posté le 01-08-2012 à 00:02:19

Sete

Il fallait conduire Laurent à l’aéroport, ce matin. Il partait rejoindre sa belle en Suède. L’endroit est tout petit et du fait, l’atmosphère s’y trouve détendue, familière. Tous ces gens qui seront en 3 heures transportés de Béziers à Stockolm, je les ai enviés ; pourquoi n’irais-je pas moi aussi ? Rien que d’être baignée d’un langage étranger semble me rendre heureuse, donner à la vie une nouvelle palpitation, excitante, porteuse… Laurent dit que là bas, la vie est meilleure, en propreté, en argent, en « équilibre ». Lui, il est cuisinier, gardois et même cévenol. Elle est venue en France, y a rencontré le père de ses deux filles, puis Laurent. Elle est un peu forte, ferme et douce, généreuse et volontaire ; la colère d’icelui s’y est soumise totalement. J’admire, prends note en regrettant parfois de ne pouvoir être ainsi, moi la passionnée, l’étourdie, l’organisée et l’enthousiaste têtue ; paradoxe vivant bien difficile à suivre !

 

 

Avec Henny, nous nous sommes offert un  vigoureux bain de mer, plage du Lido dans l’eau encore claire et fraîche de Mediterrannée. J’ai vu mon amie hésiter un moment en désignant des méduses qui me restaient invisibles. Puis l’appel de l’eau a pris le dessus.  Le restaurant était moins bien, mais la ballade en bateau plus sympathique, car agréablement et intelligemment commentée. A 19H nous étions de retour à Thoiras, dans nos montagnes aussi caniculaires que le littoral.

 

 

 

 

En plus, j’ai eu fiston au téléphone (3 semaines sans l’entendre !) et appris que petit-fiston sera accueilli avec tous les honneurs qui lui reviennent (équipement ad-hoc et sourire des parents). Nous l’attendons pour septembre ; vive le roi !!!

 


Commentaires

 

1. Philémon  le 04-08-2012 à 08:02:09  (site)

Ah ! Sète ! J'ai toujours beaucoup aimé cette ville, j'en ai des souvenirs de soirées et de concerts mémorables au Théâtre de la Mer, en particulier un concert d'Higelin qui s'est terminé à 3 heures du matin !
Je préfère le côté Etang de Thau, mais j'avoue que déambuler le long du canal, c'est magique ! C'est comme si des chalutiers étaient amarrés devant le Louvre ou Orsay ;o)

2. luside  le 04-08-2012 à 13:02:14

Belle ville en effet, du moins côté port et surprise d'y trouver d'antiques échoppes aux allures de brigand (cf époque Brassens) y cotoyer le modernisme lissé des jours présents. Une ville pleine d'inspiration...; Quand au théatre de la mer, ça doit être fantastique d'y être comme spectateur et acteur !!!

3. Françoise R  le 04-08-2012 à 15:34:43  (site)

Quelles jolies photos ... ça me donne envie . De même que de rêver sur le vol Béziers-Stockolm ... Est-ce que tu es allée au musée de Séte ? ils ont quelques jolis tableaux aussi .. Bises F

4. luside  le 04-08-2012 à 20:09:50

En fait, non, j'ignorais qu'il existait un musée à Sète. Mais je vais désormais m'y intéresser ! Clin doeil1

 
 
