J’ai déjà remplaçé les 3 premiers, en lorgnant la rivière pour voir si elle aussi…
Charlotte est venue passer quelques jours ici. Pour l’occuper, je lui propose un parcours accrobranches dans un joli site à 2 pas d’ici ; l’endroit est superbe, les patrons sympas et nous nous lançons. J’adore la tyrolienne qui ne me le rend pas en me faisant revenir presque systématiquement en arrière après l’amortissage fracassant sur le matelas d’accueil. J’ai beau pédaler en faisant des cercles, mes profils ou dos s’offrent au dernier instant quand approche la fin. Je me réfugie dans des filets que ma nièce voudrait éviter, franchis des poutres branlantes à 8 ou 10 m, me régale d’être dans les arbres, souffre les deux mains sur le cable, regarde éblouie l’eau et les coucous, le feuillage naissant… et m’arrête 2 heures plus tard avant la « piste noire », crevée !
En rentrant, causette avec Charlotte (une autre) et Olivier, ex-parisiens déménagés au hameau voisin et rencontrés l’an dernier à la recyclerie. Olivier, musicien, est tombé sur ma collection de vyniles le jour où Emmaüs les a mis en vente, et les as tous achetés. Grand bien lui fasse, puisque je ne cesse de regretter mon geste inconsidéré de l’époque (un an déjà !) et qu’il m’invite à venir les écouter ou enregistrer quand je veux.
Le lendemain, visite à la Bambouseraie qui expose temporairement moult érables du Japon, un arbre aussi grâcieux qu’inadapté à notre climat sec et contrasté, hélas. L’objectif Samsung prend le relais du Canon défectueux et maintenant impossible de récupérer les fichiers via "blue tousse".
Le temps passé à déchiffrer les modes d’emploi et notices variées me semblant parfois supérieur à la durée d’usage de l’appareil, je prends mon mal en patience.
De toutes façons, Charlotte a raté son train puisqu’il ne partait plus et moi le passage du nuage…
Qu'importe puisque "toute la musique que j'aime..."
J’ai mal, après avoir tourné en boucle un film sans issue où je n’existais plus qu’à guetter tous ses faits, jalouse de ses succès et avide des pertes qui viendraient compenser mon écart de la scène…
Si c’est ainsi que mon âme me visite, j’en désespère de noirceur.
Comment me vivre sans ce boulet plus de deux ans après ? Imaginer revoir « la taraillette » me crève le cœur, maintenant que mes arbres y donnent des fruits que je ne peux récolter, que mes iris et fleurs s’offrent sans mon regard, que magnolia et eucalyptus embaument à mon insu. Ce n’est pas juste non vraiment.
Mais, c’est toi qui est partie, alors de quoi te plains-tu ?
Je voulais partir et me suis retrouvée chassée !
Qu’aurais-tu voulu qu’il fasse ?
Me respecter, respecter ma place et mon travail sur cette terre. Accepter que je m’éloigne sans me bannir.
Aurais-tu pu agir autrement ?
J’ai essayé sans y parvenir ; négociation impossible car concurrentielle ; finalement, c’était toujours lui ou moi. L’un et l’autre ne pouvaient apparemment plus cohabiter !
Que regrettes-tu au juste alors ?
Je crois que je refuse cette réalité que je vis trop comme un grave échec. J’ai le sentiment que l’on s’aimait malgré tout. Pourtant, nous étions malheureux de cet amour. Je me reproche d’avoir douté à pouvoir vivre mieux avec lui.
Qu’espérais-tu ?
Vivre sous le même toit, partager d’autres projets et d’autres moments que ceux qui nous occupaient sur la taraillette, notre « entreprise », régler les problèmes récurrents à ce sujet sans les reporter indéfiniment…
Et lui ?
J’ai fini par croire que cela ne le concernait pas ou trop peu pour que notre situation évolue un jour. Nous nous fréquentions depuis 6 ans, travaillions ensemble, nous aimions sincèrement avec des hauts et des bas mais ne pouvions faire face à d’évidents blocages qui envenimaient nos rapports.
Par exemple ?
Nous étions en désaccord sur des choses essentielles :
- la communication sensuelle et sexuelle
- l’équilibre matériel et professionnel
- le respect des biens personnels
Cela aurait-il pu changer ?
