posté le 14-08-2013 à 09:45:24

Pour cause d'insomnie

Car que faire éveillée dans ce silence nocturne après avoir compulsé méticuleusement la multitude de « tracts » locaux vantant la magnificence  des paysages, l’effervescence artistique ou l’évènementiel culturel de ce petit coin de Bretagne où, depuis le dernier jour de juillet, je savoure des « vacances » presque parfaites ?

Déjà passer de 38° à 28° pour alléger le corps et l’esprit me redonne l’envie de bouger ; le long des côtes sur un sentier ou les pieds dans l’eau, observant les oiseaux ou fouillant le sable et la roche à chercher la palourde ou reluquer les huitres, ou encore à vélo m’évader sur une piste au cycle seul dédiée traversant la campagne par chemins détournés. Sentir le soleil et le vent sans jamais m’en lasser, voir scintiller le jour sur l’horizon mouvant, regarder un nuage traverser l’océan, goûter la criste marine comme un assaisonnement, saisir tout en couleur le ciel du cerf-volant.

 

 

 

Ecouter envoutée les mots qui m’apparaissent en regrettant déjà de les laisser partir à ce moment précis où il faudrait écrire. Souvenir d’un sourire complice croisé à la sauvette, grâce d’une épaule nue soulignée par l’étole, rires assourdis entre le sable et l’eau, minuscules galets éclatants de blancheur, frontière cloisonnée des petits clans humains, difficile et tranquille solitude…

 Ici, j’ai rejoint une famille qui travaille trop et mange mal. Ce sont mes amis et j’ai plein de temps à leur donner. Depuis mon arrivée, je vais donc de recette en recette avec « La Bible du Cht’i », un des nombreux beaux livres de cuisine qui illustrent leur vaste bibliothèque. J’ai mandaté Céline, leur benjamine de 16 ans, pour m’assister dans cette réalisation. Nous avons établi notre planning de menus avec l’option « plouf » pour allier « pas cher, simple, rapide ». En tâchant d’éviter les « plouf, plouf » et les « plouf, plouf, plouf ». Notre couple a fonctionné à merveille la première semaine, puis subi quelques frottements la seconde avec l’arrivée de Stéphanie, sœur aînée souriante et enviée. Depuis son départ, notre accord fluctue comme les vagues. C’est un deal marin. Si je m’offusque parfois de la négligence boudeuse de ma partenaire, j’apprends aussi à ne rien faire qui me force. Ainsi, une première grève de cuisine a été décrétée récemment, donnant lieu à une soirée pizza fort agréable. Plus tard, le maître de céans nous a gratifié d’un repas « galettes maison »  assorti d’un cidre local excellent. Entre deux pieds sous la table, je tâche de goûter encore le plaisir d’être ensemble autant que l’exception du jour.

 


Commentaires

 

1. Françoise R  le 30-08-2013 à 10:23:48  (site)

Waouh ! Et c'est quoi la Bible du Ch'ti ? tu leur fais des quiches au maroilles ? Bises FMagicien

 
 
 
posté le 03-08-2013 à 23:17:36

Saveurs marines

Bretagne Sud

L'oeil et le ciel me régalent de tout ce paysage ; j'en aime la lumière qui ne tient pas en place, le vent d'iode me tanant à l'insu, les reflets et les grains, le cri des mouettes, l'odeur des algues, le jeu des voiles tournant sur une mer d'argent, l'océan... 

...toujours recommencé. 

Là bas, chez moi, le jardin sera soigné par Marion et Eric qui y goûteront les tomates encore vertes à mon départ, mais particulièrement nombreuses et prolifiques, la promesse s'une récolte que je manquerai un peu. Mais la chaleur m'y étouffait de fatigue quand ici je revis. Aujourd'hui, tartare de pétoncles à la criste marine, délicieusement acidulée...

 


 
 
posté le 16-07-2013 à 00:24:23

Je

Comme j’ai coutume de dire : « Je fonce puis j’improvise ». Pas tout à fait, car j’aime à organiser mon périple quand je le prévois. Là, il s’agit plutôt d’impulsions. De ces mouvements irrépressibles qui ne souffrent aucun contretemps. D’où sont-ils,  d’où viennent-ils, où vont-ils ? Si je le savais, sans doute ne les suivrais-je jamais ! C’est ainsi qu’en m’y laissant aller, j’ai vécu des aventures que je n’aurais pu imaginer. Des coups durs aussi, par manque de prévoyance, par inconscience. Juste après viennent les résolutions : «Tu ne te fieras point » «Tu te garderas bien », etc. Et là, au premier chemin qui s’annonce, j’ai le feu aux joues… Mais jamais plus, bien vrai ?

