À 18h20, je pars pour les courses à St Hippo. Ici tout est fermé (mercredi !). Besoin de voir du monde et le Super U en contient encore un peu. Même si apparemment personne dans le coin n’utilise les plats aluminiums ou tuperwarpacher que je recherche pour congeler mes ratatouilles (déception !), je traverse chaque rayon avec une bonhomie sereine, y glanant ça et là les quelques denrées notées sur ma liste. J’achète espadon et entre-deux en sus, histoire de pimenter mes repas "3 fourchettes" (courgette-aubergine-tomate) ! Point de colle en bâton ; le rayon scolaire est en partie dévalisé, ni de gants de jardin en polyestoile (ici on ne coupe que des rosiers ou des ronces !). Juste une heure de bonheur à me sentir une parmi les autres, une groupie du troupeau, infidèle et avide.
Et je reprends la route avec cette question.
Je suis fière de moi aujourd’hui…
Parce que je me suis accrochée au but que je m’étais donné, malgré mon envie de tout foutre en l’air plus d’une fois,
Parce que j’ai fini par obtenir un résultat satisfaisant même s’il m’a pris plus de temps que prévu,
Parce que je me suis secouée pour sortir avec une enclume dans l’âme,
Parce que j’ai eu raison de le faire puisqu’en revenant elle avait déjà maigri,
Parce que j’ai éteint ma télé au lieu de regarder des âneries,
Parce que j’ai offert des jolies tomates à mon voisin et qu’il m’en a remerciée tout de go par d’autres charcuteries « maison »,
Parce que je sais que partout où la vie me semble difficile, il me suffit d’imaginer qu’elle est facile…
Et que là au moins, je ne me reproche plus d’être « idéaliste » !!!
A qui parler d’autre, des journées entières sans voir âme qui vive ? Nous sommes loin d’être égaux sur ce plan. Ne pas me demander ensuite pourquoi je dis ce que je dis. Avez-vous déjà tourné en rond sur vous-même parce que personne ?
Il paraît que c’est le mal du siècle : on a tout… et rien à la fois ! Parce que l’essentiel disparaît et que l’angoisse arrive. Je pense à mon père et tous ceux, amis, parents, à qui il survit aujourd’hui. Il faut une sacrée force pour accepter de vivre en dernier quand on est silencieux. Je ne veux pas qu’il parte, mais que fais-je pour le retenir ? J’aimerais tant… Dites-moi que je peux encore.
1. lejardindhelene le 31-08-2010 à 09:05:29 (site)
On peut être tout autant entourée et être seule, parce que plus de vrai dialogue... Et rêver même de la vraie solitude...Alors internet est un fil...Au final, on est toujours seul , non ? et c'est cela qui est parfois si dur à porter...
J'ai lu il y a peu que la solitude ,ce n'était pas être seul mais être un épouvantable compagnon pour soi-même...Peut-être que la force de ton père vient de là, il est en bonne compagnie avec lui...
Tu ne peux pas le retenir parce qu'on ne retient pas le temps, mais tu peux en partager de précieux instants avec lui...
Et tu peux peut-être lui donner envie de rester plus longtemps ou de partir heureux, en lui disant ( ou montrant, selon vos rapports ) que tu l'aimes...Qui sait ?
Je réponds « Pourtant, ce soir encore, j’ai joui de la vie ! ». Soirée jazz à Anduze en compagnie d’Hélène ; la pelouse investie me rappelle Hyde Park. Des visages connus et nouveaux assis devant la scène d’un swing de qualité. La fraîcheur des arbres sur une herbe accueillante, l’espace et le kir au gingembre, la gouaille des musiciens, l’attention décontractée d’un public inédit. L’obscurité et les beignets au cumin. Nos conversations en liberté sous la nuit « la grande, la belle » comme dirait Jonaz.
Et quand je rentre chez moi, la rivière qui murmure encore et encore…
<!--EndFragment-->
1. lejardindhelene le 30-08-2010 à 17:55:21 (site)
La voie de la sagesse...
2. luside le 30-08-2010 à 20:14:05
De retour Hélène ? Alors, je vais vite voir ton blog en t'espérant revigorée par cette longue absence !
Abandonner volontairement l’incohérence de mes sentiments, la crainte du jugement, la peur de l’autre. Je sens que ce travail là m’importe et me préoccupe. Tant de violence en moi… depuis toujours.
Commentaires
1. lejardindhelene le 01-09-2010 à 22:02:27 (site)
L'enclume j'ai du mal à la secouer...L'énergie est plombée en ce moment...
Bonne suite alors...
2. orange-flower le 01-09-2010 à 22:25:17 (site)
Quel article plein d'espoir ! Ça fait du bien de lire ces mots. Les pas semblent petits mais chacun mis bout à bout, cela en fait des géants; les petits plaisirs et petites victoires constituent l'essentiel de la vie.
Bonne continuation !
3. lataraillettealn le 02-09-2010 à 03:54:32 (site)
Merci Hélène de venir me voir et me parler de toi malgré tout ; juste un moment à passer...
Bienvenue à Mademoiselle : oui, tout tient à si peu de choses souvent ; sourire...
4. arachnée le 02-09-2010 à 12:03:40 (site)
Je trouve quand même un peu de tristesse dans ces propose...
La solitude pèse un peu il semble. pourtant il y a peu de temps sur mon blog tu disais te sentir bien dans cette vie seule...
Belle journée à toi
Pascal
5. luside le 02-09-2010 à 12:10:12
Bonjour Pascal,
La solitude me pèse d'autant plus lorsque j'ai pu m'habituer à la présence de l'autre, ce que m'offrit en concentré le début de cet été. Ensuite, le grand silence arriva d'un coup avec la reprise d'un travail solitaire autant qu'un manque d'intimité avec mes contacts locaux. Le tout combiné est parfois lourd à porter...
6. Françoise R le 03-09-2010 à 09:04:24 (site)
Envie de te souhaiter une belle journée ! je t'embrasse
Signé : une qui cherche souvent désespérément la solitude , parce qu' elle est entourée - et qui chercherait désespérément à être entourée si ...
ça me fait du bien de te lire
ça me donne beaucoup de joie de voirtes photos
et en plus , misère de misère ...
tes biscuits meringués aux amandes sont vraiment délicieux !
7. luside le 03-09-2010 à 09:13:13
Chère Françoise,
Tes mots me repeuplent autant que tes amours gustatives... Je t'embrasse !