi besoin de ma présence. Mais le cours n'ayant lieu qu'une fois par mois, je me suis forcée... et bonne surprise, le nouveau modèle, bien en chair, m'a inspirée. Quelques "clichés" de pauses entre 1 et 10 minutes, au fusain...
Ce week-end, l'association Abraham Mazel propose son 9 ème festival du film documentaire sur le thème "Documentaire acte de résistance". Bien que je n'aime guère aller m'enfermer dans une salle obscure en plein jour, le temps d'hier (pluie et gris) m'a confortée dans l'idée que c'était sans doute préférable... Cele m'a permis de découvrir Christian Ugolini et son fim "Silence radio", témoignage terriblement édifiant du lobby nucléaire. A voir sur ce lien :http://video-streaming.orange.fr/actu-politique/silence-radio_14425982.html?page=35&sort=date&view=mosaic
Et puis, toujours fidèle, François m’a appelée ce matin pour m’inviter demain, question vannerie et gourmandise. J’ai deux heures de trajet aller-retour, mais le repas d’Odette (rien que des produits frais et du Terroir cuisinés en finesse), l’accueil bienveillant de ce couple octogénaire originaire des Pyrénées, le goût de l'échange et du partage autour du tressage, m’incitent à reléguer mes « urgences » derrière ce temps là.
Et tiens, puisqu’on y est, autant vous avouer qu’avant leur arrivée, j’ai bataillé quelque peu avec la version in du support censé se transformer facilement en version out. J’avais beau triturer les point stratégiques, rien à faire pour épanouir l’engin. Et comme, après 12 minutes d’incompréhension mutuelle, me ient l’idée de changer la chose de pièce et que pour ce faire, je le saisis par le moignon central, le voilà qu’il s’expande comme si je l’avais sifflé ! Ouf ! J’aurais eu l’air de quoi sinon ? !!!