posté le 25-05-2010 à 00:22:02

Un jardin sans eau

C’est ce que j’ai entrepris depuis trois bonnes semaines et ce, parce que les plants ont une saison qui n’attend pas. Depuis mon jardinet et ma cave se vident peu à peu de leurs pots et bulbes pour aller s’enterrer dans une autre atmosphère : une terre tassée pendant des années par les piétinements des moutons qui paissent désormais à l’extérieur de cette ancienne prairie. Leurs sonnailles accompagnent nos présences potagères comme un chant venu des Alpes. Nous avons eu 5 jours de pluie où mes pas s’enfonçaient dans le sol comme dans un marécage. Depuis, le vent s’y est mis avec la chaleur d’un mois de juillet. Très vite, je me suis mise à pailler avec l’herbe coupée aux abords. Pour limiter l’évaporation et surtout le croutage d’un sol trop compacté, les parasites aussi. Malgré tout, cela me prend trois heures pour  arroser mes 150 m2. Eric, élu et jardinier, nous amène depuis quelques jours le camion cuve de la mairie. Ce soir, il a dû le remplir deux fois. Tout a soif et nous nous retrouvons nombreux à ce point d’approvisionnement vital. C’est une bonne chose ; les bons mots fusent et s’échangent sur un bidon qui fuit ou un jet gaspillé ; on se croirait «Ugolin » !

À côté, je persiste à aménager mon logis tout en m’intéressant à d’autres opportunités locatives. J’ai visité aujourd’hui un logement très convoité : bord de rivière, grande surface, jardin, terrasse et un loyer que j’ai pu négocier à 500 € au lieu des 550 annoncés. Quand j’y vais, je suis tentée et puis… Je réfléchis. Il y manque l’emplacement pour me garer, charger et décharger comme je fais régulièrement entre deux cours et lors des foires. La partie habitable se limite à un séjour, une cuisine, une chambre, l’autre niveau, de même surface, étant démuni de portes, difficilement chauffable et  accessible sauf par un escalier en colimaçon raide et étroit. Démuni d’eau car au-dessous du niveau des égouts. Une ancienne cave transformée en véranda rez-de-jardin. Pour la propriétaire, idéal atelier d’artiste. Pour moi, un bel espace mal agencé, l’artiste ayant aussi besoin de confort pour œuvrer. Quant à y recevoir mon fils ou autres invités : Où ???

Le voisinage très sympathique serait prêt à m’accepter. Là où j’étais septième sur la liste, je serais maintenant privilégiée. Je savoure mon statut, réalise ma chance de pouvoir choisir, comme souvent, ce qui m’est offert. Je négocie un délai pour me décider. Et je vais dire « non ». Si je déménage, je veux plus. De quoi me  garer, du chauffage au poil, deux chambres au moins et… Le silence des oiseaux. En attendant, il me faudra faire avec le bruit du barrage ici, arguer pour qu’il soit démis avec peut-être la complicité d’autres voisins… Qui sait ???

Je m’interroge aussi : tant de possibles en matière de logements et si peu en matière d’hommes ? Qu’est-ce qui cloche dans mes priorités ou mon organisation ? Pourquoi faut-il que j’attire ceux qui ne m’attirent pas (par ailleurs de chouettes gars) ?  Qui pourrait bien m’attirer ???

Bon, et si je mangeais deux, trois fraises pour voir…

 
 


Commentaires

 

1. corail  le 25-05-2010 à 08:12:00

Je suis en admiration devant ton courage et ta ferveur de vivre.
Les hommes sont souvent paresseux, et prennent peur que tu ne les mettes à l'ouvrage une fois la relation établie.
Ou alors, ce serait un paysan dur à l'ouvrage mais qui n'a pas la culture générale souhaitée, et avec qui tu t'ennuierais.
... et tu as de la chance de n'être pas allergique aux fraises !
Marta

2. luside  le 25-05-2010 à 08:38:11

Eh oui Marta, je me sens bien avec qui réunirait l'amour de la terre et de la culture, de l'émotion et de la quiétude ; un homme paisible en somme, joyeux et secret...

3. lejardindhelene  le 25-05-2010 à 09:54:36  (site)

Logement ou homme, un jour tu trouveras le bon endroit où te poser...
Maintenant ,quand les choses n'arrivent pas comme je le voudrais, je me pose une question qui ne m'avait jamais effleurée avant :
" et si c'est moi qui n'étais pas prête ? ..."

Je vais te voler une fraise.. Sourire

4. lataraillettealn  le 26-05-2010 à 00:21:03  (site)

Bien sûr, Hélène, cette question est une première réponse qui en appelle d'autres plus dures à résoudre... Et si tu venais manger ces fraises pour de bon ??? !!Clin doeil

5. lejardindhelene  le 26-05-2010 à 08:28:03  (site)

Un jour, qui sait ? .... Clin doeil

6. Françoise R  le 26-05-2010 à 18:40:59  (site)

tiens , j'aime beaucoup la question d'Hélène ...
au fait , la fleur extraordinaire en bas de page , c'est une pivoine ? j'ai pensé à toi tout cet après-midi , tu comprendras pourquoi en voyant notre cuisine ; je me suis dit aue j'irais sur ton blog ,- je n'allais plus sur les blogs amis depuis longtemps ... - et juste j'avais un petit mot de toi sur mon ancien nouveau blog ! c'est marrant ! et grâce au nouvel ordinateur je peux admirer la mise en page et les couleurs , avec l'ancien c'était en blanc et bleu uniquement !!!

