posté le 16-08-2012 à 04:03:35

Homme, terre inconnue

J’étais en admiration devant son cou, ses épaules, son menton, sa bouche. Je n’aimais pas ses yeux, souvent froids et perçants, inquisiteurs indiscrets d’une vie qui ne les regardait pas. J’aurais voulu me lotir simplement dans ce torse accueillant, partager avec lui le non-dit de mes réticences (ses jambes grêles et noueuses, son sexe trop petit démesurément gonflé d’emblée) et l’envie que j’avais de les dépasser sans heurt, à force de jouissance langoureuse avec tout ce qui m’attirait dans le haut de son corps. Dès le premier soir, nos incompatibilités se sont révélées ; allongés côte à côte, rien ne semblait pouvoir nous réunir. Lorsque, lasse de cet immobilisme, je me préoccupais de lui, parcourant sa peau sous des doigts qui se voulaient caressants, je ne percevais aucun signe particulier, comme si l’homme qui se trouvait sous ma main ne ressentait rien. D’ailleurs, il me réclamait plus, prétextant que son côté féminin lui octroyait cet avantage. J’étais désarçonnée, le houspillant pour qu’il s’insurge, se redresse et me montre combien il me voulait. Un fiasco épuisant d’insatisfaction mutuelle, encore augmenté par la séparation de nos couches avec ses ronflements insupportables.

Pourquoi, ensuite, n’ai-je pu me résoudre à cette antinomie évidente ? Il me faisait rire, me courtisait de bons mots, m’entrainait dans un tourbillon tentant. Nos 6 années de fréquentation n’ont jamais pu nous rendre intimes. Je redoutais ses colères, très vite. Il craignait mes incertitudes chroniques. Je détestais qu’il me possède et lui défendais de me toucher ainsi. Je rêvais qu’il me convoite à la manière d’un lent et patient voyage, plus avide du chemin parcouru que du but avoué. Ce ne fut jamais le cas. Nos baisers furtifs n’allèrent jamais plus loin qu’un témoin anodin pendant que nous nous enfermions l’un l’autre dans un retrait distant, blessés tant qu’ enchaînés par cet amour déjà perdu.  Avec le temps, je devins « frigide » ; ce qu’il claironnait avec acrimonie lorsque d’autres nous montraient sans vergogne leur sensualité. Chacun des hommes que j’avais pu rencontrer (et dont il ne connaissait rien) devenait pour lui source de jalousie. De mon côté, j’étais rentrée en hiver, corps et âme, me réduisant à bien moins que ce que je pouvais être, maudissant cet impossible lien et le triste retour qu’il me jetait au vent.

Je suis partie, l’ai quitté par nécessité. Ma liberté est devenue transparence, aucun homme depuis ne m’ayant rejoint. L’hiver a d’autres visages, dirait-on...

 

Dans le jardin de Françoise...

 

 

Dans mon jardin

 
 


 
 
posté le 11-08-2012 à 22:53:21

Bobo !

C’est juste ce que je suis arrivée à me faire sous le genou droit par 36 ° à l’ombre alors que j’escadayais mal à propos des pierres pentues me barrant l’accès aqueux. Auparavant, j’avais, agacée, subi les assaults verbaux d’un dénommé « La Planque », drapeau français arboré, me toisant nerveusement du haut de son grillage, sous prétexte qu’un panneau de stationnement interdit voisinait le mien parking. « Tudieu » lui fis-je « La place est assez large pour passer ! Si vous ne m’en croyez, venez y voir donc ! ». L’homme cependant continuant d’aboyer, je lui tournai le dos me dirigeant vers la rivière, aussi prestement que l’envie me tenait de me rafraîchir toute entière en fuyant l’ignoble justicier (si encore il avait été Steve Mac Queen !!!). C’est alors que, toute à mon empressement, je glissais sur un faux plat et qu’en voulant me rattraper, la douleur du mouvement stoppé par des cartilages inféodés, m’en empêcha. » Aie ! » fit mon tibia heurtant la pierre anguleuse. Et je repartis clopinante à la recherche d’un gour pour finalement me tremper dans 28 cms d’eau algueuse, excédée du chemin tortueux qui n’en finissait pas. Après quoi, ayant clôturé cette journée mal embouchée, je me rapatriais  vers le plus sur endroit à 20 mn de là ; ma douche.

Ah, l’extase de l’eau glacée ridulant sur ma peau moite et lassée ! Enfin, j’avais trouvé ma place, la vraie ! Car, certes, la fête des vanniers valait le détour, mais, pour y avoir laissé mes lunettes au Musée, le trajet déjà long (4 heures aller-retour) me compta triple. M’en ouvrant à la donzelle en costume qui,  pour m’avoir distraite en m’alpaguant à la sortie dudit musée, m’avait aidée à y oublier mes bésicles,  je me vis contrainte de la déculpabiliser en trempant chacun de mes pieds alternativement dans un seau à glace qu’elle me portait, une fois assise à l’ombre d’un patio voisin. Mon devoir accompli, je rejoignais l’auto désormais garée à perpète pour cause de défilé provençal.  Je vous passerai la route et les ralentissements vacanciers (ce matin c’était au marché d’Uzès).  Je suis venue, j’ai vu, je suis partie, je suis revenue, j’ai plus eu envie de voir, je m’en suis retournée, j’étais contente de rentrer.