Je ne sais pas. Mais au fond, je crois que non ; il s’agissait de penser autrement, donc d’être quelqu’un d’autre ! A presque 50 ans ? !!!
Alors, pas de regrets !
Au fond, c’est ce qui découle de tout ceci ; une sorte d’impasse dont j’ai voulu sortir, à force de frustrations et de reniements. Il y avait aussi du bonheur, de la joie et des rires. C’est cela que je regrette le plus.
Tu n’es pas heureuse aujourd’hui ?
Quelle importance ? J’essaye d’avancer au moins professionnellement. Il me manque. "Nous", quand nous étions heureux, me manque. J’aimerais rencontrer quelqu’un d’autre mais c’est comme si je ne parvenais pas à l’oublier. Au fond, j’idéalise complètement notre relation au lieu de la regarder telle qu’elle fut, passionnée et démente. Je crois qu’il me faut renoncer à cette idée que nous pourrions nous retrouver un jour… en toute quiétude !
Effectivement !
Tiens, le jour se lève, encore un…
1. arachnée le 14-04-2010 à 15:04:54 (site)
je crois que j'aurais pu ecrire une partie de ces mots... cicatrice toujours mal refermée et qui réveille des douleurs à certains moments (comme aujourd hui) ou dans certains lieux...
bonne journée ...Luside
Pascal
2. amnesy le 14-04-2010 à 15:48:50 (site)
je me sens si misérable, minable,
quoi ? ne pouvoir rien faire ?
pour personne ?
toujours à me bourrer de micaments
et de rhum,
dès l'aube
et je ne suis toujours rien,
tellement rien que je n'ai
rien à t'offrir que ce clip
qui te dit ce que je voudrais te dire
si je savais parler
♥ JE PEUX PRENDRE TA DOULEUR ♥
je n'ai plus envie d'apprendre à parler
je suis lâche
je n'ai plus ni goût ni odorat
bien fait pour moi
édité le 14-04-2010 à 15:49:47
3. lejardindhelene le 17-04-2010 à 20:57:22 (site)
Une certitude...On peut changer soi-même mais on ne change jamais l'autre...Et seul le temps peut apaiser...
Je connais ce film que l'on se repasse sans cesse...j'aurais dû faire ci , dire çà...alors qu'on sait bien que ça n'aurait rien changé....Très juste le proverbe qui dit : " quand le vin est tiré, il faut le boire"
Bonne avancée...Là est l'essentiel...
1. dahu2024 le 28-03-2010 à 23:12:14 (site)
J'ai parcouru ton blog j'aime beaucoup la manière dont tu écris.
Bonne nuit
2. luside le 29-03-2010 à 00:05:43
Merci ; cela m'a donné l'occasion de découvrir tes propres talents...
3. lejardindhelene le 29-03-2010 à 10:43:40 (site)
Ah ben oui, moi aussi les pissenlits...sauf que pour l'instant ils sont sous plusieurs dizaines de cm de neige...
6. dahu2024 le 30-03-2010 à 10:52:23 (site)
Coucou, rien de neuf par ici ? je repasserai.
Bonne journée.
Jean
7. Cristophe le 30-03-2010 à 20:42:50 (site)
Bonsoir,
Après ton passage "chez moi", je découvre ton blog... La visite m'est très agréable. Je reviendrai !
10. Françoise R le 04-04-2010 à 11:58:54 (site)
Sortant de mon trou .. je recommence à lire d'autres blogs , alors je commence par le tien ! qui m'intrigue : pourquoi un sac au pétrole , pourquoi des mouchoirs aux arbres ? Bises F
Nuit et jour. Le balcon absent limite mes mouvements ; descendre c’est sortir en interrompant les gestes commencés à l’intérieur. Une autre épopée. Il me manque une terrasse. Le jardin est adorable, jacynthes et primevères, pensées, spirée me régalent de leurs formes et couleurs. Bientôt iris et roses feront leur apparition, en pleine forme. Tout ce que j’ai planté et transplanté depuis l’Ayrolle semble refaire surface avec obstination. Je m’en réjouis en espérant très prochainement libérer l’espace des pots qui m’encombrent pour un autre bout de terre aux jardins familiaux. Mais d’ici là que de résistance ! Framboisiers et groseilliers s’épanouissent en « containers », fraisiers et consoudes en jardinières… j’ai semé hier d’autres fleurs : clarkias, lin, giroflées, capucine, ipomée, lobélias, pourpiers. Pourvu qu’elles arrivent !