7. luside  le 26-05-2010 à 23:28:55  (site)

La première pivoine de mon jardinet... têtue car déplacée l'automne dernier et seule à fleurir aux côtés de celles que j'entretiens depuis 4 ans sans en avoir vu un seul bouton !!! Mais patience... J'ai hâte de voir ta cuisine et suis ravie de ta bonne humeur !

 
 
 
posté le 13-05-2010 à 01:41:03

Déjà !

Je n’ai pas vu passer le temps et voilà déjà que nous sommes aujourd’hui. La phrase d’hier était "Cherches ce qui te manque dans ce que tu as ". J’y crois vraiment. Cela me semble une aventure des plus intéressantes avec mon appétit insatiable. J’ai passé beaucoup de temps à ranger ce qui encombrait mon petit logis, rêvant d’une vaste pièce où je pourrais entreposer, déposer et reprendre ce que jardin, vannerie et aménagements divers m’obligent à régulièrement remuer.

Un atelier plein de casiers, une planche murale pleine d’outils, le coin couture et la malle aux tissus, le bois stocké dans un coin, les conserves dans un autre, et pourquoi pas le jambon suspendu, le poulailler pour les œufs (frais et purs !), les yeux du chat…

Ce matin, en plantant mes groseilliers, je me suis amusée à converser avec un merle perché dans les noyers voisins. Tranquille, seule avec le ruisseau cheminant discret et cette euphorie mélodieuse à proximité. Il ne me manquait rien.

 


Commentaires

 

1. Cristophe  le 13-05-2010 à 09:50:33  (site)

Voilà qui fleure bon le bien être !

2. lejardindhelene  le 13-05-2010 à 13:09:09  (site)

Belle sérénité... Sourire

3. arachnée  le 16-05-2010 à 18:12:36  (site)

toujours un petit moment de quiétude tranquille...

4. lejardindhelene  le 22-05-2010 à 21:19:59  (site)

Là, ça doit jardiner... Sourire

5. lataraillettealn  le 25-05-2010 à 00:46:17  (site)

Tu es dans le vrai Hélène ; je jardine à fond et sans lever le nez... Trop gourmande, incorrigible ! Quand je plante un groseillier, je visualise la confiture... Langue

6. lejardindhelene  le 25-05-2010 à 08:50:35  (site)

Et les oiseaux, eux visualisent quoi en regardant tes groseilliers ? ... Clin doeil
Tu as raison, rien de tel que la terre pour équilibrer...

édité le 25-05-2010 à 08:51:11

 
 
 
posté le 12-05-2010 à 00:15:38

Ecrire

Sur un clavier seulement illuminé par l’écran penché pour l’occasion, donc presque caché. J’économise : la  lumière du salon étant devenue halogène depuis que  le ventilateur est venu prendre la place du plafonnier d’origine.. ; en prévision d’une chaleur qui tarde à se manifester... Hier, j’ai accueilli Sharon et Thierry, les mains dans l’eau rentrée en flots  (deux seaux !) sous la porte pendant que je m’occupais, insousciante, à nettoyer le nouveau lit acheté d’occasion pour la chambre numéro 1.

Sharon avait apporté une déliceuse soupe de lentilles épicée, confectionnée par Frances, sa belle-maman et nous avons terminé par mon dessert (mousse au chocolat sur biscuit trempé dans du café) avant d’entamer notre répétition sur un « hit the road Jack » bien dynamique et la finir sur un « lion mort ce soir » plutôt « jungle », entre percussions et bruits de primates énamourés…

Quand ils sont repartis, le sol était sec et  mon visage encore plein de nos éclats de rire. Délicieux moments !

Ce matin, je suis donc allé planter mes dernières "Madame de" (Pompadour) dans une terre particulièrement attachante. Les framboisiers apprennent à nager depuis peu et je me reconvertirai peut-etre un jour dans la poterie. : la matière ne manque pas !

Même entre deux averses, je retrouve le plaisir inneffable de toucher cette chose vivante, de faire sa connaissance en me demandant comment nous allons nous entendre elle et moi. Je respire son odeur ennivrante, inquiète et excitée. Pas moyen de m’en extraire (mes bottes en sont pleines !) sans un regard en arrière, une envie d’y revenir très vite.

Je vous raconte bientôt en images, ayant racheté un autre appareil (merci e-bay).