 
posté le 30-07-2012 à 16:23:47

Heureusement qu'il y a eu Arthur

Hier donc, vous disais-je, j’avais à faire dans l’après-midi : préparer la seconde partie ma mise en coffre, une fois chargés les enclumes (parasols et leurs pieds de 10 kgs, table et chaises)  sortis de la cave et amenés jusqu’à la voiture. Là, il s’agissait de mettre au point l’ensemble de la communication (prix, affiches, choix des articles à présenter et à travailler sur place…), puis, une fois ceci prêt, de descendre le restant (4 allers-retours sur 3 étages). Ca m’a pris du temps, car je ne sais pas faire ces choses là vite, d’autant plus sous une chaleur torride. Enfin, de nature plutôt nocturne, j’ai eu du mal à me coucher et, une fois au lit, autant à bien dormir. A 6H30, réveil ; juste quand je commençais à fermer l’œil. Je me lève maussade mais déterminée. Une heure plus tard, douchée, caféinée et à peu près réveillée, je roule pour ma destination, un autre village à 40 mns d’ici. Peu de monde sur la route (officiellement, jour de repos) et une jolie lumière dans un paysage de plus en plus sauvage puisque je me dirige vers la Lozère. A l’entrée du village, point de panneau ni personne pour m’accueillir. Ici et là, des stands s’installent et je quémande. On me dit d’aller plus loin pour trouver réponse. Devant le monument aux morts, un petit groupe féminin semble en grande discussion. Je l’interpelle, vitres baissées et me présente à ce qui semble être la responsable. « Où suis-je placée ? ». Elle me désigne une place à côté d’un autre vannier (je croyais avoir compris qu’il n’y aurait pas d’autre représentant de la profession ??...). Sur cet emplacement (en plein soleil alors que l’on m’avait promis une place à l’ombre) dorment deux voitures qui le mangent presque totalement. Je proteste. Je me suis levée tôt et n’apprécie guère de devoir maintenant attendre pour m’installer ! On se tortille, s’interroge gênés. Mes voisins prennent mon parti et les concernés commencent à s’agiter pour trouver les propriétaires des automobiles à déloger. Au bout de 20 minutes, un premier nom jaillit. Il s’agit d’une femme qui habite à côté, mais « On ne peut pas la réveiller » me chuchote en tremblant une bénévole. « Vraiment ? ». Je suis sur le point d’y aller moi-même quand elle m’avoue qu’il faut que ce soit « Michel » qui se charge de la besogne, la dame en question ayant mauvaise réputation. Dix minutes plus tard, Michel ayant été retrouvé, un personnage mince et plat au visage fermé vient bouger l’engin en maugréant qu’à cette heure çi (9H20) il devrait dormir. « Moi aussi, Monsieur » lui rétorque-je sans ambages. « C’est une dame » me glisse alors la bénévole effarouchée…
Un instant surprise vu l’allure masculine d’icelle, cette bévue me ravit comme une petite vengeance. Le second larron, un jeune homme souriant, débarrasse sa voiture 5 minutes plus tard en s’excusant. Entretemps, grilles, tables et chaises demandées m’ont été apportées et je peux enfin déballer et installer mon stand, près d’une heure après mon arrivée !

A dix heures, heure où débute mon atelier ouvert au public, je vais moi-même annoncer celui-ci  en régie à la place de la jeune fille qui, terrorisée par le micro, ne peut se résoudre à le faire. Puis, je commence à travailler devant les quelques badauds qui passent mais s’arrêtent à peine. Tandis que je suis en grande conversation vannière avec mon couple de voisins, j’entends une des bénévoles (celle qui m’a invitée à cette journée) lancer « Eh bien moi, je veux bien m’inscrire pour l’atelier mais  je ne pourrai payer que plus tard ». « Ah, mais c’est qu’ici on paye tout de suite » lui réponds-je sur le même ton. Je n’ai aucune envie de faire un effort vu les circonstances et je lui proposerai ensuite de s’inscrire pour l’après-midi.

Vers 11h, le cauchemar commence ; le café d’à côté décide de faire manger ses  clients dans une ambiance sonore démesurée, tandis que le soleil se fiche éperdument de mes parasols, installés à grand peine. Les paniers souffrent et moi aussi. En guise d’évasion, je vais farfouiller à l’épicerie du coin pour acheter de quoi grignoter. Lorsque je reviens, mon voisin de sculpteur m’implore avec un « Vous êtes là entre midi et 2 ? ». Je ne lui garantis rien car éprouvée par un environnement qu’il me confirme percevoir comme également nuisible. Il enferme donc ses outils pour s’échapper tandis que je m’apprête à repartir à la découverte des autres stands parsemés dans les rues et places du village. Un garçonnet de 8 ans, Arthur, fabrique de visages et personnages en galets de rivière, qu’il propose aussi en magnets. Il me montre avec fierté sa trousse à sous bien plus remplie que la mienne. Nous discutons. Je lui demande ce qu’il fera avec l’argent gagné. « Je rachèterais de la colle et des aimants ».  Je lui dis qu’il a eu une bonne idée et que les gens lui achètent plus volontiers car c’est moins cher qu’un panier. « Et aussi parce que je suis un enfant… » me répond-il en toute humilité. Ce gamin ira loin, à mon avis.