Et là, je passe au jardin, récolte 2 belles courgettes, un panier de tomates multiformes et couleurs, aubergines, basilic, persil… Au loin, une clameur surgit ; un copié d’une chanson de Cabrel au décibel maxi. C’est la « fête » au village. J’allume la radio ; une émission sympa sur FC et là, la pétrolette infâme d’un des fils du boucher (toujours lui) revient tout couvrir en passant sous ma fenêtre. Je crie et grogne, prête à mordre. Ma ratatouille reprend un mijotage interrompu. Je vais pour vous écrire ; bruit et fureur reprennent côté forain. Un des chiens du boucher veut en rajouter. Je gueule par la fenêtre ouverte et …IL SE TAIT !.

Finalement, c’est peut-être une bonne journée !!!

chez Françoise : le clown des courges

 

 


 
 
posté le 08-08-2012 à 13:14:07

A ma santé !

Parce que ce matin m’a vu émerger presque reposée vers 5h30, et que le temps de m’ébrouer, me toiletter, repasser quelques vêtements (à la fraîche !), petit-déjeuner en écoutant distraitement la radio du jour, il était déjà 7 H. Et que peu après, je roulais vers St Hippo pour une consultation avec mon peut-être futur médecin traitant, le mien venant de prendre sa retraite sans être remplacé. La salle d’attente contenait déjà 3 personnes. Vers 9 H, je fus appelée. Il y avait désormais 6 personnes derrière moi. L’homme me parut de suite sympathique et fiable. Lorsque je lui révélai être une ex-patiente de Dr N et chercher un nouveau médecin « attitré », il ne me laissa pas terminer : « Ma chère Madame, si je peux vous accepter, je dois cependant vous prévenir que je ne monte pas jusqu’à chez vous, en cas d’urgence, mon territoire ici bas (nous sommes en garrigue) étant déjà bien occupé ! ». Cet aspect des choses donne effectivement à réfléchir. Car, si un médecin de garde peut toujours être appelé en cas de besoin, il n’a pas connaissance de son patient comme  le médecin traitant. Ceci dit, j’ai déjà vu un médecin traitant faire plus de conneries avec son patient « attitré » que certains « externes ». Donc et or, après quelques tergiversations bien excusables, je crois bien que Dr S me retrouvera sur son chemin. En effet, cet homme, après m’avoir écoutée (car ne vous imaginez point que j’ y allasse pour des prunes), auscultée et pris connaissance des récents examens que j’eus à subir, m’éclaira d’une nouvelle lueur sur un point de vue que je soupçonnais déjà incomplet voire obtus à ce sujet. Me voici donc lancée dans une recherche plus approfondie de l’origine du mal, au su de ses informations.

Pourquoi en effet, me réveille-je vermoulue et courbaturée, sens-je ces raideurs me parcourir tout le jour (et le dos par-dessus le marché) -comme si j’étais déjà une vieille mémé -, me débatte-je avec quelques crampes  jambières et nocturnes, grimace de douleur lorsque, encore idéaliste, je m’obstine à me plier en position « lotus », chose, qu’en tant que jadis hyperlaxe, je parvenais sans aucune difficulté jusqu’il y a un an. Quant aux coups de  suées fréquentes plus qu’à leur tour, il paraît que je pourrais augmenter largement ma dose d’œstrogène pour les faire disparaitre. « Mets de l’huile 5 jours sur 7 »  doit désormais être ma devise !

Au moins, si mon cartilage décroît, les os eux semblent bien présents tout comme le calcium qui les alimente. Est-ce rassurant ? Car, hormis mon squelette, l’incarnation que je vis encore pourrait avoir son mot à dire (et elle ne s’en prive guère !). Ainsi, mes cheveux (les premiers auxquels je pense) qui se sont encore fait couper récemment (quel bonheur de se sentir ainsi allégée !), mes doigts dont je me sers régulièrement et tout un tas d’autres outils de chair et de sang qui rendent la vie possible ou impossible, ça dépend des moments…

Bon là, il me faut m’interrompre : le déjeuner m’appelle insidieusement tandis qu’une autre « bouffée de chaleur » me monte au cerveau. Prière de me pardonner. Je reviendrai…

 

 

 

  Ca c'est mon grand dernier...

 Faut bien que je mette des images, même saugrenues,  pour que vous n'ayez toujours la même...