 

Bonne nuit…

 


Commentaires

 

1. arachnée  le 13-05-2010 à 00:16:22  (site)

toujours ces petits plaisirs à la Delerm..
on a toujours l'impression d'être présent!
bonne soirée Luside

 
 
 
posté le 21-04-2010 à 22:49:40

Dehors

Entre peinture et jardin, la rivière toujours... les premiers croassements des battraciens en rut et les jolies renoncules de Lily :

 

mes petites                                                       et mon grand

Première journée en short : un vrai plaisir pour mes gambettes toutes pâles, avides de hâle et sensations autres que la caresse du pantalon. Réussi : elles ont grimpé les marches allègres et vaillantes, revigorées de vitamine D ! C'est bon de sentir la fatigue du soleil et du vent...

 


Commentaires

 

1. arachnée  le 22-04-2010 à 11:36:34  (site)

renoncules, pivoines et lilas remplacent les tulipes et les cerisiers!
quant à la saison des amours des batraciens c'est en effet impressionant coté chants le soir!
bonne journée France
pascal

2. Ooz  le 01-05-2010 à 02:17:51  (site)


Pas grand chose à ajouter ; du fond des brumes franciliennes j'admire et contemple tes créations multicolores et ensoleillées. Présenter ses jambes au soleil du printemps ! Ça ce doit être quelque chose

3. corail  le 10-05-2010 à 06:35:20  (site)

Je venais aux nouvelles, c'est quoi la panne cette semaine ? écris un petit quelque chose où je vais commencer à être inquiète. Dis que tout va comme prévu ? Marta.

4. lataraillettealn  le 11-05-2010 à 00:02:59  (site)

Toujours vivante, Marta, merci de ton clin d'oeil ! Sauf qu'entre tout ce que j'entreprends (en ce moment, la poursuite de l'aménagement du dernier déménagement il y a un an), le jardin qui recommence (un nouveau encore !) etc. et lalala et blablabla... je n'ai aucune excuse, mais ça fait du bien d'en parler !!!
Bises et portes toi bienEgyptien
France

 
 
 
posté le 21-04-2010 à 00:24:53

C'est chaud !

Second jour sans chauffage. Le premier, c’était hier, la chaudière en panne m’ayant permis de constater que je ne souffrais plus du froid la nuit.

Mes semis de tomates sont désormais repiqués en godet individuel : je salue chacune d'entre elles matin et soir en allant ouvrir et fermer la petite serre plastique  qui leur sert d'abri et me réjouis des surprises à venir (plein d’inconnues à côté des incontournables russes et cerises) : une trentaine de pied réparties en cinq couleurs. Ca va donner !

Dans la foulée, j’ai ajouté deux sortes de melon, une courge delicata, concombre, poivrons jaune long, vert doux et rouge rond, une courgette blanche et quelques fleurs grimpantes (ipomée bleue, capucine des canaries, écarlate, pois de senteur rose).

Dans mon jardinet, tout s’épanouit et je guette les premiers boutons de pivoine, l’éclosion des iris, la vigueur des rosiers.

Aux « Jardins d’Emeraude », les parcelles sont désormais tracées et attribuées, même si l’eau n’y arrive toujours pas, faute de pompe, de cuve et pour certaines d’entre elles de tuyau de raccordement, le plan établi au départ les ayant ignorées. « Ma terre »  de 150 m2  est bien située, en lisière des arbres et de l’eau du ruisseau qui m’apporteront  ombre et fraîcheur, à l’opposé de la route aussi - ce qui me tenait à cœur – tout en restant proche de l’accès principal.

J’ai hâte de pouvoir y transplanter fraises, framboisiers et groseilliers avant les légumes d’été. Et tous ces bulbes de fleurs attendant dans la cave (mes dalhias, oh oui !). Vivement … 

Je ne sais comment les jours passent, me voyant sans cesse chargée de divers travaux que je me suis donnée  : le nouveau stand à finir (pour samedi !), la compta, le stock, le programme de l’année en cours et à venir, la chorale, le King, les vacances (j’ai déjà réservé une semaine en août pour aller travailler le chataîgnier dans le Cantal), rehausser la mezzanine, finir les rideaux, la peinture de la chambre 2,  l'aménagement du salon, ranger la cave (de plus en plus bordélique), regrouper mes 3 boîtes à outils (marre de les chercher dans tous les coins), renouer aussi avec les amitiés diluées dans ce long hiver, mon envie de tout apprendre et de créer de nouveaux modèles pour vendre produits et ateliers.

Je fais tout à l’envers, ayant commencé par la retraite et finissant par le travail.

Pour changer…

 

 ... les jolies bottes de Sophie !

 


Commentaires

 

1. lejardindhelene  le 21-04-2010 à 12:14:45  (site)

C'est mon rêve de tout faire à l'envers comme toi...et j'espère un jour y arriver...
Bon jardinage...

2. lataraillettealn  le 21-04-2010 à 22:25:08  (site)

Chère Hélène, il suffit de t'adonner à un de tes talents (pourquoi pas l'écriture ?) en essayant d'en vivre... pas simple mais toujours excitant ! Clin doeil

 
 
 
 

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