 

 

J’avise un peu plus haut une place bien agréable de fraîcheur et d’ombre ; un petit air d’accordéon y résonne gentiment et tout y semble bien plus tranquille qu’en bas, où il me faut pourtant revenir. Je n’ai pas encore décidé et puis… Je me dirige machinalement vers ma voiture. Le temps de décrocher, replier et ranger, et il est 14 H alors que j’étais censée rester jusqu’au soir. Je ne peux tout simplement pas. Je saluerai la responsable présente en lui expliquant mes raisons : le bruit, la déception, la confusion des genres. Elle le prend  d’abord de haut puis, me voyant insister sans agressivité, se ravise. Elle m’explique que les associations qui organisent ce marché n’ont apparemment pas les mêmes intérêts et qu’il y manque une coordination, m’encourage à faire remonter mon avis pour que les choses évoluent… Moi, je sais que cela va me rendre encore beaucoup plus vigilante à l’avenir et qu’heureusement qu’il y a eu Arthur…

 

 
 


Commentaires

 

1. Françoise R  le 31-07-2012 à 14:57:38  (site)

Eh ben ma pauvre ... toi et tes paniers tellement poétiques ... mais t'étais où ? Et tu n'as jamais eu envie de faire le marché d'Uzés ,pour changer ? je n'y ai jamais vu de paniers artisanaux , et c'est plein de touristes qui meurent d'envie de s'acheter des jolies choses ...

2. luside  le 01-08-2012 à 10:26:26

En fait, je ne vends riuen sur les marchés car il me faudrait y venir régulièrement pour y avoir une place. Mon rythme de fabrication n'y survivrait pas... Ceci explique aussi pourquoi les revendeurs y sont (hélas !) plus nombreux (en matière d'artisanat) que les producteurs...

 
 
 
posté le 28-07-2012 à 23:16:24

Dernier butin

Après la fatigue des 4 derniers jours d’attention soutenue requise par mon unique interlocutrice, avec qui je partageais également le temps du déjeuner, j’ai eu besoin de faire relâche en vadrouillant de ST Jean à Alès. St Jean, pour y voir une dernière fois mon médecin traitant, dont j’appris inopinément la mise à la  retraite depuis un mois, sans remplaçant actuel. Je le trouvais à l’œuvre dans son cabinet déshabillé (le cabinet), occupé à trier ses derniers dossiers. Il me tendis le mien,  que je récupérais rapidement. Et puis, lui disais-je, j’aurais besoin de faire une radio et un examen sanguin. Je lui en expliquai les raisons et il me confirma le bien-fondé de ma démarche. Je le suivis dans le dédale des pièces désormais encombrées de cartons, surprise de cette invasion insoupçonnée. « Nous étions trois associés au début » me lança t-il en guise de réponse à ma question muette. Nous nous arrêtâmes devant une banque où traînaient quelques objets et  sur laquelle il pouvait s’appuyer pour rédiger l’ordonnance, datée du dernier jour de son activité.

Je le remerçiais, m’apprêtant à partir. « Tiens, vous voulez des lampes ? » ... Je dévisageais les spots neufs emballés dans un carton léger. Pourquoi pas ?  Il me tendait déjà la suite ; sacs poubelle pour médicaments et rouleau d’élastoplâtre. Je prenais le tout sans rechigner ; ça servira toujours !

En sortant, il avisa une couverture ayant dû servir à couvrir les patients coincés sur un brancard. « Vous voulez une couverture ? » « Oh, oui, j’en cherchais justement une ! », répliquai-je toute contente de pouvoir ajouter une substance plus chaude à mes seuls draps d’été. Je le quittais en l’embrassant et en lui souhaitant une heureuse « nouvelle vie ». M’en allant, les bras chargés de tous ces cadeaux, j’étais simplement heureuse !


Et là, ce matin, tandis qu’en manque de fourniture, je butais contre la médiathèque fermée de St Christol, je filais vers Emmaûs pour y  trouver 4 livres brochés bien sympathiques, puis furetant aux autres boutiques, 1 lampe de bureau à leds et  un service d’assiettes italiennes m’ayant tout de suite plu (ne devrais-je pas ainsi rencontrer l’homme « qui me plait tout de suite » ?...).

