Le vent souffle ici à m’épuiser la tête après m’avoir cinglée de face au jardin avec une force qui a soulevé l’unique porte d’entrée, un mastodonte acier de 3 x 2 m, rendu inerte au sol dans un grand fracas. Une occasion de râler une fois de plus sur les irresponsables ayant omis de réparer une serrure en berne depuis plusieurs mois ou de ressouder les troupes autour de grandes manœuvres ? En attendant, tout sanglier ou canidé mal luné peut désormais s’introduire et marquer son territoire sur nos parcelles potagères. Déjà que les rats taupiers s’y croient tout permis…

On ne sait jamais trop quoi dire, mais j’ai passé une excellente soirée en compagnie de Henny, fidèle amie depuis 5 ans maintenant. Nous nous voyons beaucoup ces temps ci, du fait de mes visites st jeannaises plus fréquentes, du fait de ses visites lasalloises régulières. Guy a mis en place depuis octobre un cours de gym-kiné. J’y vais le vendredi matin, Henny le lundi soir. Je suis contente et fière d’avoir participé à sa décision qu’elle ne regrette pas un seul instant. Et cela nous permet de nous réunir ensuite pour dîner ensemble. Toutes deux, nous apprécions beaucoup ce moment qui nous renseigne sur nos faiblesses tout en nous apprenant à les affronter. Guy est un passionné et il aime partager ; chaque mouvement proposé nous est expliqué et chaque participant aime cette explication qui lui permet de mieux comprendre comment il fonctionne, corps et esprit. Après chaque cours, je me sens rajeunie et plus forte pour gérer mes insuffisances physiques et mentales.J’ai choisis cette formule et celle de l’ostéopathie après m’être crue atteinte d’une arthrose visiblement inadaptée à une douleur localisée et persistante depuis plus d’un an. Je me sens beaucoup mieux depuis tout en récupérant presque toute la mobilité que je pensais perdue !

Parce quece matin, en prenant livraison de ma « caisse » de vin réservée hier, je ne me doutais pas y découvrir une différence entre son contenu et celui que j’avais acheté. Les 4 bouteilles d’Isabelle étant dénommées « clinton des Cévennes» et 2 d’entre elles se limitant à 50 cl au lieu des 75 règlementaires… toutes au prix du litre bien sur ! Autant dire que, bien que grognant ferme à l’idée de refaire le trajet Lasalle-St Jean ARune fois de plus, il me fallait une « explication » avec le vendeur. Après avoir fait mon devoir de consommatrice vigilante excédée par sa négligence coupable, je lui tournai le dos, mon pack sous le bras, malgré sa proposition de me rembourser. Ah, non alors, si c’est bien celui goûté comme il me l’a affirmé et quelque soit son nom, je garde le nectar, Saperlotte !!! Mais gare si je dois y revenir ; rien ne m’y échappera plus !!!

D’habitude, j’y suis comme exposante, mais cette fois je me contente d’y revenir comme visiteuse. C’est très agréable aussi. Je suis allée voir Valérie, autre vannière et voisine de stand depuis plusieurs années. En fait, elle se retrouve seule représentante au lieu des 3 prévus. Son stock est déjà bien entamé, mais j’ai pu y revoir des réalisations intéressantes. Nous avons convenu de travailler un peu ensemble demain matin car j’ai une énigme technique à résoudre sur laquelle son aide peut m’être précieuse. Elle m’a fait plaisir en me disant que beaucoup de gens me cherchaient (il faut croire que je brille par mon absence !). Bien entendu, j’ai passé autant de temps à visiter qu’à bavarder avec des connaissances que je ne croise quasiment qu’à cet endroit, soit une fois par an ! Ce « salon» de campagne investi par un mix de producteurs en toutes sortes de végétaux, d’artistes et d’associations atypiques, reste très fréquenté par nombre d’amateurs citadins et ruraux attirés aussi par l’odeur des beignets d’oignons doux, entre autres délices à goûter…

Est-ce le goût du camembert sur lequel je me suis jetée goulue en rentrant d’une pièce rabelaisienne au revigorant verbiage ? La cuisine transformée en mouchicide, ce même camembert en bouche  (inspiré du fameux «Pour quelques mouches de plus ») ? Le retour littéraire inopiné du prince devenu citrouille baillant aux corneilles ? L’appel lançé aux troupes jardinières pour dépôt d’animaux infondé dans l’enclos potager ?

Il y a des jours comme ça ou « trop, c’est TROP ! » Qu’on se le dise ! A 10 jours d’ici me voici donc nantie d’un message dont l’expéditeur me rappelle quelqu’un de connu récemment …qui m’avait juré son « adieu » 3 semaines plus tôt, déchaînant dans mon cœur égaré toute la folie punitive d’un retentissant sentiment d’échec là où des ailes trop grandes m’avaient déjà poussée.

Quoi ? Vais-je encore longtemps continuer de m’épandre en flots ininterrompus ? Qu’est-ce-à direenfin dans quel état me mets-je ? En vaut-ce bien la peine ? Moi ici perdue dans une nature ingrate (même si tout est relatif) et au beau centre d’un logement béton (ça par contre ça ne l’est pas), me satisfais-je vraiment à me déverser de la sorte quant à mille lieues de là suffoque et bronze l’écervelé quidam de mes tourments qui, si ça se trouve, ricane aux alizées en lorgnant des petites culottes ? !!!

Même de plus en plus lointain puisque désormais injustifié, je peux encore l'apercevoir de temps à autre, comme une estampe dont le souvenir continuerait à me nourrir insidieusement...

C’est aujourd’hui … qu’en revenant d’une petite ballade vers Quissac, je me suis arrêtée à St Hippolyte pour combler mon déficit de courses (entamées ce matin à St Christol mais sans ma liste repère !). Au passage, j’aperçois ma dernière coiffeuse assise dans son salon bavardant coings (récolte et recettes) avec deux quidams. Pourrait-elle redonner à mon visage un aspect visible voire agréable ? Trois mois sans la voir (et de moins en moins !) en attendant qu’une lune appropriée se dessine. Elle acquiesse et je m’installe pour le regain. La pièce est tranquille et silencieuse (pas de radio, ni «musique »), l’experte attentive et confiante ; toutes qualités précieuses pour ma propre détente. Je ressors raccourcie et le regard clair pour trois mois de plus. J’ai en effet constaté que mes cheveux poussent moins vite s’ils sont coupés en lune vieille (3 semaines de gagnées) et nous y sommes… presque. Demain, je taille le jardin !

Ah oui ; c’est ben dur d’renoncer à un espoir mort-né ! Encore plus quand je me sens fautive d’avoir, par mon impatience, bousculé le sujet en cause. Avec le temps et les conversations, d’autres points de vue m’arrivent sur la question. Relativisons, donc… Mais tout ce que je ressens au fond de moi semble me confirmer ma première impression : « love me or leave me ».