Les rainettes se font entendre par la fenêtre ouverte. J’ai pris hier mon premier coup de soleil dans le dos, tournée sur mon ouvrage tandis que trop peu de chalands arpentaient l’allée de nos expositions. Au matin, j’arrivais en ébulliton après 2 heures de trajet ; 1h15 pour la route, 45 minutes pour trouver le fameux « marché », trop peu et mal signalé. Failli m’en retourner ; quand ça commence ainsi, je suppose la suite… Arrivée enfin au lieu-dit, je laisse les « organisateurs » s’inquiéter de me faire une place dans un trou minuscule, sans bouger, ni les perdre du regard. Ils s’agitent un peu plus tandis que je les observe toujours muette, indécise et déterminée. Quand enfin se dessine un réel emplacement (chacun de mes voisins semblant bien disposé à m’y accueillir), je me manifeste pour l’habiter. Tranquillement, je m’installe, attentive à l’attraction du stand, à sa présentation.
Sur la route j’ai noté un petit bouquet de fleurs en bordure d’un tournant ; la place d’un mort chéri, disparu par accident. C’est une coutume ici que de fleurir le talus où il a échoué. Peut-être un travers huguenot, du temps où le cimetière lui restait interdit. J’extrapole sur le fleurissement en mémoire de tous les lapins, hérissons, chats et fouines passés sous les roues meurtrières. Le sanglier me pose problème, moins discret. J’imagine un bord de route perpétuellement garni de bouquets éternels. Comme ce serait agréable !
Ce matin, 3ème cours de dessin ; j'ai hésité à m'y rendre, parce qu'il faisait si beau dehors, que j'avais la foire de demain à préparer et que le jardin avait aussi besoin de ma présence. Mais le cours n'ayant lieu qu'une fois par mois, je me suis forcée... et bonne surprise, le nouveau modèle, bien en chair, m'a inspirée. Quelques "clichés" de pauses entre 1 et 10 minutes, au fusain...
J'ai le sentiment d'avoir progressé par rapport à mes dernières séances :
Une fois rentrée, je travaille conscienscieusement jusqu'aux 5 coups de clocher, puis file au jardin avec ma débroussailleuse. Dans la voiture, l'odeur d'essence cotoie les paniers déjà chargés. Pourvu qu'elle s'évapore d'ici demain ! 1 heure plus tard, je remballe le tout puis pare au plus pressé : vérification et réparation du goutte là où mes précédents binages ont pu l'endommager, ratissage et reconstitution de l'allée escamotée par le motoculteur d'un voisin expansif, arrosage des salades et semis pleine terre... 19 H, j'ai encore un peu de travail ici et je peux enfin m'attabler vers 21H !
Vivement demain soir !!!
1. Pictorus le 15-04-2013 à 19:46:26 (site)
Des passions! le dessin, le jardin...Une vie bien occupée!
2. lataraillettealn le 15-04-2013 à 23:27:03 (site)
La vie d'une curieuse insatiable et gourmande, tout simplement !!!
Ce week-end, l'association Abraham Mazel propose son 9 ème festival du film documentaire sur le thème "Documentaire acte de résistance". Bien que je n'aime guère aller m'enfermer dans une salle obscure en plein jour, le temps d'hier (pluie et gris) m'a confortée dans l'idée que c'était sans doute préférable... Cele m'a permis de découvrir Christian Ugolini et son fim "Silence radio", témoignage terriblement édifiant du lobby nucléaire. A voir sur ce lien : http://video-streaming.orange.fr/actu-politique/silence-radio_14425982.html?page=35&sort=date&view=mosaic
De là, je suis allée faire les trois courses qui me manquaient avant de me plonger dans le dernier numéro du "Lien Créatif", plein d'idées vannières. Puis ce fut le moment de rejoindre le public plus nombreux pour le film suivant "Mouton 2.0", traitant du gouffre qui sépare l'éleveur traditionnel de l'industrie animalière en montrant la résistance du premier au désir d'expansion du second. Pour des raisons philosophiques donc politiques principalement.
Celui là, trés intéressant aussi, vous pouvez en voir des extraits ici :
Malgré le constat des dérives et abus dramatiques engendrés par l'appat du gain (qui consiste à considérer l'être vivant comme un outil de production et uniquement sous cet aspect), je me sens moins seule au sortir du film. Et j'ai l'impression que s'organise doucettement un contre-courant déterminé à ne plus se laisser emporter par la vague économique. Ca fait du bien !
Du coup, je m'intéresse au prochain festival du film docu qui se tiendra en mai dans mon village. Thème "Et maintenant" ; le résumé fait 2 plaines pages A4, que je suppose écrites par le maire, cinéaste à l'origine de cette intiative un peu parisienne et donc décalée des habitudes locales. Et là, je me trouve agréablement surprise par la présentation incitant à une réflexion de fond (http://www.festivaldelasalle.org/theme.html)
Probable que jouerai ma citadine à l'occasion...
1. Françoise R le 10-04-2013 à 21:42:28 (site)
Allons bon ! j'ai complétement oublié .. remarque , j'avais lu le résumé du film et je m'étais dit que ça devait pas remonter le moral , ça a du m'aider à "oublier" le festival ..