 


Commentaires

 

1. Philémon  le 27-08-2012 à 21:24:50  (site)

bah, moi aussi j'étais hyperlaxe quand j'étais jeune, maintenant je suis hyperarthroseux, c'est de famille...
je pense au médecin de Saint-Germain de Calberte qui visitait tous ses patients, été comme hiver...
la dernière fois qu'il a vu ma soeur à Combe-Lipies, avant qu'elle ne soit transférée à l'hôpital de Montpellier, c'est accompagné par les pompiers car il y avait 40 cm de neige sur le chemin qu'il est venu faire sa visite...

 
 
 
posté le 04-08-2012 à 22:56:34

Sarah et Sylvain. Nous. L’orage maintenant. Quelle bonne, quelle belle soirée ! D’abord, j’avais préparé mon dîner : fondant ardéchois à la compote d’abricots, melon, salade de tomates et poivrons mêlés du jardin, nouilles "al dente" et côtes de porc de chez Guilhem, dans les bois de la vallée borgne. Nous sommes allés au jardin ; Sylvain grapillait mûres et framboises tandis que je leur remplissais un sac de tomates et  courgettes. Après quoi, nous sommes allés nous raffraîchir à la terrasse de Mélanie. Mon fils et moi avons pris un bissap (infusion froide de fleurs d’hibiscus et d’oranger) et ma belle-fille un verre d’eau avec des glaçons. La rue à l’ombre, en pause indolente nous a tempérés. De retour à la cuisine, Sarah fixait l’horizon. « J’aimerais bien habiter là-haut ». Le château de Solies abrite encore les frères Cazenove, d’entre 75 et 92 ans. Il reçoit en premier les rayons du soleil qui le quittent aussi en dernier. C’est un privilège, certes. Cependant, je doute, pour avoir succintement pénétré les lieux, que l’hiver y soit doux.

En parlant de douceur, hier soir nous amena Henny et moi au fait d’un village affectionné ; Ste Croix de Caderle. Là, dans la chapelle rénovée, se tenait un concert qui nous attirait. Mais en arrivant sur les lieux, dans la clarté du jour finissant à roder entre les tombes du petit cimetière attenant, on ne pouvait détacher son regard de cette vague de rochers qui nous tendait les bras, là bas, loin comme si c’était proche. Puis, sortant prématurément dudit concert dans le crépuscule, d’y voir la lune attirer de tout son plein rond, l’œil comme hypnotisé par l’infini grandiose… Et d’entendre, à peine plus loin, immobile, le grand silence de la nuit, au milieu des grillons. Un moment de douceur extrême… Au point de descendre au point mort la pente ramenant au creux du village, de pardonner sans peine l’égocentrisme du chanteur et l’aveuglement du pianiste, au point de dire « OUI » au premier passant, égaré par le vent…

 

 

 

 

 


 
 
posté le 04-08-2012 à 14:51:54

Oyez, oyez !

Car je suis décidée, cette fois. Plus qu’à prendre des photos, des lieux ; « maison et jardin ». Pour la maison (1 vraie chambre, 1 chambre-bureau et 1 atelier), elle est au 3ème étage. La vue côté nord y est fort belle (jardin, pelouse et terrasses parsemées de maisonnettes). Côté sud, un grand salon agrémenté de vitres et portes donnant sur un balcon abrité (une table, deux chaises et 1 fauteuil), s’ombrant à volonté de stores brise-vues. Là, ç’est encore la montagne, après la cour. Côté cour, le claquement métallique des boules de pétanque entre 19 et 21 H, les aboiements deschiensduvoisin (le seul propriétaire alentours) le samedi matin uniquement entre 7h et 8h, les deux pétrolettes desfilsduvoisin (le même) entre 7h et 23h (ça ne dure jamais longtemps mais juste assez pour me mettre les nerfs !). Et avec ça, je vous le vends ! Enfin non, je vous le prête… mon appartement. Et tout pareil le jardin (150 m2 à 10 mns à pied), avec ses mures, framboises, haricots et oignons, persil et basilic, tomates etc. En plus des fleurs : clarkias, glaïeuls, statices, immortelles, roses, lys, cosmos, lupins, mufliers, nigelles, marguerites (mais attention les reines !). C’est pas gratuit, non. C’est en échange d'autant ou mieux dans un pays près de l’océan, où j’ai la place pour travailler (mes stages, mes créations), grignoter en succulence et ballader au frais à vélo et à pied (ici c’est rivière, farniente et soleil) ; comme mes meilleurs amis bretons sizent à Sarzeau, je cherche plus dans ce coin là, mais toute ouverte à d’autres fantasmes ! Pour quand ? Semaines 37 et 38 (septembre), juste avant ma rentrée et pis aussi l’an prochain, en été, plus longtemps. Faites passer le message ; j’ai hâte, parce que si ça marche, je compte faire la même chose en Suède, pis dans plein d’endroits où qu’j’suis jamais allée, na !

 

 

 

 


Commentaires

 

1. Françoise R  le 06-08-2012 à 10:23:49  (site)

je note ! J'en parlerai aux Bretonnes , qui viennent souvent au stage de yoga ..

 
 
 
 

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