 

Sylvie m’a ri au nez en m’écoutant parler : « je te promets, j’étais folle, je ne le serai plus ! ». Me croirait-elle incorrigible ???

 

 

 


 
 
posté le 15-07-2013 à 23:31:56

Elle

De 9 à 11 heures, je ne pouvais pas. Occupée à ratiboiser l’herbe de 25 cm sur 150 m2 "and so on" (les allées externes). A la fin dégoulinante de sueur et de projections mêlées (débris d’iinsectes et gastéropodes divers), je ne voyais qu’une issue : elle, la rivière. A midi tapantes, j’ai tout arrêté pour me diriger, toute fatigue dehors, vers le petit oasis de mes rêves. En « bleu » de travail, raide et rêche, prêt à laver. D’autres quidams croisés prenaient la même direction. Aboutis, je repérais mon coin, le long d’un dévers, cascadant à la fraîche. Je m’y trempais onctueusement, d’abord les fesses, puis les reins, puis le dos ; enfin je m’y allongeais tout de go, tête en avant, recto et verso. Grand bien m’en fit.  Nettoyée et rincée, la pierre chaude m’accueillit pour une pause languide. Là-bas, grands et petits s’ébrouaient jusqu’à la taille dans une mare d’eau douce. Je n’ai pas voulu les rejoindre, non. Plus loin, le gouffre s’étalait, vide. Je n’y suis pas allé, non plus. Peur du noir, malgré l’envie de nager. « Juste ce que tu peux faire » comme disait Higelin, « le minimum ». C’est déjà ça !

 

 

 


Commentaires

 

1. Françoise R  le 16-07-2013 à 22:14:02  (site)

Merci pour la rivière alors ! et son merveilleux bruit ..

 
 
 
posté le 10-07-2013 à 20:48:31

Ca a l'air bon

Mon premier geste fut de saisir la citrate de bétaine pour stopper l’indigestion née pendant la nuit. Sans succès. Ce soir encore, après quelques tisanes et un repas léger, mon ventre persiste à se faire lourd et inconfortable. J’ai mis ça sur le dos du vin ; un Côtes du Rhône trop fruité pour être franc. Derrière le Côtes de Blaye, il dénote avec acidité. Sans doute, comme pour bien des choses, mon goût boude t-il la médiocrité. Seul le budget n’en est pas à ma portée, ah ce que l’argent permet !!!

Mais de quoi me plaindre en constatant combien cette journée fut riche bien autrement ! Dès 7 heures, j’avais entrepris la peinture du coffre rafistolé, puis de ma table à manger nécessitant une renaissance. A 9 heures, je descendai au parterre récupérer les iris marqués, fraîchement taillés par la gardienne, après avoir rassemblé dans un petit pot une cinquantaine de framboises jaunes destinées au petit Vivien du rez-de-chaussée, qui fêtait son premier anniversaire aujourd’hui.

Les remerciements sincères de ses parents et le contentement procuré au petit bonhomme m’ayant fait chaud au cœur, je reprenais mon ouvrage avec un sourire de satisfaction….pour le terminer un peu plus tard ravie du résultat. Puis, je reçus de bonnes nouvelles concernant l’avancement d’un projet en rapport avec mon travail, rendez-vous pris pour le week-end. Enfin, à 13h30, nous roulions vivement, Laetitia, Valérie et moi vers l’endroit où Cécilia nous avait conviées pour une après-midi de «chant polyphonique» : la joie d’entendre à nouveau « les voix d’anges », ces harmoniques flottant au-dessus de nos têtes dès les premiers chœurs, le plaisir de chercher l’unisson, l’étonnement de le trouver parfois dans un ravissement sans faille, l’envie de persévérer.

Nous nous sommes enfuies vers 17H sous une pluie battante. L’orage venait d’éclater. Sur la route brouillée, foudre et grêlons tombaient en trombe. Le temps de rentrer et le ciel se calmait. L’air s’est drôlement raffraichi, mais ça m’est égal, parce qu’il a l’air bon aussi lui : mon crumble aux framboises.

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Passion-cuisine  le 10-07-2013 à 20:50:28  (site)

bonne recette ! passez faire un tour sur mon site , je suis tt nouveau Sourire aurevoir

2. Françoise R  le 10-07-2013 à 22:39:32  (site)

hé , pour du vin bon et pas cher : tu vas à côté de St Hilaire , il y a une solderie qui s'appelle Noz , ils ont des fins de caves , tu as des premières côtes de Blaye , justement , pour 5 euros quelquefois .. Bises alcooliques F

3. lataraillettealn  le 11-07-2013 à 06:51:51  (site)

Je connais Noz ; j'y allais de temps à autre en passant devant pour donner mon cours à St Hilaire. Il faudrait que j'y retourne en ta compagnie pour mieux cibler mes achats...Sourire

 
 
 
 

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