Et puis, toujours fidèle, François m’a appelée ce matin pour m’inviter demain, question vannerie et gourmandise. J’ai deux heures de trajet aller-retour, mais le repas d’Odette (rien que des produits frais et du Terroir cuisinés en finesse), l’accueil bienveillant de ce couple octogénaire originaire des Pyrénées, le goût de l'échange et du partage autour du tressage, m’incitent à reléguer mes « urgences » derrière ce temps là.
C’est difficile car techniquement François est bien plus au point que moi (ancien ingénieur en construction mécanique) et je me demande souvent ce que je peux lui apporter qu’il ne possède déjà (peut-être devrais-je lui poser la question ?). Au fond, je crois qu’il apprécie ma fantaisie…et qu’il m’a plus ou moins choisie comme héritière cognitive…
Pour l’heure, je savoure la revue de mon après-midi au jardin, à grelinetter, désherber, semer et planter. J’ai osé y mettre des fèves, un de mes légumes préférés bien que je ne sois pas portugaise. Mas posso falar portugues ! Surtout quand j’apprends par cœur « Chega de Saudade » par exemple :
1. Pictorus le 03-04-2013 à 22:49:53
Ton article ne donne pas de sentiment de "saudade".. J'aime bien tes petits récits!
En parlant de saudade, je pense aller passer quelques jours à Lisbonne en septembre prochain. Ville que j'ai adorée et que j'ai envie de redécouvrir.
Je t'envie toi et ton jardin.
De beaux projets de vacances pour toi! Bonne soirée Luside.
2. luside le 04-04-2013 à 06:01:44 (site)
Ah Lisbonne ! J'y ai passé une semaine et c'était trop court. A revoir aussi pour moi entre autres convoitises citadines (Milan, par exemple). Quant au jardin , je lui cherche un gardien... Ate a vista Pascal !
4. Françoise R le 10-04-2013 à 21:40:17 (site)
Jolie la chanson ! je ne comprends pas le portuguais mais c'est une langue tellement musicale .. Bises F
Donc, comme mon nouveau conseiller PE (ai-je épuisé l’autre ?) a su me caresser dans le sens du poil tout en sachant rester à sa place, je me suis surprise à le quitter un grand sourire à la main après que nous soyons tombés d’accord sur l’objectif de notre prochaine rencontre. De là, les petites fleurs, les petits oiseaux (cachés derrière ma vitre voiture mais sont je pouvais sentir la présence dans toute la joliesse du paysage soudain renaissant) se sont mis à égayer ma pensée déjà considérablement transformée par ce premier contact. D’ailleurs, comble de satisfaction, le camion avait disparu, faisant place au ruban bien net d’un horizon dégagé sur au moins 50 m. Derrière moi -parfaitement détendue désormais- semblait se crisper un autre véhicule plus pressé d’arriver. Quelle jouissance alors de continuer ma paisible allure (72 kms /heure) sans céder à ses dangereuses injonctions !!! C’est presque à regret que je l’ai vu tourner dans mon rétroviseur pour emprunter une route bien plus étroite…
Mais le soleil était de la partie, donc, aucun souci ! Arrivée à Ganges, je suis presque à mi-chemin. Je décide de m’y arrêter pour tenter de dénicher les 2 albums photos que je voudrais garnir des tirages reçus récemment (1 pour mon petit-fils, 1 pour mes escapades). J’aime bien les commerces de cette petite ville héraultaise, que je trouve bien mieux achalandée que Le Vigan, sa proche voisine gardoise. Mais je n’y trouve pas ce que je cherche. En suivant les panneaux, je me retrouve subitement à Laroque où, dans une vaste plaine lumineuse et dégagée, se côtoient Intermarché et Mr Brico, comme posés au centre des cerisiers en fleurs qui en parsèment l’entrée. Toujours à l’affut de ma quête photographe, je pénètre dans l’antre du premier. Et…ne trouve rien. Mais d’autres rayons m’appellent ; l’alimentation semble particulièrement bien fournie en choix et ma joie culmine entre les poissons et fromages. Enfin du vrai laguiole (j’ai craqué !) ! Enfin du crabe et des Fines de Claire, enfin des pétoncles fraiches !!! Depuis que je fixe médusée ces promesses d’un nouveau monde, quelques minutes se sont écoulées. Une présence derrière moi est restée silencieuse jusqu’à ce que je m’en avise. A la vendeuse qui n’a osé interrompre ma contemplation, j’explique mon étonnement de cette découverte. Charmante, elle me conseille de revenir le vendredi pour rassasier mon appétit marin puisqu’aujourd’hui, l’étal n’est qu’à moitié rempli.
Dehors, le ciel prend une place impromptue presque majeure, à peine limité par les sommets qui l’encadrent de loin. L'hérault coule tout à côté et se laisse naviguer.
J’ai souvent grande envie de m'y laisser voguer...
1. Pictorus le 03-04-2013 à 22:51:54
L'Hérault je ne connais pas.
Hier je regardais la Charente, et envie comme toi de "voguer"...
2. luside le 04-04-2013 à 05:56:11
J'ai jadis emprunté cette partie du fleuve en canoe et je recommencerais volontiers...
Commentaires
1. Françoise R le 28-04-2013 à 08:54:35 (site)
Tiens , bonne idée ( j'étais justement en train de m'étouffer de colère parce que la vitesse limite sur la Vieille route d'Anduze va prochainement être augmentée " parce qu'on arrive pas à faire respecter le 50 à l'heure " - dixit l'envoyé de la DDE à notre réunion de riverains .