Hier, en rejoignant le groupe de marcheurs auquel je me suis reliée depuis 4 ans, je retrouve avec plaisir quelques têtes connues, fais connaissance d’autres nouvelles. Le ciel s’est levé paresseusement, d’abord envahi de trainées blanchâtres pesant sur le sol  hésitant entre la pluie et le vent. Finalement, si l’atmosphère humide nous accompagne tout du long, c’est aussi bon pour … les champignons !

Voici le premier spécimen déniché en 3 exemplaires sous les feuilles de châtaignier : l'oronge ou amanite des césars

Je le savourerai ce soir entre deux girolles et une coulemelle, un peu de persil et d’ail.

Au jardin, les framboisiers donnent toujours et encore tandis que roses et asters persistent à prolonger l’été. Un de mes derniers bouquets  embaume la maison.

Ce matin donc,  le ciel clair et les idées neuves, saisissant sans trembler la paire de ciseaux, j'ai tranché : 1m de lacet  superflus se sont affalés sur le sol. Comme j’étais censée être en Bretagne aujourd’hui, je les ai changés en vagues… Et, ô miracle, à peine 8 secondes m’ont suffi pour nouer mes toiles. Je sens que ça va être une belle journée !

Dehors,  je m’en allais rejoindre la rangée alignée devant le paysage nocturne au bord de la terrasse dominant le site. Au loin, le phare de l’Espiguette lançait ses éclairs réguliers, à quelques rochers de Canaules et Anduze illuminées. En levant les yeux vers le ciel, un spectacle magique captivait le regard : voie lactée et constellations en toute lisibilité sous les stridulations des grillons et autres insectes. Je restais là, envoutée lorsqu’une voix masculine m’arracha à cette contemplation et je reconnus le maire du village, qui semblait heureux de me rencontrer. Comme cet homme affable et bien mis me paraissait plutôt sympathique, nous bavardâmes un moment avant de quitter la place devenue déserte. En rejoignant ma voiture, je croisais deux ombres noires le visage tendu vers le ciel.  Je leur souhaitais « belle nuit » puis descendit  vers  Lasalle au point mort, dans le grand silence bruissant…

« Allo c’est FP ? » « Ici, FT, si tu te rappelles de moi… ? » « Oui, je me rappelle : tu es l’ex-amie de V ? ». « Ex-amie » ; pour quelqu’un qui tenait alors un magasin bio et fut, à ce titre avec son compagnon d’alors (devenu « ex » depuis, lui aussi), invitée à nous rencontrer sur notre terrain de producteurs,  l’appellation me paraît bougrement réductrice. On dirait bien que le regard du V en question a déteint sur FP, qui le nomme comme un être familier, voire sympathique. Du coup, je m’interpelle : collouer avec une telle en ces termes ? De plus, je suis parfois carnivore et fumeuse. Et pour couronner le tout, je ne supporte aucune limite imposée d’emblée (sauf si elle est évidente) ! Bon, j’ai quand même pris RV pour demain, histoire de voir le mas… et de sentir l’atmosphère (« mes énergies » qu’elle dit – Ciel, mais dans quelle étagère ?). Mmmn...

Tien allez, pour changer, on va parler maquereaux avec Laurent ...