A côté, la vannerie me prend de plus en plus de temps et d’énergie ; j’ai envie de tout faire et évidemment poursuis ce but sans fin. Je pourrais en dire autant de la musique ou de l’écriture ; il suffirait que je les choisisse. Quelquefois, je vois ma solitude comme une quête sans relâche d’amour et de contact. J’aspire à un compagnon respectueux et tendre, mais qui ? Tellement peur maintenant… de me tromper encore.
1. escaleocabannes le 27-03-2010 à 23:33:43 (site)
J'adorerai apprendre la vannerie.
Vous avez l'air fatiguée. Bonne nuit
2. lejardindhelene le 28-03-2010 à 07:59:42 (site)
Oui , arrive un moment où l'on préfère ne plus ressentir plutôt que de souffrir, on se déconnecte soi-même...
Que de belles couleurs...Ta vannerie est un printemps...
Beau dimanche...
3. ooz le 28-03-2010 à 14:18:43 (site)
○
France appelle un ixième bourreau à qui tresser des paniers multicolores,
un enième lépreux à fleurir ...
Femme, va !
4. lataraillettealn le 28-03-2010 à 23:23:00 (site)
Oui Hélène, "chat échaudé craint l'eau froide" et pourtant j'ai besoin de dépasser mes peurs pour me sentir vivante ! OK Marta, j'aime ton regard narquois qui me rappelle que "non, je n'ai rien oublié..." !
Bises à toutes deux
luside
5. Cristophe le 30-03-2010 à 20:48:17 (site)
J'ai été initié à la vannerie il y a peu (j'ai réalisé une corbeille et quelques ronds de serviette), j'ai aimé sans pour autant en faire une nouvelle passion. Mais je vais m'y remettre...
Ainsi ce chapitre s’intitulera « comment lavez-vous donc vos sols ? »
Personnellement, ayant vu mes ancêtres user la serpillère (ou "wassingue" comme on dit chez nous), j’avais cru bon de faire de même . Cependant, lassée sans doute de me prosterner sur mon balai brosse qui ne le méritait pas, je me suis ravisée pour un objet qui, pour m’avoir laissé dans une relative indifférence durant de nombreuses années, finit par me convaincre de son utilité.
Caro et moi l’ayant récemment lorgné dans l’atelier, nous nous confiâmes sans ambages notre secrète convoitise de l’acquérir un jour. Je ne sais où elle en est depuis. Quant à moi, j’ai sauté le pas après une après-midi d’errance citadine dans plusieurs rayons spécialisés. Le nuancier très limité (gris ou… gris) gagna ma nécessité, limitant mon achat aux deux seules pièces semblant me manquer au lieu d’un lot complet que j’aurais aimé rose. Envahie alors d’un contentement aussi grand que la durée de mon attente, je m’en retournai au village, impatiente de salir ma maison…
Le jour venu, tremblante de joie, j’emmanchais cette poignée de fils en place de la brosse. L’essorateur quant à lui se posa sur le seau en débordant un peu, contraignant mes mouvements à de nouvelles courbettes. « Bon… nous verrons d’arranger cela à notre prochain périple » me consolais-je, tranquille…
L’aurait-il entendu ? Ce joli récipient, sentant sa mort venir, m’a lâché ce soir même quand j’en avais besoin !
De quoi ai-je l’air maintenant au fin fond du désert ? Hein ? Je vous le demande !
1. ooz le 13-03-2010 à 01:04:53
tu vas devoir le recycler en perruque pour poupée grandeur nature
2. anaflore le 13-03-2010 à 05:04:38 (site)
et oui toujours des problémes existentiels moi c'est mon eau chaude qui fait des caprices et chaque fois que le réparateur vient ça remarche !!! bon wk
3. nenapas le 17-03-2010 à 12:00:40
olé ... dit le balai (espagnol, s'entend!).
Para mi, las vacaciones!!!
Commentaires
1. dahu2024 le 18-04-2010 à 22:06:55 (site)
Waa il s'en ait passée des choses !!
Bonne fin de soirée.
A très bientôt
Jean