 

 

 

 
Le tout pour 19 € (Ce sera un homme pas cher car j’ai déjà payé !). J’aurais préféré 15, mais je ne discute pas assez, bien que très « donatrice » moi-même. J’ai bien réussi à faire baisser les assiettes (dont certaines sont ébréchées), mais point essayé ailleurs. Pourtant je pense que je me régalerais à marchander avec un pratiquant du fait. Là, j’eus à choisir vite et bien (le magasin fermait). Et il y a eu cette rencontre ; une jeune femme que j’avais cotoyée à la recyclerie et dont le visage m’est toujours sympathique. Elle se gare juste après moi puis me dit «  J’ai pensé  à toi récemment ». Moi, je ne pense jamais à elle, mais j’apprécie sa présence. Peut-être alors que d’autres gens, que j’ignore, pensent à moi… Pendant que je les aime juste... quand ils sont là !
 
 


 
 
posté le 24-07-2012 à 22:12:55

C’est si bon…

Des sous qui rentrent !  Mon fournisseur ayant augmenté de + de 65 % ses tarifs, il me faut quérir l’Euro plus que de coutume. J’ai donc accepté de faire des compromis avec mes premiers objectifs (moi, sise dans un jacuzzi  rose bouillon, régentant distraitement une kyrielle de stagiaires affolées à me satisfaire).  Jusqu’ à jeudi donc, ne m’appelez pas (comme vous le faites si souvent…) ; je n’y suis que pour nous (pas vous, na !). En ma présence assidue se déroule une œuvre devenue passionnante pour sa propriétaire, que je chouchoute en catimini.
 

Chut, plus un mot, mais de l’image :

 

Si vous êtes sage, demain je vous montre le haut...

 

 


Commentaires

 

1. Françoise R  le 28-07-2012 à 15:57:23

Ben ,c 'est déjà un joli début !

 
 
 
posté le 22-07-2012 à 21:27:50

Elle

La rivière… Je ne me rappelais plus et puis… après avoir terminé les tâches que je m’étais assignée dedans,  j’ai mis le nez dehors.  Six heures déjà ! Un moment silencieuse, hésitant sur le choix à faire, j’ai finalement opté pour le plus accessible. En bas, j’ai croisé Jeanine portant  quelques branches de cèleri à Lili, puis Marion et Eric, m’invitant à stocker mon vélo chez eux, le temps de la baignade. Sur les rochers, trois personnes et un chien  regardent l’eau , verte, profonde, lumineuse. Mes pas retrouvent la trace de jadis,  en juillet dernier, tandis que je vidais peu à peu la maison.  Je m’arrête sur le bord encore libre, au ras d’un rocher qui descend en pente douce vers le gouffre. Les pieds en avant testent sa fraîcheur puis se mettent debout. C’est facile. Facile de franchir cette étendue sombre et claire, de s’y enfouir toute entière en acceptant le risque, de s’y  jouer en mouvements vifs et longs, de se laisser aller à la joie simple et secrète…. Je suis revenue sur la berge et observe les poissons miniatures qui s’agitent devant moi ; des alevins, toute une pépinière de gardons, ablettes, et autres inconnus.  A côté, des couples de libellules virevoltent, scintillantes. Pourquoi avais-je si vite oublié ? Comment mon univers avait-il pu à ce point rétrécir ?

 

 

Marion me fait visiter leur maison ; à presque chaque nouvel objet, j’entends « Ca vient des poubelles de Aix ». Elle sait que cela m’intéresse, étant moi-même une récupératrice de toujours. J’aime sa façon  d’arranger, de faire beau avec tout cet hétéroclite.  Nous ferions une bonne équipe de ramasseuses si l’occasion se présentait !  Eric sourit,  oeuvrant sur une échelle.  Leur maison reflête leur chemin : lui et elle.

 


Commentaires

 

1. Françoise R  le 22-07-2012 à 20:59:12

Qu'elle est jolie cette photo !Ce me fait un peu penser aux tableaux de Soutine . j'ai essayé de me démancher le cou pour la voir sens dessus-dessous et deviner d'où tu l'avais prise ... pas moyen . Bon !

2. luside  le 23-07-2012 à 06:33:15

Eh bien Françoise, tu ne reconnais pas la petite maison verte ? Là, où j'habitais... avant !

 
 
 
 

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