Ce matin encore, l’herbe dressée par le givre répond à la pureté du ciel. Je n’ai pas bien dormi, rattrapée par l’inquiétude d’échéances à satisfaire prochainement quand j’aurais besoin de n’en avoir aucune. A bien y regarder pourtant, hormis l’augmentation de la TVA et la rémunération toujours plus scandaleuse de certains hommes publics (localement ici : http://www.midilibre.fr/2012/07/23/dma-les-indemnites-des-maires-du-futur-grand-ales-baissees-de-30,538261.php )
Je n’avais pas envie d’y aller …à ce salon ; trop loin, trop froid, trop petit ?
Juste ce petit mot parce que ce soir, attirée par le spectacle du "Cirque du soleil" qui passait sur Arté, j'ai rapidement fermé l'écran malgré les prouesses techniques des acrobates entrevus. L'impression de n'être pas de la farce, du grimage et du mal avec la voix de crécelle de la chanteuse en goguette.
Bon voilà, 15 mois plus tard, j’ai re-cru que c’était possible, mais non… nothing has changed !
En quittant Lasalle sous un déluge de pluie, je roulais prudemment vers Alès, hantée par le souvenir de ce jour où, glissant sur un reflet humide sans pouvoir contrôler mon véhicule, je m’étais retrouvée de l’autre côté de la route, heureusement inoccupée durant ces quelques secondes de frayeur.
...fait parfois d’heureuses découvertes ; comme moi, ce matin, m’arrêtant au retour de la Poste (hélas déjà fermée, quand je la croyais encore prête à accueillir mon dernier chèque de saison !), m’arrêtant chez Nicole pour régler quelques achats mis en compte la veille. J’y retrouve Annie, Michèle, François puis Juliette qui me félicite pour mon élégance rose et grise (un petit tailleur laine de la marque « Je m’fripe » de chez Emmaüs, néanmoins habilement relevé par une écharpe cachemire de chez Caroll, dernier cadeau d’Isabelle). Tout en échangeant sourires et souhaits, je remarque un calendrier au carré, format géant, édité par les producteurs locaux. Les photos y sont superbes et je sais déjà que Nancy, ma correspondante écossaise de 83 ans, dont je reçois les voeux depuis 18 ans, en sera la première bénéficiaire. Et au diable l’avarice, Cathy et Paul, les seconds, pour m’inviter si gentiment une fois de plus le 31 décembre prochain, le 3 destinataire : my father.
...d’anniversaire ; quelle ne fut pas ma surprise en rentrant chez moi fort tardivement, de trouver sous mon paillasson bosselé un petit pot emballé (confiture de cerises) façon fête, assorti d’une carte aux meilleurs souhaits signée d’initiales dorées jusque là méconnues.
Je suis en retard à la gym : partie à l’heure pourtant, mais rencontré sur le chemin une ancienne voisine à qui je dis mon étonnement de ne plus la voir parmi nous. «Je fais du dessin» me répond-elle presque gênée «cela me convient mieux». Intriguée par cette semi-réponse, je l’écoute un peu plus. Je sais depuis longtemps que son concubin est un violent, mais c’est la première fois qu’elle me l’avoue en m’informant des démarches entamées pour le quitter définitivement. A plus de 78 ans, pour enfin espérer « vivre » ses dernières années loin des tourments qu’elle endure au quotidien avec cet homme. Je ne peux que l’encourager dans ce sens pour avoir ressenti à maintes reprises son désarroi avant qu’elle ose s’en ouvrir. Elle sera contrainte de quitter le village pour cela. J’espère qu’elle y arrivera.
Reprise par Christophe et moi : une chanson de Colette Renard ...
Pour la première fois depuis mon arrivée au village, j’ai rejoint le groupe de rando local. Il faut dire que Yves s’impliquant à la fois sur i-celui et l’autre auquel j’appartiens, j’obtins l’info de vive voix avant même de m’en être souciée. Et il se trouva qu’elle me plut. Malgré une veille animée au cours de laquelle je tenais le bar de la soirée « soupes » organisée par les jardins familiaux et en dépit de l’heure matinale qui me fit émerger hésitante sur un ciel mitigé, je retrouvais dès 9h une douzaine de vaillants retraités, pour une fois également répartis entre les 2 sexes.
Il était sur le fil, ruban tendu entre deux arbres distants d’une dizaine de mètres. Je l’ai aperçu en entamant le bas du talus après avoir longé la rivière à toute blingue. Mais la pente était trop rude ; j’ai lâché le vélo près de la balançoire où je me suis allongée côté ciel pour en étudier le graphisme. Lui, il m’a saluée puis s’est remis à marcher, à 1.50 m de haut. Je l’observai du coin de l’œil, l’encourageant en silence. Une fois à moitié de long, après un savant tanguage, je l’ai applaudi. Il s’est retourné vers moi en s’excusant de mettre ses oreillettes « pour l’équilibre ».
Robert est allé me chercher un autre feu arrière pour remplacer celui que j’avais défoncé sur une maudite borne municipale invisible. Il faisait noir et j’ai reculé un peu fort avant d’entendre le bruit de l’écrasement… Ce qui m’a fait plaisir c’est que la borne était un peu tordue, elle aussi. Nous nous sommes téléphonés, smsé pour finalement se donner rendez-vous, moi avec une tranche de pâté de campagne du terroir, lui avec son passé de mécanicien. Après quoi, nous avons partagé pâté, cabernet, pain, etc. pour terminer par un salers qui m’a rappelée Montsalvy.
Depuis 2 jours, le soleil s’est remis à chauffer. Suffisamment pour que peu après 13h, j’envisage d’ouvrir la fenêtre de plus en plus grand pour le laisser naviguer dans mon dos ou sur mon profil gauche. Quand je parviens à résister à l’envie d’aller ballader dehors, loin des bruits de l’école (cris stridents des enfants en récréation), du martèlement sonore de l’autoradio d’un voisin indélicat, de la route tournant autour de l’immeuble, des jappements agaçants venant s’interférer, du grondement continu de la VMC…