Le bruit des poubelles m'avait réveillée avant l'alarme du portable mise à 7 heures. Pêche et brugnon du jardin et quelques biscuits au sésame trempés dans mon café ; le jardin m'appelait après trop de jours enfermée devant l'ordinateur...

Elle fut la première à m'accueillir comme pour me dire combien j'avais été absente. Je la respirais avec patience, émerveillée et reconnaissante. Un peu plus loin, quelques voisines m'épatent...

 Inspirée, je m'attelle à la tâche ; arranger ces "coins de fleurs" pour les faire plus beaux encore ; désherber et retrouver la multitude sous les capucines qui ont tout envahi ! Tailler les glaïeuls qui se terminent après m'avoir offert leurs couleurs deux mois pleins ! Retrouver les pois de senteur sous les ipomées en contenant les courges prolifères...

En arrachant les melons, j'ai vu mon dernier rosier tout en feuilles ; la vigueur de ce rescapé de "La Taraillette"  me remplit de joie.

Yolande est arrivée vers 11H00 et, comme de coûtume, nous nous sommes hélées de nos terrasses respectives ; j'avais déjà découvert les perruches et monté mon seau de pommes et de pêches pour les bêtes.  Pour moi aussi ces rendez-vous sont importants ; le klaxon de René quand il voit ma voiture sur le chemin, les "conversations" en guise de "bon jour", la vie tout autour...

J'ai travaillé sans relâche jusqu'à 15H00, mais le temps compte si peu ici ! Réorganisant mes parterres en déplaçant des plants étouffés pour les mieux assortir. Avant mon départ, Yolande aura son petit bouquet flamboyant d'oeillets d'Inde et d'ailleurs, mêlé au pourpre des derniers glaïeuls. Pour me remercier, elle m'a donné sa dernière rose épanouie.

J'ai ramené d'autres tomates et enfin quelques poivrons rouges (non pas des poissons...). Concombres et courges tournent au ralenti, en se battant encore contre l'oïdium. J'hésite à soufrer encore (je pourrais le faire tous les jours !)... 

Mon ex-champ de patates se paille de tous ces déchets :

 Tandis que les dalhias se font la part belle :

Tomates  en pleine forme !!!

 Cosmos, budleja, cosmos soufrés, ipomées sont encore vivants, chic !

Ce soir, ça hulule dans la nuit pleine ; les grillons se sont tus, la bruyère me réjouit et oui, je me sens... légère. Dis Françoise, on va aux champignons lundi ???

... et pâtes à la bière, après une journée trop "cavalcade", entre mon rendez-vous avec les Foyers Ruraux susceptibles de m'accueillir prochainement dans leurs locaux, la mystérieuse "nouvelle" panne de ma voiture après sa sortie du garage (le ventilateur se met en route au démarrage), le stress du garagiste qui ne trouve pas et me la redemande pour 2 jours la semaine prochaine (ouille ouille ouille !), mon envie de flâner sur des pots de peinture au rayon bricolage... et les priorités "autres" (par exemple finir mon prévisionnel, préparer mon programme, refaire des affiches, fabriquer de nouveaux modèles...) !!!

 Pas le moral, sans aucune objectivité et marre, oui vraiment marre de ces "bouffées de chaleur" odieuses désormais accoutumées à la sauge et l'onagre que j'ingurgite chaque matin en pensant que c'est pour mon bien !!!

En fait, j'ai un mal fou à me mettre au travail ! Mais comme les dates approchent et que le jardin entre doucement dans l'automne, je me conditionne  ;  il me faut re-toucher la matière et mentalement m'imprégner de ce que j'ai délaissé ces derniers mois. D'où la réorganisation de mon coin "atelier", presque terminée. Les idées me naissent en manipulant et en regardant, là où j'aime retrouver ce besoin de "faire" autrement, transformant ce que je comprends, reproduisant ce que j'apprends.

Une fois lançée, le temps me soulage ; je cherche, je tente, je recommence, je me confonds avec ce but, tranquille...

Tiens ! On dirait bien que je m'y projette joyeusement ! La force de l'âme et des passions ! Moi qui me croyait morose ce soir !!!

Au fait, hier, les choux fleurs nouveaux sont arrivés !!!

 Ils n'étaient pas frais et, intriguée, je les ai d'abord examinés pour voir si ce n'était pas une farce (un coup de gouache !). Eh bien, non, ça a tout l'air de pousser en l'état. Mais pourquoi pas "rose avec des étoiles vertes" ???

Savez-vous ce que j'ai découvert aujourd'hui ????

Les meubles en kit sont truffés d'inventions diaboliques ; en décidant de réparer mon "chiffonier" en pin, dont les tiroirs s'affaissaient un peu plus lugubrement à chacune de mes sorties, je ne pouvais deviner l'étendue de patience qu'il me faudrait déployer...

Premièrement : observer l'ennemi avec à portée une trousse à outils de base, histoire de se rassurer sur sa capacité à "en venir à bout" !!!

Deuxièmement : se faire aider d'un "pro" pour diagnostiquer l'origine de la maladie, souvent cachée dans les recoins inaccessibles du meuble.

Troisièmement : découvrir le virus et le dérouter en le remplaçant par une quincaillerie saine...

Quatrièmement : trouver la quincaillerie saine

Cinquièmement : faire avec SKON A, faute d'avoir déniché la "fameuse" quincaillerie saine (en l'occurence des vis à bois avec une tête de 3, diamètre de 4/4,5 et une longueur de 2,30...) après s'être essouflée sur plusieurs "spécialistes" du bricolage...

ET  LA ON SE SENT TRES SEULE ! Bien sûr le "pro" est en week-end amoureux tandis que vous vous acharnez sur ce meuble uniquement parce que" IL NE FAUT PAS GASPILLER..." ; une vraie génération d'après-guerre, quoi !!!

Quelques images s'imposent avant l'attaque...

Mon voisin d'en face, arrivé depuis peu de Toulouse avec sa compagne repart aujourd'hui pour l'Ardèche où elle a trouvé un emploi. Cela m'attriste ; nous avions commencé à échanger de nos terrasses respectives et je m'amusais de ses interventions ulcérées mais efficaces au vacarme ambiant ! Fabrice devrait revenir par ici où il garde des contacts pour le travail et au jardin collectif. Je l'ai invité à me rendre visite pour le verre de l'amitié dès qu'il en a le temps. J'espère qu'il passera.

Aujourd'hui fut la journée "sauce tomate" ; une de plus (et ce n'est pas fini !) et distribution de légumes. Mes occupations culinaires ont ainsi pu être agrémentées de visites amicales et gourmandes, sans que je sorte de chez moi ! Dans le même temps, ayant trouvé le prix des pots ramenés de La Clède un peu élevé, je me suis renseignée sur leur coût neuf... qui me revient moins cher !!! La responsable du magasin sera là lundi, donc à voir...

Mine de rien, ça prend du temps tout ça, alors ce soir j e m'engloutis une monstrueuse pizza histoire de me sortir de mes fourneaux !

  Moitié fermière, moitié camisarde...

Découpée avec le coûteau à fromage, faute de mettre la main sur la géniale paire de ciseaux dentelés "normalement" cise dans le tiroir gauche du buffet... Je soupçonne Sylvain de cette disparition sur laquelle je ne l'ai encore questionné. J'ai ainsi retrouvé dans sa chambre nombre d'objets que je croyais avoir égarés et dont l'absence me faisaient "tourner bourrique" ! 

Ce n'est pas parce que je suis un tantinet "désordre" que je ne connais pas mes biens, non mais !!!

A ce propos, les petits bouts de papier traînant sur mon bureau depuis quelques jours ont été transcrits en bon lieu avant leur classement vertical. J'en suis fière ! Sauf que je n'arrive toujours pas à trouver un numéro de téléphone sans avoir consulté les trois carnets d'adresses censés me dispenser de regarder l'annuaire... Quelque chose ne va pas : le nombre de pages ou... mon classement ???

Réveil entre le bruit de la bétonnière du chantier d'en bas et, à peine levée, cette chanson de "Barbara" entendue récemment me vient aux lèvres : "Moi, je m'balance...j' m'en balance...". Un sommeil de plomb m'a requinquée et vive cet air léger qui traverse ma voix  !

Dans la cuisine, les derniers cadeaux reçus de René et Josiane, attendent mon intervention :

pêches de vigne, miel "maison", énormes poivrons 

Je pense à celui que j'ai fait à Denise hier, pour ses 66 ans. Assise devant sa porte, comme souvent, mais cette fois avec des cernes violettes aux yeux et au nez, l'histoire d'"une mauvaise vue qui l'a fait embrasser une porte"... J'ai donc glissé dans sa boîte un peu de millepertuis et de l'eau de parfum "à ma façon" (un essai de 8 ans, toujours odorant !). Denise a soufflé ses bougies "en famille" dont elle m'a parlé un peu. Elle passera l'hiver chez son fils, à Génolhac "parce qu'il est seul et que...  je le serai moins !".